jeudi 13 juillet 2017

Trump humilié par Macron !


Pour une fois, le titre de ce billet est très réseaux sociaux, où l'humiliation est mise à toutes les sauces, comme si c'était le sentiment le plus affreux qu'un homme puisse subir. Donald Trump à Paris pour deux jours, à l'invitation d'Emmanuel Macron : certains y voient une soumission au président américain, un cadeau qui lui serait fait. Contresens total ! Cadeau empoisonné, oui si vous voulez, et en réalité véritable humiliation faite à Trump. Je vous explique :

Trump et madame sont arrivés ce matin. A leur descente d'avion, ils formaient à eux deux le drapeau tricolore, elle en bleu, lui en rouge et blanc (ou le contraire, je ne sais plus) : voyez-moi un peu ces ploucs ! Première visite, cet après-midi, le tombeau de Napoléon aux Invalides, pour rafraîchir la mémoire de Donald  : un empereur comme celui-là, qui a envahi l'Europe et même un peu plus, jamais les Etats-Unis n'ont connu. Nous aussi, nous avons eu notre maître du monde ! On dit les Américains fâchés avec l'Histoire : là, ils sont servis.

Pendant que les hommes parleront politique, les femmes feront une balade. D'abord, Notre-Dame de Paris : nouvelle humiliation pour la first lady. La cathédrale n'est pas remarquable par elle-même (à Amiens, à Chartres ou à Reims, nous avons aussi bien, sans oublier Bourges). Son exception, c'est sa relique, unique au monde : la couronne d'épines du Christ.  Or, Mélanie, qui fait tout comme son mari, est sans doute presbytérienne comme lui (ce n'est pas une maladie des yeux, mais une confession protestante, d'origine calviniste). Ces gens-là, vous le savez, détestent les reliques, assimilées à de la vile et impie superstition. Macron, qui a de la culture, a prévu ce coup-là, c'est évident.

Et ce n'est pas fini : après l'église, la Seine, un tour de bateau-mouche, pour apercevoir sur les rives les jolis monuments. On ne fait pas plus ringard ! J'aime Paris, je respecte trop la capitale pour mettre les pieds sur un rafiot à touristes. Le clou, c'est la soirée : dîner à la tour Eiffel. Luxueux certainement, mais d'un épouvantable kitch ! A la sortie, je suis à peu près certain, humiliation suprême, que notre président achètera une de ces petites tour Eiffel que vendent à la sauvette les Noirs au Trocadéro, pour l'offrir à l'Américain, ravi et touché. L'élégance à la française, ce n'est pas ce tour operator tout juste bon pour les touristes japonais, qu'Emmanuel Macron fait subir au couple Trump. Mais il les aura humiliés : bien joué !

Le lendemain, défilé du 14-Juillet : place aux choses sérieuses ? Pas mieux. Donald Trump est un grand enfant. Macron va l'impressionner, c'est certain, avec nos joujoux à nous : militaires, camions, chars, avions, comme mon armée de petits soldats quand j'étais gamin. Trump va en avoir plein les yeux et les oreilles. Si après ça il ne renonce pas à son rejet imbécile du traité de Paris contre le réchauffement climatique, ce sera humiliant pour nous.

30 commentaires:

Anonyme a dit…

La France se serait bien passée d'un empereur tel que Napoléon avec son hubris de vouloir dominer l'Europe. Les Anglais, et les autres puissances du continent, à juste titre, nous l'ont bien fait payer.
Si nous avons aidé en 1776 les Insurgents des 13 colonies anglaises de Nouvelle-Angleterre par La Fayette puis Rochambeau sous l'égide de Louis XVI à conquérir leur indépendance cette année nous célébrons le centenaire de l'aide américaine en 1917 contre l'Allemagne, aide précieuse qui a comblé le lâchage de la Russie entrée en période révolutionnaire d'où le communisme et le soviétisme qui ont changé la face du monde pour le pire.
Votre anti-trumpisme primaire est digne d'un enfant ou d'un néo-conservateur français alors que votre mentor s'en affranchit en politique étrangère. Vous exprimez le degré zéro de la réflexion de politique étrangère. Trump comme Macron ont besoin l'un de l'autre pour se valoriser mutuellement. Ne rêvez pas : en effet depuis la réintégration du commandement militaire de l'Otan par le néoconservateur américain à passeport français Nicolas Sarkozy confirmée par l'atlantiste "socialiste" Hollande nous ne sommes que les laquais de l'empire américain. Et de l'Europe sous tutelle allemande. La servitude est un état qui vous convient parfaitement.

