jeudi 21 août 2014

La soupe de Duflot



Je n'aime pas Cécile Duflot. Je n'ai jamais aimé Cécile Duflot. Je n'aimerai jamais Cécile Duflot. Mon mépris a le mérite de la constance. Quand je dis : "je n'aime pas Cécile Duflot", ce sentiment n'a rien de personnel : je ne connais pas cette dame en privé ; peut-être est-elle plus sympathique, plus généreuse, plus intelligente que moi ... Mon jugement n'est pas moral, ni psychologique : c'est la femme publique que je déteste, c'est son comportement politique que je réprouve absolument. Tous ceux qui agissent comme elle, et ils ne sont pas rares, y compris dans mon parti, je les condamne avec la même virulence.

Bien sûr, ce n'est pas l'écologiste qui suscite mon haut-le-coeur. J'adore les coups de gueule rafraîchissants de Daniel Cohn-Bendit, j'apprécie la personne et l'action de José Bové, j'ai de l'estime pour le travail intellectuel d'Alain Lipietz, j'éprouve de la considération pour le parcours de Noël Mamère, et je pourrai en citer d'autres. Surtout, le parti écologiste représente une contribution précieuse et essentielle au développement de la gauche, et il est l'allié naturel du PS. Non, ce qui fait que je n'aime pas Cécile Duflot ne réside pas dans ses idées, sa sensibilité, mais véritablement dans son comportement politique.

Le livre qu'elle va bientôt publier, et dont nous connaissons les bonnes pages (c'est-à-dire les plus infectes), illustre parfaitement ce détestable comportement, qu'on peut facilement décrire en quelques mots : agir non pas selon ses convictions mais selon les circonstances, se positionner de la meilleure façon possible pour obtenir une place ou un pouvoir quelque part. Vous me direz sans doute que c'est classique, que la politique a toujours connu, à tous les niveaux, ce comportement-là : oui, je sais, et c'est précisément pourquoi je le déteste ! L'habitude et la fréquence ne légitiment pas un comportement.

Qu'on critique violemment Hollande, Valls et le gouvernement, ça ne me choque nullement : la politique est faite de violence, aujourd'hui verbale, autrefois physique. Pour tout vous dire, ce côté-là ne me déplaît pas du tout, il m'arrive moi-même d'être quelquefois violent avec mes adversaires, et je crains que ça ne s'arrange pas avec l'âge. Non, ce qui me choque, ce qui me révulse, ce que je haïs, c'est cette façon de retourner sa veste et de cracher dans la soupe. Duflot, en entrant il y a deux ans au gouvernement, savait parfaitement qui étaient Hollande, Valls, les socialistes et leur ligne politique, qui n'a pas varié, qui n'a pas changé en deux ans. Alors, que vient-elle nous raconter aujourd'hui ? Elle nous fait croire qu'elle découvre la Lune ! J'ai plutôt l'impression que c'est elle qui était sur Mars ... Ses leçons de morale sur la sincérité et la fidélité me sortent par les yeux, parce qu'elles sont une montagne d'hypocrisie.

Il y a deux ans, François Hollande était populaire, Cécile Duflot le soutenait. Aujourd'hui, il est impopulaire, elle le lâche. Lâcher, lâcheté, voilà ce qui me débecte. Au contraire, parce que Hollande est impopulaire, parce qu'il est en difficulté, il faut plus que jamais le soutenir, le défendre, quand on a choisi depuis le début d'être à ses côtés. Duflot est une maligne, elle sent le vent : elle tape aujourd'hui sur le président comme hier elle lui servait la soupe. Avec elle, la politique, ce sera toujours une histoire de soupe. Je n'aime pas, je n'ai jamais aimé, je n'aimerai jamais Cécile Duflot.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

ça tourne au pugilat interne à EEV : certains parlent de soupe à la bécasse , d'autres d'invectives dans la cour de maternelle ( Barbara POMPILI EEV PICARDIE ) ; c'est règlement de compte et sans doute mise à l' écart ....
Qu'en pense EVI militante active de base ???

Evi a dit…

http://m.leplus.nouvelobs.com/contribution/1233684-duflot-charge-hollande-et-valls-un-brulot-funeste-elle-ne-pense-qu-a-sa-propre-carriere.html#null

Voir ce lien pour la soupe,
Hélas ce type de posture plait aux journalistes et à ceux de nos concitoyens habitues au voyeurisme de la télé .
Montre aussi qu'on doit se méfier tant des jeunes rentrés en responsabilités politiques sans avoir connu la vie de tout le monde, que des vieux snocks cumulards inhamovibles, habitués aux fastes de la République.
Pauvre peuple et pauvre démocratie.