jeudi 26 mars 2015

0+0+0=FN



Il y a deux façons de s'opposer au Front national : soit partir de nos propres valeurs, républicaines, qui sont contraires à celles de l'extrême droite xénophobe ; soit partir des propos du FN, pour démontrer leur inanité et leur danger. C'est ce deuxième angle d'attaque que je choisis aujourd'hui, me basant sur les déclarations des candidats frontistes de Saint-Quentin, lors d'une conférence de presse, rapportée dans L'Aisne nouvelle du jour. Ces déclarations sont sidérantes d'incompétence et d'irresponsabilité. Il est inconcevable qu'un citoyen raisonnable, quelle que soit sa sensibilité, accorde ses suffrages à un tel parti et à de tels candidats. Je relève et commente les affirmations principales :

1- "Nous sommes inconnus de la vie politique, mais de vrais acteurs de la vraie vie !" (Sylvie Saillard) Un électeur raisonnable va-t-il confier le sort du département à des inconnus, qui ne connaissent eux-mêmes rien du Conseil général ? Non. Quant aux "vrais acteurs de la vraie vie", que signifie cette jolie formule ? Rien, rien du tout. A-t-on vu les candidats locaux du Front national engagés dans la vie associative ou syndicale, dans les événements publics de notre ville ? Non, jamais. Ils n'ont qu'une existence privée, sans aucun état de service auprès des Saint-Quentinois. Ils sont les mauvais acteurs d'une fausse vie, rien de plus.

2- "On ne sait pas qu'on peut venir vers vous" (Sylvie Saillard). C'est une bien piètre explication pour justifier leur absence de communication et de contact avec les journalistes. Or, le minimum qu'on puisse exiger d'un homme public, c'est qu'il s'adresse à la presse, qu'il rende compte de ce qu'il veut et de ce qu'il fait. Si les candidats du FN ne savent pas cela, qui va de soi, qui est connu de tous, c'est qu'ils ne savent rien, c'est qu'ils ne sont pas de taille à assumer des responsabilités publiques.

3- "Il faudrait moins de personnel, moins de frais de communication" (Christine Ledoray). Voilà l'unique mesure du FN s'il était à la tête du département. C'est le degré 0 de la politique. Quand on a rien à proposer, on propose ça : moins de personnel, moins de frais de communication. Sans se demander bien sûr si les personnels n'ont pas leur utilité, si la communication n'est pas un outil de développement dans la société moderne. Mais non : taper sur le personnel et sur la com, ça ne mange pas de pain, donc on y va gaiment. Sauf que cette réaction prouve la pauvreté du FN en matière de projets.

4- "Le Département, c'est la même chose qu'une mairie, mais en plus gros" (Christine Ledoray). C'est une formule digne d'un sketch. Dans la foulée, les candidats FN vont nous dire que la Région, c'est la même chose que le Département, mais en plus gros. Et que l'Etat, c'est la même chose que la Région, mais en plus gros. Eh non : chaque échelon a sa spécificité, qui interdit de le réduire à l'échelon inférieur ou de l'augmenter à l'échelon supérieur. C'est une facilité de l'esprit et une illusion de croire que ce qu'on comprend et fait à tel niveau est transférable à un autre niveau. Que les candidats du Front national voient les choses en gros n'étonnera pas : ce n'est ni le sens de la nuance, ni la précision technique qui les étouffent.

5- "Quand on s'intéresse aux choses, il n'y a pas besoin d'avoir une super-qualification. Le bon sens suffit" (Sylvie Saillard). Je veux, mon neveu. Le bon sens, c'est le dernier recours des ignorants, le repli des incompétents, l'argument des irresponsables. Le bon sens n'a aucun sens et n'est pas forcément bon. C'est une formule de radis creux, comme les frontistes en sont capables et qui trahit le vide de leur pensée. A l'opposé, je crois que la politique exige du métier, de l'expérience et des qualités, comme n'importe quelle activité. On ne se présente pas à une élection les mains dans les poches, le nez en l'air, escomptant d'une vague nationale pour obtenir des sièges et n'en rien faire, ou pire.

0+0=la tête à Toto, disions-nous quand nous étions enfants. Aujourd'hui, c'est évident : 0+0+0=la tête du FN, à travers ses trois candidatures locales, pour lesquelles je vous prie de ne pas voter, si vous êtes un tant soit peu sérieux.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

En fait le FN a été choisi par les classes populaires qui s'estiment trahies par leurs élites traditionnelles qui encadraient les partis de gauche.
Ce n'est absolument pas le FN qui choisi son électorat, une évidence à rappeler !
Un réaménagement de l'offre politique se déroule devant nos yeux.
Symboliquement le sénateur de Marles battu par sa femme de ménage (de sa mairie) dit tout sur le réveil des classes populaires.
Les classes populaires se sont réfugiées dans l'abstention (bouderie envers le politique) la réserve pour le FN est considérable.
La moquerie est mortifère.

Emmanuel Mousset a dit…

L'ironie est voltairienne.

Anonyme a dit…

Oui mais nous les gueux nous confondons ironie et moquerie !
Nous sommes des analphabètes ...
j'adore les bobos de sous préfecture ...

Emmanuel Mousset a dit…

Vous apprenez à lire dans "Mein Kampf" ? (c'est de l'ironie)

Anonyme a dit…

La loi de Godwin s'applique inévitablement quand il n'y a aucun argument sérieux à opposer à l'interlocuteur ce qui semble votre cas.
Voir mes arguments de fond exposés brièvement dans le commentaire 1

Emmanuel Mousset a dit…

Vos arguments touchent le fond, c'est vrai. Je ne connais pas ce Godwin. Un ami à vous, je suppose. Facho lui aussi ?