dimanche 30 août 2015

Majorité politique



Pour les socialistes sérieux, il n'y avait qu'un seul sujet de discussion lors de l'université d'été de La Rochelle : non pas les propos tenus par Emmanuel Macron (voir billet d'hier), mais la crise chez les Verts. Car c'est la question de la majorité présidentielle qui est posée.

En démocratie, on ne gouverne pas sans majorité. Le PS est rassemblé, en son sein, autour d'une solide majorité de soutien au Premier ministre et à sa politique, confirmée par le dernier congrès et l'adoption de la motion présidentielle. Au Parlement, le PS est également majoritaire, malgré les turbulents frondeurs, pas assez forts pour imposer un changement.

Et dans l'opinion ? Les sondages disent que non, que le pouvoir n'est soutenu que par une minorité de la population. Mais ce ne sont pas eux qui forment une majorité : ce sont les élections. Nous verrons bien aux prochains scrutins présidentiels et législatifs : entre la régression que représenterait Nicolas Sarkozy et la transgression incarnée par Marine Le Pen, il n'est pas certain que les Français ne choisissent pas à nouveau le candidat socialiste, quel que soit son nom.

Non, ce qui manque au gouvernement, c'est une majorité politique : un parti ne peut pas gouverner sans alliés. Le PRG est faible, le Front de gauche est hostile, les centristes ne sont pas prêts : il ne reste que les Verts, courant novateur, prometteur, qui a un impact dans l'opinion, mais qui hélas se dispute, se déchire, semble incapable de s'entendre sur une ligne. C'est pourtant le partenaire naturel du parti socialiste.

Les départs d'EELV de Jean-Vincent Placé et François de Rugy sont les seuls événements politiques du week-end. Chez nos amis écologistes, les lignes bougent, il faut rester attentif à la suite. Bien sûr, ces ruptures ne sont pas dénuées d'opportunisme : mais qui peut rêver d'un monde politique qui en soit totalement débarrassé ?

Je ne crois pas, je n'ai jamais cru que Cécile Duflot ou Emmanuelle Cosse soient capables de mener leur barque. Les Verts, c'est aussi le pays des chimères, comme la candidature sans lendemain d'Eva Joly, la candidature idéale mais non voulue de Nicolas Hulot, ou, plus ancien, la candidature ratée d'Alain lipietz, pourtant économiste de renom. Un seul être manque à EELV, son génie politique refoulé, outre-Rhin : Daniel Cohn-Bendit !

Il faut que la famille écologiste se recompose, qu'une partie d'entre elle retrouve sa place au sein de la gauche réformiste, qu'elle soit représentée au gouvernement et qu'ainsi le parti socialiste ressoude sa majorité politique en vue de la prochaine échéance présidentielle, où son candidat garde toutes ses chances de l'emporter, pourvu qu'il y ait unité de ses soutiens.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

l'erreur,et elle est de taille, est que le mouvement écologiste se soit transformé en parti politique ,s'enfermant volontairement dans un carcan désastreux ( la preuve en est ces remous permanents qui secouent ce parti qui,et c'est normal de par son origine , n'arrive pas à trouver sa place sur un échiquier politique standardisé.