lundi 5 décembre 2016

Pas d'affrontement Valls-Macron



Manuel Valls s'est donc déclaré, sans surprise, candidat en vue de l'élection présidentielle. De Macron et de lui, l'un des deux n'est-il pas de trop ? Après tout, ils sont semblablement sociaux-démocrates ou sociaux-libéraux, comme vous voudrez, réformistes, représentants d'une gauche moderne, issus d'un même gouvernement. L'offre politique n'est-elle pas identique ? Non, pour cinq raisons qui les distinguent. Les thèmes de Valls ne sont pas ceux de Macron :

1- L'autorité : Manuel Valls la porte sur son visage et dans son langage. Il n'est pas admirateur de Clémenceau pour rien. En matière de laïcité, il campe sur une position dure, anti-burkini par exemple, alors qu'Emmanuel Macron est favorable à cette liberté vestimentaire, par choix, tradition ou religion.

2- L'identité : Manuel Valls a soutenu le projet de déchéance de nationalité, a défendu le prolongement de l'état d'urgence, Emmanuel Macron s'y est opposé. Le Premier ministre a critiqué l'ampleur de l'ouverture aux migrants de l'Allemagne, alors que Macron s'en est félicité. Si la formule n'avait pas été préemptée, je dirais de Macron qu'il est partisan d'une identité heureuse.

3- La légitimité : Manuel Valls aura beau faire un petit écart à l'égard du bilan gouvernemental, émettre quelques regrets, il en est, en tant que Premier ministre, comptable, et c'est bien la politique de François Hollande qu'il va défendre, avec seulement quelques petites nuances. Emmanuel Macron a choisi une autre voix, plus critique, sans renier ce qui a été fait de bon par la gauche au pouvoir, mais en soutenant un projet différent, renouvelé.

4- L'annonce : le cadre d'une déclaration de candidature est important, révélateur. Manuel Valls parle devant ses partisans, à Evry, dans son fief électoral, de la municipalité dont il a longtemps été maire. Ce choix est celui d'un élu, qui rappelle ce qu'il est et ce qui l'a fait exister en politique, en opposition à Emmanuel Macron, pas élu, se déclarant lors d'une visite d'un centre d'apprentissage à Bobigny. Deux styles, deux hommes !

5- La stratégie : Valls a choisi de passer par le système des primaires, c'est-à-dire les jeux d'appareil, au risque d'y perdre plus que d'y gagner. La synthèse finale, si elle a lieu, ne pourra qu'être superficielle et trompeuse. Le candidat qui en sortira, lui ou un autre, sera nécessairement affaibli par cette confrontation interne, qui attirera moins d'électeurs qu'on croit. Macron a choisi de s'adresser directement aux Français, de les écouter d'abord, de ne polémiquer avec personne, d'attendre la campagne du premier tour pour se confronter avec les autres candidats. C'est une sage stratégie de rassemblement dès maintenant, dont a absolument besoin une gauche éclatée et mal en point.

Que va-t-il se passer dans les prochaines semaines (le scrutin en lui-même, c'est encore loin) ? Chacun va afficher sa différence, mais il n'y aura pas d'affrontement Valls-Macron. La culture d'Emmanuel Macron est celle de la proposition et du compromis, pas de l'attaque et de la rupture. Jean-Christophe Cambadélis lui demande aujourd'hui de rejoindre la primaire, de "ne pas avoir peur" de cette compétition électoral. Mais si, il y a de quoi en avoir peur ! C'est pourquoi Macron ne participera pas. Non pas parce qu'il manque de courage personnel : ces derniers mois, les choix qu'il a faits ont prouvé tout le contraire. Mais parce que s'engager dans la primaire, c'est alimenter la machine à diviser et à perdre. Macron, lui, veut faire gagner la gauche, en l'élargissant à l'ensemble des progressistes, dont Manuel Valls fait aussi partie.

30 commentaires:

Le futur a dit…

Ils seront tout de même trop si les deux sont présents au premier tour de la présidentielle...

Peut-être que Valls perdra la primaire et qu'il ralliera Macron...
Ou que Valls gagnera la primaire et que Macon le ralliera

Emmanuel Mousset a dit…

Ni l'un, ni l'autre. Valls, en s'engageant dans la primaire, s'engage à soutenir le vainqueur. Macron a dit qu'il irait jusqu'au bout et qu'il n'était pas engagé par le résultat de la primaire.

