mardi 24 mars 2015

Ne pas se tromper



Après l'élimination des candidats socialistes et communistes dans les trois cantons de Saint-Quentin dès le premier tour des élections départementales, on pourrait penser que la campagne est terminée pour la gauche. On pourrait même penser que cette gauche locale, battue pour la troisième fois par le Front national, après les cantonales de 2011 et les municipales de 2014, est en voie de disparition. Son électorat a de quoi être déboussolé, démobilisé, désespéré. Et pourtant, il n'en est rien. Une gauche qui échoue n'est pas une gauche qui disparait. Surtout, l'issue du vote, dimanche prochain, est entre les mains de la gauche, en position d'arbitre dans les trois cantons. Ce sont les prises de position de ses leaders et le choix de ses électeurs qui décideront de la victoire de l'UMP ou de la victoire du FN.

Evidemment, la situation a quelque chose de cornélien : la gauche qui vient en aide à l'UMP pour faire barrage à l'extrême droite ! Dans le canton sud, l'ironie du sort est encore plus cruelle : devoir voter pour Freddy Grzeziczak, longtemps à gauche, maintenant à droite, ce n'est plus Corneille, c'est Labiche. Heureusement, la politique n'est pas une affaire de sentiment mais de raison, ni tragédie, ni comédie. Il faut savoir ce que l'on veut : trois cantons à l'UMP ou trois cantons au FN, au risque de voir le département géré par l'extrême droite. Pour moi, le choix est vite fait : j'irai voter UMP, sans hésitation, sans ressentiment. Le pire, l'irresponsabilité absolue, ce serait de sortir de la campagne, ne plus se sentir concerné, demeurer indifférent à la suite des évènements, tourner la tête ailleurs : non, dimanche prochain, nous irons voter, nous continuerons à lutter contre le Front national, en attendant de préparer des jours meilleurs pour la gauche.

Il ne faut pas se tromper de vote : l'abstention serait une catastrophe. Il ne faut pas non plus se tromper d'analyse : la gauche n'a pas perdu à cause de la politique gouvernementale, dont le parti socialiste doit être fier et se faire l'ardent défenseur. Les gens ne votent pas à droite, encore moins à l'extrême droite, parce qu'ils trouvent que la politique du gouvernement ne serait pas assez à gauche : après Corneille et Labiche, ce serait Ionesco et son théâtre de l'absurde ! Non, la raison est beaucoup plus simple, beaucoup plus banale : les électeurs votent FN parce qu'ils sont séduits par le discours autoritaire, nationaliste et xénophobe de l'extrême droite. C'est un vote d'adhésion, pas un vote de protestation. Et c'est le devoir de la gauche de le combattre, d'en faire son premier adversaire. Le Premier ministre a montré le chemin : grâce à lui, le PS a limité les dégâts (certes encore trop nombreux). Il faut poursuivre dans cette voie, jusqu'à dimanche, et bien sûr au-delà, y compris à Saint-Quentin.

Ne pas se tromper de vote, ne pas se tromper d'analyse : enfin, ne pas se tromper de responsabilité. Parmi les trois cantons, un seul était vraiment gagnable par la gauche : Saint-Quentin sud. Si elle est disqualifiée dès le premier tour, ce n'est pas à cause de l'UMP, ni à cause du FN : c'est la faute de la gauche elle-même, qui n'a pas su se rassembler. On peut aller jusqu'à dire que son comportement a été suicidaire. Aucune responsabilité individuelle dans ce désastre électoral : comme toujours en politique, la responsabilité est collective.

Je peux comprendre que le PCF local, très hostile à la politique gouvernementale, ait pu faire cavalier seul. Mais le Front de gauche, dont les candidats ont déjà fait équipe avec le conseiller général sortant (par ailleurs IDG, et pas socialiste), aurait pu s'unir à lui, y gagner éventuellement un élu. Dans d'autres cantons, le Front de gauche a fait alliance avec le sortant (généralement socialiste). Pourquoi ne pas l'avoir fait à Gauchy? Et pour quel résultat, au final ? Devoir soutenir le candidat de l'UMP, l'ancien MRC Freddy Grzeziczak ! Nous voilà bien avancés ! Attention : je ne jette pas la pierre au Front de gauche, je rappelle que la responsabilité est imputable à l'ensemble de la gauche, qui n'a pas su anticiper cette déplorable situation. L'absence d'un leader fort sur le Saint-Quentinois, capable d'imposer une autorité, à l'instar à droite d'un Xavier Bertrand ou d'un Pierre André, n'est pas non plus étrangère à ce désastre.

On peut se tromper une fois, deux fois, trois fois, on ne peut pas se tromper toujours. Dimanche prochain, pour cette fois, ne nous trompons pas.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

SCANDALE SUR LE CANTON DE RIBEMONT
XB MAINTIENT LE CANDIDAT JULIEN DIVE!!!
PAS DE FRONT RÉPUBLICAIN SUR RIBEMONT!!!
pour que raison!!! tout simplement pour avoir la peau de michel potelet candidat ps cette décision risque de pènalisè le candidat rèpublicain ump sur le canton sud

Anonyme a dit…

potelet la cible de notre cher maire u m p bertrand.
ou est le front rèpublicain monsieur mousset sur le canton de ribemont.
le maire u m p de saint quentin souhaite la victoire du candidat du front nationale en maintenant le maire u m p d itancourt. C EST UNE HONTE

Anonyme a dit…

bonjour èmmanuel tu pense sérieusement que les èlècteurs da gauchy et de saint quentin vont se déplacer pour voter une personne qui change sans cesse de parti m r c debout la rèpublique et maintenant a l u m p.NON JE NE PENSE PAS.