Emmanuel Mousset a dit…

Où voyez-vous que Trump valorise Macron ? Ce que je constate, c'est que Macron critique sévèrement Trump. Mais comme ils visitent ensemble la tour Eiffel, vous croyez sans doute qu'ils sont copains.

Anonyme a dit…

Vos interprétations sont parfois discutables,voire erronées

Anonyme a dit…

Trump n est pas le plouc que vous evoquez

Yann Drique a dit…

Bonjour Emmanuel, madame Trump est catholique... Une autre épine dans le pied de monsieur...

Philippe a dit…

Coucou … on a changé d’époque depuis longtemps !
L’Histoire s’est arrêtée ni en 1870, ni en 1914, ni en 1940.
Remenber ! Les peuples de moutons de France et d’Allemagne sous la conduite des mauvais bergers en 3 guerres successives ont liquidé physiquement leur importance politique.
Depuis 1945 l’Europe de l’Ouest est sous protectorat de l’Empire militaro-industriel US.
La visite de Trump en France est un peu comparable au regard des rapports de force à celle de Gaston Doumergue au Maroc en 1930.
Dans la jungle des rapports de force qui règnent en politique … depuis la nuit des temps … Macron rejoue le personnage « Sultan du Maroc » et Trump rejoue « Gaston ».

Anonyme a dit…

Lisez donc correctement "ils se valorisent mutuellement" parce que Macron a un ego surdimensionné comme Trump. Ce dernier est tellement mal vu dans son pays et ailleurs, un peu partout dans le monde que cette visite, invitation pour notre fête nationale, ne peut que le flatter, le valoriser, et Macron en bon communicant espère "tirer la couverture à lui".

Anonyme a dit…

Macron confirme qu'il est son ami.Apres le scandale intellectuel de la suppression de la pénibilité du travail.On est incrédule.Fuyons

Emmanuel Mousset a dit…

Vous êtes pénible : Macron n'a rien supprimé du tout. Mais je vous pardonne, puisque vous êtes incrédule.

Philippe a dit…

Avant d’être un problème politique c’est surtout un problème technique de faisabilité.
Le compte pénibilité destiné à donner la possibilité de partir en retraite avant est maintenu mais les critères sont modifiés.
Il est maintenu pour 6 des critères initiaux plus facilement facilement quantifiables en ce qui concerne leur durée de l’exposition au risque : Travail de nuit, Travail répétitif, Travail en horaires alternants , Travail en milieu hyperbare, Bruit , Températures extrêmes
Supprimé pour : Port des charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques et risques chimiques exclus du compte pénibilité … qui étaient à mon avis plus difficilement quantifiables quant à la durée de l’exposition ...
Les nombreuses maladies professionnelles correspondant aux dix critères (les maintenus et les supprimés) continuent à être prises en charge et indemnisées comme par le passé.

Le sujet c'était Trump et Macron.
Voir mon commentaire précèdent !
Au délilé du ... de ce jour 14 ... Macron offre à son patron Trump une fantasia folklorique.

Anonyme a dit…

Mais si,vous n'avez pas suivi l'affaire.
Il a remplacé le compte pénibilité par le concept flou de prévention.
Macron pense que le travail est toujours épanouissant .Certains apprécieront
Je ne comprends pas votre pardon à propos de ce que vous semblez méconnaître,loi travail,etc

Emmanuel Mousset a dit…

C'est le contraire : la notion de "pénibilité" est extrêmement flou, discutable, subjective. Je pense même que tout travail véritable est "pénible", et c'est tant mieux. La notion de "prévention" est plus active, plus dynamique. J'adhère totalement à la redéfinition du compte pénibilité. Pour plus de précision, lisez le commentaire qui précède de Philippe, qui ne dit pas que des bêtises.