Anonyme a dit…

Contrairement à ce que vous prétendez mensongèrement, mais c'est normal, vous êtes en campagne électorale, Macron est comptable de la politique rétrograde du gouvernement Valls. Macron ou Valls, deux crocodiles pour un même marigot. Un de trop !

Anonyme a dit…

Manuel Valls a une expérience politique, Macron n'en a qu'une légère, bien, trop légère ! Macron a mis en scène sa déclaration dans un centre de formation de jeunes d'où ils avaient été exclus par précaution, ils auraient pu gâcher la fête.

Anonyme a dit…

tu me fournis 5 bonnes raisons pour confirmer mon choix :
VIVE MACRON !

Philippe a dit…

voir 2 de E.M.
Valls n'avait pas à soutnir une loi inutile :
la déchéance de nationalité est possible dans certains cas.
La déchéance de nationalité a toujours été possible en France.
Menfin on occupe le cerveau des veaux comme on peut !
Faites qq recherches rapides dans les docs juridiques ….
C’est interdit sauf quand c’est permis …. !!!!!!!!!!!!!
« Les cas autorisés comportent en particulier, dans des cas de «manque de loyalisme», un comportement de nature à porter un préjudice grave aux intérêts essentiels» du pays, ou encore une déclaration formelle d’allégeance à un autre État» ou encore s'il a manifesté de «façon non douteuse par son comportement sa détermination de répudier son allégeance envers l’État contractant». »
Bref hommes ou femmes qui vont faire leur djihad peuvent être déchus.
Les politiciens n’ont vraiment rien à foutre !!!

Erwan Blesbois a dit…

Nous pouvons être sociaux concernant l'aspect économique et conservateurs et non progressistes concernant les mœurs, l'aspect sociétal. Avec l'Europe telle qu'elle est définie actuellement, nous nous heurtons à l'Allemagne qui retrouve le réflexe de ses grands parents et sa volonté d'hégémonie sur l'Europe... par le biais de l'économie. Ils sont en train de réussir, de façon pacifique, ce que Hitler avait raté par les canons et les chars, hier... A quel idéal allons nous adhérer ? Suivant le choix de nos grands parents, notre génération qui a subit de plein fouet l'idéologie délétère de ses parents, a le choix en France entre Pétain et son esprit de capitulation (capitulation à l'Europe donc à l'Allemagne, et capitulation idéologique aux valeurs libertaires de multiculturalisme et d'antiracismes dogmatiques et intolérants), et de Gaulle et son esprit de résistance (résistance à l'Europe, et résistance au multiculturalisme et à l'antiracisme, lorsqu'ils nous sont imposés de façon dogmatique et intolérante).
Or les deux personnages étaient plutôt conservateurs en matière de mœurs, et pour ma part je souscris au modèle gaulliste de résistance, contre effectivement l'idéologie libertaire que l'on pourrait qualifier de progressiste, qui nous a apporté dans le sillage de mai 68, l'idéologie du multiculturalisme et de l'antiracisme intolérants et dogmatiques.
C'est pour cela que je prône la rupture avec cette idéologie. Parce qu'au fond elle se fait de façon intolérante et dogmatique, et ne correspond pas aux aspirations profondes des Français. Les Français sont pour la plupart généreux, mais ils n'ont pas envie de se faire manger culturellement et économiquement. Pour commencer culturellement par les migrants, qui sont pour la plupart d'origine musulmane. Et d'autre part par le biais de l'Europe, ils n'ont pas envie de se faire manger économiquement par l'Allemagne. C'est pour cela qu'ils réclament plus de souveraineté pour la France, qui lui permettrait de dévaluer sa monnaie et donc de rivaliser avec l'Allemagne sur le plan économique, et sur le plan extérieur d'endiguer l'immigration massive qui désormais est hors de contrôle.

