mercredi 11 mars 2015

Manuel Valls dans l'Aisne



Alors, cette campagne pour les élections départementales ? Pas folichon, pour l'instant. Il reste onze jours. C'est paradoxal : ce scrutin aurait pu voir les passions politiques se déchaîner autour de l'institution du département, sa disparition, son maintien ou sa réforme, puisque c'est le chantier entrepris par le gouvernement. Mais non : c'est comme si rien ne se passait. La réforme territoriale a pourtant des conséquences concrètes importantes.

A Saint-Quentin, la seule personnalité nationale à avoir fait le déplacement, dont on se serait bien passé, c'est Marine Le Pen. Il faut dire qu'à droite, on joue à domicile : la personnalité, elle est déjà là, c'est Xavier Bertrand. Et puis, avec la droite locale, à chaque élection, c'est toujours la même chose : on ne se rend compte de rien, puisqu'elle est en permanence en campagne, de la fin d'un scrutin au début du suivant. Ses réseaux innervent assez bien la ville, elle n'a pas besoin d'en faire trop, il lui suffit de fonctionner à son régime normal. C'est l'eau qui dort : pas besoin de grosse tempête, elle est là, partout.

Pas de grande réunion publique non plus, à droite et à gauche. Mais, vendredi prochain, le Premier ministre viendra à Laon. Bien sûr, c'est un comité interministériel, décentralisé dans l'Aisne, pas une réunion électorale. Mais comment ne pas y voir une intention politique ? D'abord par le choix du département : celui où le Front national réalise ses meilleurs scores, alors que Manuel Valls lui a déclaré la guerre, en a fait l'ennemi principal. Ensuite, il y a l'ordre du jour de ce comité : la ruralité. Les élections départementales sont avant tout des élections rurales, et c'est la ruralité qui fait aujourd'hui les frais de la crise économique : désertification, petite délinquance, appauvrissement.

Tous les socialistes de l'Aisne seront donc attentifs à cette visite, qui leur fait honneur et qui leur met un peu de baume au coeur, au milieu d'une morne plaine aux horizons menaçants.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Coups de menton et regard fuyant = éléments de langage du corps qui devraient alerter tout citoyen un tantinet cultivé concernant la réalité de cet être !

Emmanuel Mousset a dit…

Coups de menton, oui, et tant mieux : c'est un signe d'autorité, qui convient à un chef de gouvernement. Mais regard fuyant, non, c'est tout le contraire : Valls a un regard de braise, un regard de Catalan, vif, nerveux, sanguin, et c'est tant mieux aussi, c'est le regard qui fait baisser la tête de l'adversaire.

Anonyme a dit…

Étant du même tempérament que Michel Onfray vous savez ce que j'en pense !
Pauvre France qui n'a finalement que ce qu'elle mérite et moi avec puisque je fus 30 ans durant un fidèle soutien de cette mafia ! et tout aussi sectaire que vous l'êtes actuellement !
Concernant le regard de l'individu, désolé, c'est exactement le même que celui d'Edwy Plenel le sous marin de feu Lambert !

Emmanuel Mousset a dit…

Je suis fidèle, pas sectaire. Plenel n'a jamais été lambertiste, mais LCR. Laissez tomber cette histoire de regard : il n'y a que les voyous qui se préoccupent des façons de regarder.

Anonyme a dit…

Mieux vaut parler de "France périphérique" que de "ruralité".
Le mot "ruralité" évoque l'agriculture !
L'expression "France périphérique" concerne les territoires désindustrialisés avec pour conséquence un immobilier moins cher, donc des personnes prisonnières de ces territoires, 60% de la population environ.
France périphérique" à ne pas confondre avec les territoires ethnicisés de l'immigration récente légale ou illégales, bénéficiant de priorité dans les logements sociaux ou vivant dans le privé locatif insalubre.
"France périphérique" à ne pas confondre avec "boboland" ou populations adaptées à la mondialisation ou ayant accès à l'immobilier des centres de nos mégapoles.
Il y a en fait 3 Frances au plan territorial.