Philippe a dit…

1-Pénibilité ou prévention sont des mots.
Dans chacun de ces deux mots selon ce qu’en font décrets d’application (à venir) et surtout les documents plus discrets que l’on appelle « circulaires d’application » données aux services de la Sécu (à venir) il peut y avoir un infléchissement vers ou plus de concret ou ou plus de vide pour les salariés.
Je disais simplement que certains des critères étaient difficiles à quantifier.
Les 6 critères retenus sont des conditions permanentes de travail donc faciles à quantifier.
Les 4 critères refoulés sont des conditions intermittentes de travail pouvant donner lieu à des abus d’appréciation (en positif ou négatif pour les demandeurs), de faisabilité technique d’application difficile dans les cas concrets … dans la « vraie vie ».
Je ne fais pas parti des naika, ilfocon …
Cette réforme ne va pas dans le mauvais sens … après il faudra voir à … l’usage et en faire le bilan !

2-Pour en revenir aux relations hiérarchiques Trump/Macron en ce qui me concerne je suis affectivement satisfait que le pays, les USA, construit par les gueux européens qui ont migré dans la douleur et le déchirement domine maintenant les marâtres patries européennes de leurs ancêtres.

Erwan Blesbois a dit…

Quel est le sens du travail ? On sait que matériellement, le travail en société libérale, tout comme la consommation d'ailleurs, a pour fin l'enrichissement du capital. Mais le travail a-t-il une autre signification plus spirituelle, comme le salut par la souffrance ?

Erwan Blesbois a dit…

L'humiliation est un sentiment qu'il est normal et sain d'éprouver enfant, si ça aide à grandir. Dans l'histoire, c'est un sentiment qu'un peuple fort et sûr de lui n'éprouve pas. De façon plus moderne, c'est le sentiment qu'un individu qui réussit sa vie n'éprouve pas. C'est le sentiment que va faire subir certainement la France bobo au reste des Français, ceux qu'on ne voit pas, qui ne sont "riens", sous le règne de Macron.

Erwan Blesbois a dit…

On pourrait dire aussi qu'une façon de ne pas être humilié est de bien faire son travail. CQFD, le travail est une forme de salut, ici-bas. Ce qu'à parfaitement accompli Emmanuel Mousset, on peut donc dire qu'il est sauvé, sans aucune intervention de la grâce divine, il n'y a plus que les gamins et les simples d'esprit pour croire à ces fables.

Emmanuel Mousset a dit…

1- Non, le travail n'a aucun sens spirituel. Sa seule légitimité, c'est de "gagner sa vie", comme on disait au temps où l'on avait une vue juste sur le travail. Depuis qu'on cherche en lui un "épanouissement", c'est la porte ouverte à toutes les pathologies.

2- Le sentiment d'humiliation est une réaction purement narcissique propre à la société individualiste. Les aristocrates se sentaient déshonorés (ils étaient atteints dans leur grandeur), les petits-bourgeois actuels se sentent humiliés (ils sont atteints dans leur petitesse).

Erwan Blesbois a dit…

Pour ce qui est des peuples vaincus, comme les Allemands en 1918, ils se sentaient humiliés. La seconde guerre mondiale et le génocide des Juifs et des Tsiganes est certainement dû à un sentiment d'humiliation. Un tel sentiment n'est donc pas à prendre à la légère. Aux sentiments d'humiliation ou de déshonneur, pour ma part je préfère la notion de honte. Faire honte à un enfant est la meilleure façon de le faire grandir sans l'humilier, mais cela demande beaucoup de doigté, de toute façon, à "l'école des parents", les parents ne supportent plus la moindre "humiliation" à l'encontre de leurs chérubins. En général les inspecteurs prennent le parti des parents, et c'est le prof qui est humilié.