Erwan Blesbois a dit…

...C'est ce que je constate dans une partie très locale de la France où le rôle de l'enseignant n'est plus de transmettre un héritage aux petits Français, mais de faire une place, d'accueillir, dans le respect du droit à la différence, les enfants d'origine étrangère.
Les bobos qui diffusent cette idéologie ne sont pas concernés, ils ont gentrifié les centre villes des grandes métropoles et y vivent selon leur idéologie multiculturaliste qui détruit la France, mais ne détruit pas leur milieu de vie, leur habitus. Alors après ils peuvent donner des leçons de morale à tout le monde, mais ils ne se sentent plus aucune solidarité avec leurs vieux compatriotes Français de longue date des petites villes et des campagnes, ils les méprisent idéologiquement et souhaiteraient leur disparition sous les flux migratoires.
C'est aux Français qui sont déjà là de faire preuve éventuellement de dynamisme concernant la natalité. Les flux migratoires font le jeu de l'oligarchie, qui n'a aucun intérêt à les canaliser tant ils favorisent le dumping social, et permettent de pousser à la marge géographique et idéologique les Français de longue date que l'on dit nationalistes, xénophobes, puants, et "sans dents". C'est-à-dire le peuple de longue date, les ruraux et les anciens ouvriers aujourd'hui pour la plupart au chômage ou vivotant d'expédients, qui ne se reconnaissent dans aucun discours, qui sont totalement marginalisés idéologiquement, et souvent matériellement.
Alors qu'au moins les migrants et réfugiés bénéficient d'un discours compatissant à leur endroit. J'ajouterais même que les nouveaux arrivants ont encore au moins l'énergie de se livrer à la délinquance pour survivre et faire leur place, et résister à un environnement globalement malveillant. Personne n'est délinquant par plaisir, mais par nécessité toujours.
Avant de sauver la planète, il faut sauver l'habitus France, qui est en train peu à peu de devenir inhabitable, et que 40 ans d'idéologie libérale libertaire a contribué à totalement abîmer. Les bobos tendent la main en direction des réfugiés, mais ils n'ont aucune compassion pour leurs compatriotes de longue date qu'ils relèguent dans la France périphérique. Macron et Valls, en tant qu'ils partagent tout deux sociologiquement l'idéologie bobo et de par leur habitus sociétal et culturel, ne sauveront pas la France ; au contraire que ce soit l'un ou l'autre, ils l'enfonceront encore un peu plus dans son marasme et son esprit de capitulation propre au pétainisme.

Anonyme a dit…

Bonjour, petite précision sur le burqini.
J'ai eu la chance de parler pendant deux heures en tout petit comité avec Emmanuel Macron en août dernier, quelques jours avant sa démission. Sa position était très claire. Pour lui le burqini n'était en aucune façon un signe religieux mais une provocation politique. Ce n'était pas la laïcité qu'il heurtait, contrairement à ce que prétendaient Valls et la droite, mais l'ordre public. En ce sens il soutenait les arrêtés municipaux l'interdisant. La différence est subtile, mais essentielle.
NM

Erwan Blesbois a dit…

Cinq choses sur l’immigration massive depuis plus de 50 ans :
1 ) Elle est le fruit du colonialisme et de sa chute, qui partait d’une idée généreuse au départ, civiliser des peuples aux valeurs des droits de l’homme ; mais qui a été dévoyée par la plupart des colonialistes, dans les faits : exploitation des ressources naturelles et humaines de ces pays
2) Elle est le fruit aujourd’hui des guerres au nom de droits de l’homme que nous faisons pour chasser les dictateurs. Ces guerres sont en réalité illégitimes, et contre productives. Nous avons pris l’habitude depuis 1991 de nous installer dans ces pays, comme si nous y étions chez nous aux nom des droits de l'homme. Admettons que ces pays en matière de démocratie aient un retard sur nous Occidentaux, en tout cas en matière d’impérialisme nous sommes bien en avance sur eux.
3) Elle se fait aujourd’hui dans l’intérêt de l’oligarchie pour le dumping social, et au détriment des populations autochtones des pays occidentaux
4) Nous devons en réalité aider à l’aide au développement dans ces pays, pour que les populations concernées puissent s’épanouir chez elles. Aucun peuple n’a envie de quitter la terre qui l’a vu naître, le contraire est une dénaturation du caractère causée pour la plus grande partie par les guerres menées par l’Occident, et son idéologie délétère : le libéralisme.
5) Il n’est pas question de supprimer totalement l’immigration, mais de la réduire drastiquement.
Je suis pour la circulation des personnes et des biens quand elle s’intègre dans le commerce, la culture ou les études. Mais contre lorsqu’il s’agit de mauvaise charité, de compassion hypocrite, ordonnancée par les médias à la botte de l’oligarchie, et acquis à l’idéologie du libéralisme. Qui plus est, après que l’on ait causé la guerre dans ces pays et créer les conditions qui nous amènent des réfugiés...

