mardi 5 août 2014

L'éthique de dame GPA



France-Inter, ce matin, au journal de 8h00 : le crash du Mali s'éloigne dans le temps ; la guerre dans la bande de Gaza est lointaine dans l'espace, et puis c'est toujours la même chose depuis 50 ans, entre Israéliens et Palestiniens. Le vol de cocaïne au quai des Orfèvres fait du surplace. On parle alors de quoi ? J'ai noté deux "informations" parmi quelques autres du même tonneau : un lâcher de ballons dans le ciel de Reims est attaqué par des associations, qui craignent que les oiseaux ou les tortues ne consomment les baudruches et en meurent ; un vigile risque d'être renvoyé d'un grand magasin parce qu'il s'est servi d'un écran de vidéo-surveillance pour regarder un match de foot pendant le Mondial.

L'invité du journal était une dame venue parler d'une "question de société", la GPA. Rien qu'à décliner le sigle, gestation pour autrui, on n'est pas bien disposé à l'idée ! Les adversaires parlent de "femme-sac", d' "enfant-chose", de "marché des bébés" et d' "abandon sur ordonnance". Evidemment, tout ça n'est pas engageant. Non plus cette définition (critique) de la GPA : "on colle un embryon à la femme gestatrice, on laisse pousser un enfant dans son ventre et on revient le chercher après".

La dame qui défend la GPA n'emploie pas un vocabulaire ni des arguments plus avenants. Elle utilise abondamment le mot "éthique" pour justifier ses raisonnements. Les "mères porteuses" font le bien, puisqu'elles font un don, le "don d'engendrement", comme des hommes donnent leur sperme, compare-t-elle. Les parents qui en bénéficient sont pleins de "gratitude", paraît-il, envers la donneuse.

Bien sûr, parfois, ça ne se passe pas comme prévu : par exemple, ce couple d'Australiens récupérant le bébé et se retrouvant avec deux jumeaux sur les bras pour le prix d'un seul, dont un petit trisomique, qui a fait les frais du marché, qui ne correspondait pas à la commande et qui est passé par pertes et profits. C'est peut-être ce qu'on appelle jeter le bébé avec l'eau sale de la GPA ?

Le journaliste pose à son invitée LA question philosophique : est-ce qu'il faut nécessairement satisfaire le désir d'enfant des parents stériles ? Dame GPA répond qu'"il faut faire ce qui est bien", qu'il n'y a "que du bonheur" pour des parents à avoir des enfants que la nature ne leur permet pas d'avoir, que "ça ne fait de mal à personne". Seul petit bémol : "pas de marchandisation des ventres".

Voilà l'éthique de dame GPA, qui veut aussi que les bébés GPA aient le droit de savoir de quel ventre ils viennent : sinon, dit-elle, ce sont des "fantômes de la République". Décidément, cette dame dont j'ai oublié jusqu'au nom utilise un vocabulaire à gerber, aussi sale que l'eau sale de ses fameux bébés. Franchement, à l'entendre, on ne peut qu'être contre la GPA. Qu'est-ce que ce serait si j'écoutais un adversaire de cette technique "éthique" !

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