Erwan Blesbois a dit…

Sinon quelle fixette sur les petits bourgeois ! Tu consultes ?

Emmanuel Mousset a dit…

1- D'accord sur la honte : une notion qui mériterait d'être réhabilitée, qui n'est plus guère d'usage aujourd'hui. En revanche, la culpabilité, de laquelle je la distingue, est très souvent évoquée et elle ne me plait pas.

2- Oui, je consulte, pas un psychologue (pas du tout mon genre), mais un sociologue, qui m'apprend ce que je sais déjà (c'est la fonction de la sociologie) : depuis les années 60, la France est culturellement dominée par la petite bourgeoisie.

Erwan Blesbois a dit…

Oui les temps sont durs pour ceux qui ont besoin d'admirer pour se sublimer.

Anonyme a dit…

C est sur qu'un sociologue et un psychologue-ca n a rien ou peu a voir.

Vos propos concernant la souffrance psychique sont pour un philosophe etonnament mièvres..Rendus à des oraux superficiels et bién éloignés de toute phénoménologie humaniste et clinique
Quand à souffrance au travail,il semble que vous en ayez été heureusement préservés

Allez voir les ouvriers sur le pont de la gare et travaillez une journee avec eux.

Emmanuel Mousset a dit…

1- L'admiration, c'est sublimer l'autre, pas soi. L'admiration est un sentiment rare aujourd'hui, parce que nous vivons dans une culture égalitariste, où chacun se sublime (certes médiocrement, par exemple à travers les photos de soi sur Facebook) et est incapable d'admirer l'autre.

2- Et vous, vous êtes allés travailler sur le pont de la gare avec les ouvriers ? Sûrement pas ! Ils seraient les premiers à rire de vos pleurnicheries psychologisantes et foireuses sur la "souffrance au travail".

Erwan Blesbois a dit…

L'admiration c'est ce qui permet d'aller vers son modèle qui est plus haut que soi. L'admiration a des vertus pédagogiques. Je suis capable d'admiration, j'ai même provoqué un petit scandale un jour dans un cours en évoquant cette notion, scandaleuse pour nos mœurs démocratiques. Mais ça t'amuse toujours de dégrader les autres pour mieux te mettre en valeur : technique bien connue en politique.

Emmanuel Mousset a dit…

La politique, c'est le combat. Je dégrade l'adversaire, oui, si tu veux, même si ce n'est pas le terme que je choisirais. Ce n'est pas un amusement, mais un affrontement. Mais je ne le fais que dans la vie publique, et pour défendre une cause. Dans la vie privée, je suis réservé, attentif, un peu en retrait.

Philippe a dit…

Le dénigrement est devenu un sport international, une quasi discipline olympique, c'est l'un des aspects de la mondialisation qui n'est pas qu'économique !
Pour les "bons" peuples, chauffés/dopés/intoxiqués par les médias Macron rejoint les têtes à claques ... Trump, Poutine ... j'ose ... Assad ... les "méchants" ...
http://www.liberation.fr/planete/2017/07/14/couple-etrange-incident-brigitte-macron-la-visite-de-trump-en-france-vue-par-la-presse-international_1583886

Anonyme a dit…

La souffrance au travail n'existe plus.Nous sommes dans un monde ou les contraintes et conflits professionnels sont entre professions équivalents.On croit que certains ont des conditions de travail épouvantables.Erreurs ,ils rient et s'esclaffent devant le sort peu enviable de ceux qu'on croirait, à tort privilégiés.Vous me renvoyez au ridicule d'une commisération illusoire et à mon inculture du monde ouvrier que vous connaissez bien mieux que moi.Mea culpa.

Emmanuel Mousset a dit…

Essayez d'être plus clair dans vos commentaires.

Anonyme a dit…

Je ne fais qu'extrapoler à partir de votre percutante remarque ,comme la majorité ici,d'enseignant.

Emmanuel Mousset a dit…

Je vois que vous n'avez pas suivi mon conseil.