Erwan Blesbois a dit…

...Ensuite je suis contre le libéralisme économique, où l’oligarchie pour favoriser le dumping social et le déclassement in fine des classes moyennes, encourage l’immigration de travail mal rémunérée. L’idéologie de l’antiracisme, quand elle s’accompagne par-dessus le marché d’un esprit dogmatique et intolérant, est en réalité un effet pervers de la volonté de l’oligarchie de casser la classe moyenne, après avoir cassé le monde du travail et le monde rural.
Evidemment pour avoir conscience de tout ça il faut se départir de l’aveuglement qu’une idéologie suscite telle que le multiculturalisme, qui s’intègre dans une idéologie plus vaste que l’on nomme libéralisme, qui a 300 ans et qui trouve ses racines en Angleterre. Idéologie qui se fout des droits de l’homme, et qui encourage même le vice, comme moteur humain vers le profit. Profit qui garantissait à cette époque l'équilibre et la pérennité d'une société anglaise dans sa rivalité avec la France : il faut replacer cette idéologie dans son contexte historique. Elle n'a plus aucune utilité aujourd'hui, c'est la paresse de la pensée, notre conformisme, et surtout nos instincts de prédateurs mal refoulés, qui nous encouragent à y adhérer.
Il faut bien prendre conscience que la matrice du "mal" dans notre société, bien qu’elle prétende avoir aboli forme de morale jugée relative, la matrice du "mal" donc se situe dans l’idéologie du libéralisme, qui encourage chez l’Homme ses instincts de prédateur, alors que d’autres instincts pourraient être encouragés comme celui de mammifère pacifique. Mais Non... l’idéologie du libéralisme préfère en faire un reptile, un serpent, donc ce qui est encouragé, c’est le cerveau reptilien de l’Homme, et non ce qu'il pourrait y avoir de bon en lui.
Il est évident que si l’on ne rompt pas radicalement et rapidement avec cette idéologie, la planète n’en a plus pour longtemps, nos jours en tant qu’espèce dominante sur cette planète sont comptés, et nous serons remplacés par des insectes ou par des poulpes.
Fillon est évidemment une figure diabolique de cette idéologie, il en est un mauvais génie.
La gauche sociale-libérale de Macron par exemple, tente de tempérer cette idéologie qui nous vient des Anglo-Saxons, alors qu’en réalité il faudrait totalement rompre avec elle, et éventuellement rééduquer les Occidentaux que nous sommes à des valeurs plus pacifiques avant que nous ne contaminions la terre entière, mais cela semble déjà trop tard ! Dans l’Histoire, l’épisode napoléonien, la première guerre mondiale puis la seconde, aujourd’hui l’intervention militaire au Moyen-Orient, et même le multiculturalisme et l’antiracisme, ainsi que le racisme d’Etat quatre-vingts ans plus tôt, sont des effets d’une cause bien plus puissante par son pouvoir de nuisance : le libéralisme des théoriciens anglais, et même de certains Français d’ailleurs, du XVIIIème siècle.
Je veux bien croire pour les excuser, qu’ils n’avaient pas conscience au moment où ils rédigeaient leurs théories fumeuses, encourageant davantage le vice et l'instinct de prédation d'ailleurs que la liberté, qu’elles seraient peut-être à l’origine de la destruction de l’espèce humaine.

Anonyme a dit…

La libre circulation des personnes, des biens, des idées et de la culture est un tout. Dites vous bien que vous ne pouvez pas limiter l'une sans limiter les autres. Le UK est en train de l'apprendre à ses dépends. Et on sait ce que donnent les pays qui se referment sur eux-mêmes.
Quant au libéralisme économique... avant de redistribuer, il faut produire. Avant de construire des solidarités, il faut de la croissance. Pour produire, échanger, faire circuler, prenez le par le bout que vous voudrez, il n'y a qu'un seul système économique qui le permette c'est le libéralisme. Citez moi une seule, juste une seule économie étatisée et dirigiste qui ne revienne pas à la gestion de la pénurie.
Le libéralisme peut être encadré, on ne peut pas dire qu'en France il soit particulièrement sauvage avec nos 58% de prélèvements publics divers et variés et les milliers d'articles qui règlementent la vie économique du pays, mais cela reste d'inspiration libérale.
L'homme n'est pas un mammifère pacifique, il aurait disparu depuis longtemps. C'est un mammifère social qui organise le monde où il vit. Votre angélisme est mignon mais dans les faits il se termine toujours dans le sang des dictatures rééducatives, comme vous l'écrivez sans frémir.
NM

