dimanche 16 août 2015

Les bonnes réponses



Mon questionnaire de dimanche dernier, sur François Mitterrand, inspiré de l'ouvrage récent de l'historien Michel Winock, n'a pas remporté un franc succès, puisque je n'ai reçu aucune réponse. Les voici tout de même :

1- François Mitterrand, élevé dans une famille de droite, a adhéré dans sa jeunesse à une formation réactionnaire, mais républicaine, les Volontaires nationaux, qui dépendait du Parti social français, dirigé par le colonel de La Rocque. Mitterrand est resté peu de temps et a rapidement rejoint les rangs de la gauche, à la Libération. Soulignons aussi qu'il n'a jamais appartenu à l'extrême droite, représentée alors par l'Action française de Charles Maurras, qu'il n'a jamais été antisémite, comme c'était pourtant fréquent à l'époque. Enfin, c'est tout à son honneur d'avoir évolué et échappé à son éducation.

2- François Mitterrand devient officiellement socialiste à l'âge de 55 ans, au congrès d'Epinay, en juin 1971. Mais auparavant, il a toujours été un homme de gauche, de centre gauche, un républicain social, un progressiste, un réformiste. Et puis, le socialisme d'alors n'était pas celui d'aujourd'hui : la SFIO était sclérosée, compromise, opportuniste. Mitterrand a voulu adhérer au PSU, mais son entrée a été refusée. Jusqu'à ce qu'il fonde son propre parti, le PS que nous connaissons bien.

3- En 1981, la première sortie officielle du nouveau chef de l'Etat a été une visite au Centre Pompidou, plus communément appelé Beaubourg. Son septennat commençait donc, symboliquement, sous le signe de la culture. Qui oserait aujourd'hui ?

4- En 1982, 39 banques et compagnies financières ont été nationalisées, soit 90% des établissements de crédit. On a largement oublié l'ampleur de cette étatisation de notre économie, héritée des objectifs du Programme commun, qui n'enthousiasmaient guère Pierre Mauroy, Michel Rocard et Jacques Delors, et dont l'échec est patent.

5- "Nous ne sommes pas le parti du poing levé. Nous sommes le parti de la main tendue, le parti de l'union. D'ailleurs, le poing levé n'est pas une tradition française. Je pense qu'on ne doit pas lever le poing". Qui imaginerait aujourd'hui qu'on doit cette déclaration à ... Georges Marchais, alors secrétaire général du Parti communiste français, dans L'Humanité du 09 février 1976 ? Sûrement pas nos camarades communistes, qui brandissent allégrement le poing, en croyant être fidèles à leur passé ... Le PCF de ces années-là était certes prosoviétique, mais il renonçait en même temps à la dictature du prolétariat et même à la lutte des classes, en prônant l'union du peuple de France.

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