vendredi 23 décembre 2016

L'homme politique de l'année



Deux sondages le confirment : Emmanuel Macron est l'homme politique de l'année, préféré même à François Fillon. C'est une évidence, qu'on soit pour ou contre l'homme et ses idées : en quelques mois, un quasi inconnu, sans passé politique marqué, est devenu une personnalité politique de premier plan, jusqu'à être présidentiable. Je ne souviens d'il y a à peine un an : autour de moi, dans des milieux peu sensibles à la politique (ce sont les plus nombreux), le nom d'Emmanuel Macron ne renvoyait à pas grand chose, beaucoup ne l'associaient à aucun visage (combien de membres du gouvernement sont connus des Français ? Pas tant que ça). Quant à ta sensibilité politique, elle n'était pas identifiée. Tout a changé en quelques mois seulement !

Est-ce que ça va durer ? La question me fait sourire. Elle est souvent posée par ceux qui souhaitent que ça ne dure pas, confondant ainsi leur désir à la réalité. Et puis, c'est la question de ceux qui n'ont pas d'autres questions à poser, parce qu'ils n'en trouvent pas. Enfin, je me souviens d'un ami, en 1984, au moment des premiers succès électoraux du Front national. Il ne cessait pas de me répéter : c'est un feu de paille. C'était son unique argument, sa façon à lui de se consoler de la montée de l'extrême droite. Aujourd'hui, l'expression feu de paille a disparu de notre vocabulaire, sans doute parce que nos références sont de moins en moins rurales. On lui préfère le terme équivalent de bulle, plus urbain : Macron serait une bulle, vouée prochainement à éclater. La métaphore, c'est la défaite de la pensée. Le feu de paille frontiste est comme le buisson ardent de la Bible : il n'en finit pas de brûler. La bulle Macron elle aussi va peut-être continuer à monter, monter, monter sans jamais exploser.

Comme notre société a changé ! Comme la politique n'est plus la même ! C'est ce qu'Emmanuel Macron a compris, c'est ce qui fait son succès. Les partis politiques, s'ils gardent une influence au niveau local, ont perdu la main au niveau national. La primaire de la gauche ne sera pas organisée par le PS (la durée de campagne est trop courte), mais par BFMTV et consorts. Ce seront les trois débats à la télévision qui seront décisifs. A droite, on a assisté au même phénomène, qui a profité, contre toute attente, à François Fillon. Emmanuel Macron a réuni 15 000 personnes, sans l'aide d'aucun parti politique traditionnel. Le changement d'époque est là. Et si la tendance se confirme, l'homme politique de l'année 2016 pourrait bien devenir, au plus haut sommet, l'homme politique de l'année 2017.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

"C'est ce qu'Emmanuel Macron a compris, c'est ce qui fait son succès."
Ainsi vous cautionnez son opportunisme.
E M a compris qu'il y avait une place à prendre et il tente sa chance...
Ni plus ni moins...
L'opportunisme, cela ne fait pas un destin national, ou du moins extrêmement rarement.
Je ne lui souhaite ni de perdre ni de gagner à votre cher E M, je me fiche de lui comme de l'an quarante.
E M (et même les deux E M) ça m'indiffère, voilà, et je suppute que plus de 50 % des électeurs made in France, ça les indiffère aussi !
Que seront devenus ces E M d'ici un demi-millénaire ?
A largement souvent bien davantage, certains subsistent et liste non exhaustive en voici qui surnagent des millions d(humains connus ou inconnus que l'histoire nous a serinés : Platon, Aristophane, Hérodote, Alexandre, Périclès, Jésus, Bouddha, Mahomet, la reine de Saba et Salomon, Jules César, Cléopâtre et Marc-Antoine, Henri VIII, Montaigne, Montesquieu, Rousseau, Voltaire, Napoléon ? Méhémet-Ali, Lincoln et... je regrette vivement, je ne suis pas sur cette liste.
Mais ce n'est pas grave, je n'aspire à aucune revanche ni célébrité et c'est pourquoi je vais signer "anonyme" cette intervention.

Maxime a dit…

J'ai hâte de voir Macron au G8... Poutine l'y mangera tout cru! Et s' il en reste un morceau, ce bon Donald Trump le finira!

Emmanuel Mousset a dit…

Si Emmanuel Macron vous indifférait (premier commentaire), vous ne parleriez pas de lui. Quant à votre signature "anonyme", elle doit plus à votre couardise qu'à de l'humilité.

Anonyme a dit…

C'est un certain "Noël" qui disait à peu près "Coward enough but Man of course"...
Pour paraphraser ce que vous avez déjà répondu à Pierre ou Paul voire Jacques, "couard, ça me plaît bien..."

Philippe a dit…

Quittons le rêve …………
Préambule  : un stage sur les lieux des tueries pour recueillir les restes humains mettrait nos hors-sol et nos bisounours au contact du réel qui va les rattraper très rapidement.
Le choc des civilisations … le mot est sans doute simpliste et incomplet, sans doute éloigné de la pensée plus complexe de son promoteur … qu’importe … il fait « image », donc ce choc induit un retour aux archétypes humains basiques.
Notre vernis humaniste peut le regretter mais ce tsunami est déclenché ...
Le mâle du Califat n’a rien à voir avec le disciple de Ben Laden qui instruit religieusement partait combattre les croisés.
Le mâle du Califat n’a pas besoin d’être un intello voire alphabétisé, avant toute chose il se bat, il égorge, il écrase, fait jaillir les boyaux sur le macadam(voir le Préambule) … si Allah lui prête vie il aura le temps très ultérieurement de lire un quelconque texte religieux façonné salafiste.
Face à ce mâle par réaction, les autres, affolés/terrifiés, hissent sur le pavois d’autres mâles Poutine, Trump qui promettent aux précédents, pour reprendre la phrase symbolique de P. de « buter jusque dans les chiottes ».
Dans ce contexte saturé en testostérone il n’y aura plus de place pour longtemps, sauf comme gadgets, à des figures efféminées ou féminines comme Macron, MLP, ou Merkel et autres têtes de gondoles actuelles.