T a dit…

Sur l'utilisation du "burkini" ou son interdiction de l'anonyme de 11h36 :
En post soixante-huitard baby boomer fustigé à longueur de logorrhées ici même par l'inénarrable Erwan, j'exprime ici ce qui qui se disait dans les fac au joyeux temps des événements : "il est interdit d'interdire"...
Et ça me va toujours, cette expression !
Puisqu'il n'est pas question d'interdire, il s'agit donc d'organiser.
On a bien fini par ne plus interdire l'IVG... ni les méthodes contraceptives...
On en est bien parvenu à beaucoup d'autres choses depuis ces temps-là qu'on pourrait tout aussi bien en arriver à délimiter autant de lieux destinés aux personnes désirant se baigner (ou non) en totale nudité (les naturistes) qu'en tenue de scaphandrier, de ville (chaussures comprises si ça leur convient) ou en burkini et autres accoutrements d'origine musulmane.
Ce qui ne convient pas aux uns peut convenir aux autres.
Ce qui choque la conscience, c'est le "deux poids, deux mesures".
Ou tous les citoyens ont les mêmes droits et devoirs ou ils n'en ont aucun.
Pour mémoire, à Trieste, il existe une plage coupée par une séparation, une sorte de mur et les masculins se mettent d'un côté et la gent féminine de l'autre. En totale Italie, en totale Europe.

T a dit…

"avant de redistribuer, il faut produire"
dit un anonyme (10h52).
Il me semble qu'avant de jouer à un jeu, il est plutôt recommandé d'en connaître les règles.
En transposant, avant de produire, il serait bien aussi d'en connaître les règles de redistribution, cher anonyme !
Quand on est certain de travailler pour soi, il n'y a plus de problème.
Quand on travaille sans savoir qui profite vraiment ou le plus du travail, ça pose problème, cher anonyme !
Si pas à vous, du moins, à moi et je pense à beaiucoup d'autres !

Philippe a dit…

T prend les enfants du bon dieu pour des canards sauvages !!!!!!!!!!!!!!!!!!
Je suis d'accord avec Macron le port du burkini est un positionnement politique actuel et factuel .
Il signifie au bout du bout malgré les contorsions « du c’est pas grave » des bisounours de service ... « je vous emmerde … na ... j'ai de la sympathie pour l’interprétation sexiste et rétrograde du Livre ».
Conception correspondant à l’imprégnation des mœurs musulmanes par le totalitarisme politique issu de la secte wahhabite boostée depuis qu’il y a du pétrole sous ses pieds par les pétrodollars qui lui permette les innombrables financements poussant leurs ramifications très loin en Occident ... et bien au-delà de la religion pour avoir une bonne image … populaire …. le foot !!!!
Toutes les cultures musulmanes n’acceptent pas cette évolution et ce totalitarisme.
En Algérie cette imprégnation a provoqué en réaction l’accession au pouvoir des éradicateurs en 1994 ………… violence wahhabite contre violence de ceux qui s’appelaient officiellement « les patriotes » = 250 000 morts, 20 000 disparus.
Par laxisme ou électoralisme ou ignorance veut-on cela pour notre pays ?

Erwan Blesbois a dit…

Désolé mais je ne suis pas dans votre camp NM et je ne le serai jamais. Je reconnais avoir commis une grosse maladresse en employant l'expression "éventuellement rééduquer", et vous vous êtes immédiatement introduit dans la faille du discours, bien que je tempère l'aspect rééducatif par l'adverbe "éventuellement". Il y a des mammifères pacifiques qui furent là avant l'espèce humaine, et je ne doute pas qu'ils nous survivront... Je ne doute pas que la majorité des gens hélas partage votre jugement, qui sous des airs bonasses et tempérés, cache un prédateur impérialiste. Comme si il n'y avait pas d'autres moyens que le libéralisme pour organiser le commerce... De plus le libéralisme est fort non par le contenu de sa théorie, mais par la force du peuple qui l'a forgée, et qui fut le peuple au fond le plus impérialiste d'Europe. Comme personne n'est prêt à remettre en cause l'impérialisme des Occidentaux pour leur prospérité, il est évident que personne n'aura le courage de remettre en cause le libéralisme. Hormis certains clandestins qui sont entrés en résistance, et que le pouvoir médiatique se charge de liquider de façon "civilisée".

Erwan Blesbois a dit…

Je voulais rajouter une chose pour répondre à NM.
Je suis persuadé que si l'Europe n'avait pas pris le pli du libéralisme depuis plus de 300 ans, il n'y aurait jamais eu la Shoah. Donc je pense que c'est un événement relatif qui peut être replacé dans un contexte plus global. Le libéralisme lui même est un phénomène contingent et au fond accidentel, mais les doctrinaires libéraux voudraient en faire l'horizon indépassable et unique de toute réflexion sur l'économie, excluant toute possibilité d'opinion divergente. Les doctrinaires libéraux sont donc en réalité intolérants et quasiment fanatisés à leur doctrine délétère et néfaste. De plus leur doctrine depuis 1983, s'impose comme une forme de totalitarisme de mœurs et de la pensée. Si il y a une forme de fascisme ou de totalitarisme aujourd'hui, elle n'est pas là où l'on croit... Relisez ou revoyez donc Pasolini, NM, qui a certainement été assassiné par l'oligarchie en raison de ses opinions antilibérales : vous m'accusez d'angélisme, mais vous, vous n'êtes pas des anges, et il faut vous combattre. Toute pensée qui prétend détenir la vérité absolue et unique s'apparente à une forme de totalitarisme, et nous sommes en plein dedans aujourd'hui avec la pensée libérale, que JC Michéa nomme à juste titre "l'impasse Adam Smith".

Anonyme a dit…

@ Erwna Blesbois
Faire un lien entre libéralisme et Shoah est plus que douteux. J'ai suffisamment critiqué sur ce blog le libéralisme actuel pour m'en faire un défenseur, par principe, contre votre totale et mauvaise foi.
Comme je l'ai souvent dit le libéralisme est une auberge espagnole dans laquelle l'on trouve tout et son contraire, et qu'il faut parfois défendre contre la plupart des gens qui s'en réclament trop fortement. Bien loin de la caricature que vous en donnez. Jamais le libéralisme politique n'a prétendu détenir la vérité absolue mais a posé les conditions de la liberté des individus, un régime de liberté pour tous les citoyens d'exprimer leur point de vue même ceux opposés à la liberté comme vous.

Erwan Blesbois a dit…

Je fais effectivement un lien de cause à effet entre le libéralisme et la Shoah. En tant que le libéralisme tel qu'il est défini par les premiers théoriciens anglais il y a 300 ans, est porteur d’un esprit de prédation impérialiste, qui était nécessaire pour les Anglais et certainement leur survie en tant que société organisée, dans le contexte historique de leur rivalité historique avec la France pour l'hégémonie mondiale. Le libéralisme comme le disait NM est un système, "pour produire, échanger, faire circuler, prenez le par le bout que vous voudrez, il n'y a qu'un seul système économique qui le permette c'est le libéralisme". Je ne suis pas d’accord et je défend le pluralisme des possibilités économiques contre l’orthodoxie financière qui ne défend aujourd’hui qu’une seule option, d'une certaine façon je défends la liberté de choix, contre le choix qui nous serait imposé de façon nécessaire, je défends le contingent et le hasard contre l'inéluctable et le déterminisme. Mais je vous accorde que désormais le pli est pris, le très mauvais pli, car aujourd’hui les dégâts du libéralisme augmentent de façon exponentielle, et non seulement remettent en question tous les équilibres anthropologiques, sociaux, sociétaux, mais aussi les équilibres écologiques. Autrement dit notre espèce et la planète toute entière sont menacés de disparition à cause de notre rapacité, que personne n’est prêt à remettre en question à cause d’un consensus commun : il n’y a pas d’alternative tels sont les termes de ce consensus délétère. Quand la pluralité n’est pas respectée c’est alors qu’il n’y a plus de liberté. Le libéralisme aujourd’hui est devenu tyrannique avec une explosion des inégalités. Je ne parle pas de la liberté politique je parle du libéralisme tel qu’il organise la vie économique. Nous avons créé nous même par notre esprit de prédation impérialiste à l’échelle du globe, les conditions qui nous amènent les réfugiés, aujourd’hui de guerre, demain les réfugiés climatiques.
Les 62 personnes les plus riches possèdent autant que la moitié la plus pauvre des habitants de la planète : vous appelez ça liberté, j’appelle ça tyrannie d’une minorité sur la majorité, c’est-à-dire oligarchie. Je ne suis même pas sûr que cette oligarchie ait accès à l'amour et au bonheur, ce sont des sentiments inconnus des reptiles, il faudrait renouer avec notre condition de mammifères : je suis intimement persuadé qu'un type comme Zuckerberg est profondément malheureux au fond de lui-même, si seul, personne avec qui partager, car il ne sait que prendre et ne sait pas donner. Or c'est le don gratuit à autrui qui rend le plus heureux, cela nous l'avons oublié.

Erwan Blesbois a dit…

...Mauvaise foi, liberté, me dites-vous, cela renvoie à Sartre : je serais de mauvaise foi par absence de courage de revendiquer ma liberté... effectivement si la liberté se définit par le fait d’être milliardaire ou non, alors je ne suis pas libre car je ne suis pas milliardaire, et je suis de mauvaise foi, car sinon je serais milliardaire si j'étais de bonne foi. Mais selon moi ce qui compte ce n’est pas la liberté qui souvent débouche sur l’absurde, ce qui compte selon moi, c’est le sens. Je ne dis pas le bon sens, je dis le sens, pour l’opposer à l’absurde. En fait pour argumenter mon discours je me fonde sur une vision, une simple vision plus que sur un discours théorique ou rhétorique et qui selon moi est cohérente et non de mauvaise foi. Ce qui compte c’est de faire sens et de faire lien également. De faire lien pour former une communauté non pas fondée sur l’inégalité entre les hommes, ce à quoi nous a conduit de façon paroxystique 300 ans de libéralisme, mais sur l’égalité comme fondement métaphysique et spirituelle de toute communauté : je sais une telle idée est choquante aujourd'hui, et doit profondément choquer notre ami philosophe Emmanuel Mousset.
Si les choses faisaient sens pour nos concitoyens, alors il n’y aurait pas de populisme, et le discours politique fondé sur la raison, comme celui d’un Macron par exemple, discours progressiste, pourrait être audible pour la majorité. Mais la raison a les mains pures mais elle n’a pas de main, autrement dit la raison est une condition nécessaire mais non suffisante pour faire sens, pour le mammifère appelé Homme et qui a besoin de justice, d’égalité, des conditions de la liberté, puis de la raison. Dans l’ordre des raisons, des causes et des effets, la raison est subordonnée au sens.
Dans un monde absurde et injuste comme le nôtre alors peu à peu la raison s’éteint. Et comme dit l’autre, le sommeil de la raison finit par engendrer des monstres : les populismes peuvent effectivement déboucher sur le totalitarisme, c’est un risque, dont j’ai conscience. Mais en même temps il est impératif que les peuples retrouvent leur souveraineté, condition de possibilité qu’ils puissent redonner sens au monde, qui désormais n'en a plus pour eux. C'est pour cela que l'élection de Trump, qui pour l'instant ne fait que des choix catastrophiques, concernant notamment l'environnement, fut une bonne nouvelle pour moi. Mais il semble s'acheminer de bon pas vers la trahison totale de son peuple et de ses engagements, en se dirigeant vers un renforcement de l'oligarchie la plus inculte et la plus absurde.
Je ne sais pas si j’aurai un destin, comme on dit, mais j'ai un caractère, et en tout cas je pense avoir une vision cohérente qui fait sens, une vision d’horreur certes mais une vision, qui me permet de tenir le coup dans un environnement hostile comme jamais il n'y en eu en période de "paix civile", dans l'Histoire de l'humanité.

Anonyme a dit…

@ Erwan Blesbois
Je persiste donc à dire que votre vision du libéralisme est très réductrice à une réalité contemporaine depuis 1979 avec Margaret Thatcher et Ronald Reagan qui, heureusement, ne le résuent pas. D'ailleurs ce libéralisme dont Macron est n médiocre élève est en voie d'obsolescence programmée par les révoltes populaires et démocratiques / Brexit, Trump, défaite de Renzi, en attendant la suite.
Il y a parfois des adages qui en disent plus long que bien des discours et qui méritent que l'on les méditent un peu tel "qui trop embrasse mal étreint".
Comme Emmanuel Mousset, un peu de culture économique ne vous ferait pas de mal, vous sauriez que le libéralisme économique est fort contesté depuis des décennies si ce n'est depuis les origines au 18è siècle, cela a donné des écoles favorables à la régulation de l'économie ce qui est tout le contraire de ce qui est fait partout dans le monde depuis 1979 et n'en déplaise à Emmanueel Mousset et à son jeune-vieux mentor Macron il faudra de nouveau et sévèrement réglementer le libéralisme économique pour le rendre plus vivable.

Emmanuel Mousset a dit…

J'aime beaucoup votre dernière phrase, à laquelle j'adhère complètement : "réglementer le libéralisme économique". C'est toute la question que pose et traite le libéralisme économique et politique (qui sont indissociables) depuis deux siècles : élaborer les règles qui font exister le "marché" (car celui-ci est une construction politique, qui exige d'être organisé). Vous-mêmes finissez par vous y rendre, puisque vous ne demandez pas la rupture avec le libéralisme, c'est-à-dire le communisme ou le chaos. Je note aussi que vous vous fixez sur le "libéralisme" et que vous n'employez jamais le mot de "capitalisme". C'est un lapsus intéressant.

Erwan Blesbois a dit…

Vous avez raison anonyme de 8:31, au fond je suis de mauvaise foi, car le fric au fond ne sert qu'à une seule chose, à mépriser son prochain. Et j'ai été conditionné par les circonstances, c'est-à-dire le libéralisme, à mépriser mon prochain... Je suis encore de mauvaise foi car je rejette la faute sur un autre (je me pose en "victime"), sur le libéralisme qui est une culture du mépris. Comme finalement la grande majorité des gens sont plus probes que moi, comme vous et Emmanuel Mousset !

Emmanuel Mousset a dit…

Si je comprends bien, le "libéralisme", c'est le péché originel. Ca tombe bien, je prépare ce week-end une conférence que je dois faire mercredi prochain à Cambrai, sur les "Confessions" de saint Augustin. A mon avis, pas mal de mes commentateurs et contradicteurs ont un problème avec le mot "libéralisme". Peut-être même avec la liberté tout court ...

Erwan Blesbois a dit…

Vive les 62 personnes les plus riches du monde, elles n'ont pas peur de la liberté et sont de bonne foi : elles sont sartriennes au fond. Haro sur la moitié la moins riche de la planète qui casse l'ambiance de liberté et de bonne foi de l'habitus du citoyen Mousset ! Et après ça tu oseras dire que tu n'es pas le chien de garde de l'oligarchie bobo...
De toute façon avec le libéralisme il n'y a pas d'alternative, soit tu réussis et tu es "élu", soit tu rates et tu es maudit. Je refuse ce dualisme unilatéral et réducteur qui nous est imposé par la tyrannie de l'idéologie du libéralisme. Moi j'ai peur de la liberté (qui n'est que liberté du renard dans le poulailler en régime libéral), et toi tu as peur de l'égalité. Nous avons tous les deux un "problème" avec un des éléments fondateurs de la devise de la République. Mais tu gagnes, car aujourd'hui la liberté est totalement survalorisée, et l'égalité est communément déshonorée par le terme d'"égalitarisme". De toute façon le science relativise cette pseudo notion de liberté, et montre qu'elle n'est qu'un déterminisme comme un autre. En société ultralibérale, il n'y a qu'un seul élément tangible de liberté, c'est le fric, et si Fillon est élu, il nous le fera sentir bien... profondément. Le libéralisme c'est effectivement le malin qui s'est insinué dans nos consciences, si profondément que désormais aucun retour en arrière n'est plus possible, nous boiront le calice jusqu'à la lie.

Emmanuel Mousset a dit…

La tyrannie du libéralisme ? Et la liberté du totalitarisme, je suppose ? Tout est permis, quand on est dans le délire verbal.

Erwan Blesbois a dit…

Forcément les opposants au régime libéral sont des "fous", il me semble que les totalitarismes ne procédaient pas autrement pour neutraliser leurs adversaires. Ce qui fait que le libéralisme est une forme de totalitarisme et de fascisme du comportement, c'est qu'il affirme comme tous les totalitarismes qu'il n'y a pas d'autre alternative que lui même. Il n'y a aucune place pour la pluralité et les voix discordantes que l'on qualifie aussitôt de délirantes. C'est ce que fort raisonnablement dès les années 90, Jean-François Kahn fustigeait sous le terme de "pensée unique", et les choses se sont bien dégradées depuis. Bien joué Emmanuel, tu as su te faire ta petite place au soleil au sein du fascisme comportemental du libéralisme triomphant. A quand les rafles pour les opposants à ton système ? Oh mais c'est pas la peine, ton système paie suffisamment cher ses psychiatres et ses psychologues pour remplir l'office d'enfermement des opposants, en toute discrétion, sans violence apparente. Tu es au fond beaucoup plus proche au niveau des idées de mon père et de ma mère, que tu ne l'es de moi, vous auriez beaucoup à partager.

Emmanuel Mousset a dit…

Erwan, tu t'égares. Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? Je me demande même si je devrais continuer à publier tes commentaires, si je n'alimente pas ton délire (que je ne crois pas pathologique, mais qui est tout de même un peu pathétique ; sans doute en tires-tu une forme de jouissance ...)

Erwan Blesbois a dit…

Je ne suis pas fou, non je ne suis pas fou... si un oligarque lit ce blog, qu'il me donne suffisamment d'argent et des femmes, je suis corruptible, et je fermerai ma gueule, et je dirai du bien du système libéral, je suis prêt à sucer des bites pour réussir !!!

Emmanuel Mousset a dit…

Tu confonds libéralisme et libertinage.