dimanche 11 décembre 2016

Changer tout



Le grand meeting d'Emmanuel Macron me fait penser à une très jolie chanson, vieille d'il y a 40 ans, mais qui n'a pas du tout vieilli : Changer tout, de Michel Jonasz. Hier, il y avait dans l'air de la douceur et de la détermination, comme dans la chanson. Et le long discours de Macron qu'on peut résumer en deux mots : Changer tout. Politique, économie, société, oui, changer tout, dans un monde où tout bouge, sauf en France pour l'instant.

On fait certes de la politique avec son cerveau, mais aussi avec ses doigts, en comptant : hier, nous étions 10 000 ou 15 000 à soutenir Macron, et c'est énorme, toutes choses égales par ailleurs. La politique, ce sont des projets et du chiffre. La candidature d'Emmanuel Macron a basculé ce samedi dans le phénomène de société. Quelque chose de neuf est enfin en marche dans notre pays. Même les adversaires, qui sont légitimes et respectables en démocratie, sont maintenant obligés de le reconnaître, de faire avec ou contre, mais ne peuvent plus l'ignorer ou le minorer.

Ce qui s'est passé aussi hier après-midi, c'est que nous avons assisté au spectacle d'un Macron transporté, inspiré, galvanisant ses partisans, faisant corps avec son projet, se donnant totalement. C'est la marque d'un grand leader qui vient de naître, charismatique comme pouvait l'être François Mitterrand. Il en faut en politique, et nous en manquons : de l'enthousiasme, de la ferveur et des hommes qui les portent. Hier, la gauche et bien au-delà, la France dans son ensemble auront retrouvé un mot perdu depuis longtemps dans notre vie publique : l'espérance (et pas seulement l'alternance par défaut).

Enfin, il y a le contenu. Emmanuel Macron a déjà gagné, je crois qu'il arrivera, parmi les candidats de gauche, le premier, en capacité de rassembler, tout simplement parce qu'il met des idées sur la table, de vraies idées, nouvelles, originales, progressistes, qui nous changent du catéchisme habituel. Souvenez-vous de la primaire de droite : bien sûr, il y avait des idées, mais pas nouvelles, pas originales, et qui ne tranchaient pas entre elles. Bref, des idées banalement de droite. Macron ne veut pas reproduire des idées banalement de gauche : il crée, il invente, il redonne une nouvelle jeunesse, un grand espoir au camp du progrès, au parti du mouvement. Mais pour créer, il faut d'abord détruire les codes et les clivages anciens : c'est ce qu'il fait. Changer tout.

Emmanuel Macron s'est présenté hier comme le candidat du travail et du pouvoir d'achat, de la justice sociale et de la protection des plus démunis. Il a continué à énumérer ses propositions, concrètes, réalistes, ambitieuses et précises. Nous en reparlerons dans le détail. Hier, à la tribune, c'est un possible futur président de la République qui s'exprimait, à l'évidence. Ils ne sont pas si nombreux à être aujourd'hui à la hauteur de cette fonction et de cette mission. La dynamique va s'amplifier dans les prochains jours, c'est certain. Je fais le vœu, avec mes amis d'En Marche !, que la vague atteigne notre ville. Changer tout à Saint-Quentin, ce ne serait pas mal non plus.


Merci à Norbert pour la photo.

12 commentaires:

Maxime a dit…

Au cas où Macron serait élu (on ne sait jamais, des fois qu'il tombe sur Le Pen au second tour), il fera comment pour gouverner sans majorité à la Chambre? N'ayant pas de vrai parti il va lui être difficile d'obtenir des députés vous ne pensez-pas? Peut-être que votre comité devrait commencer à y réfléchir...

Tout changer à Saint-Quentin serait une bonne idée mais il faudrait changer les habitants en premier lieu.

Emmanuel Mousset a dit…



La présidentielle impacte les législatives. En Marche ! présentera ses candidats, et le résultat confirmera le scrutin précédent. Et si ce n'est pas le cas, qu'importe : le dernier mot revient aux citoyens, il y aura cohabitation avec la nouvelle majorité parlementaire. Mais ce n'est pas dans la culture de Macron de faire ce genre d'anticipation et de calcul. Défense des convictions, décisions des citoyens et advienne que pourra.





Anonyme a dit…

"Changer tout, dans un monde où tout bouge, sauf en France pour l'instant" Pour écrire des choses pareilles on ne peut que se demander dans quel monde vit Emmanuel Mousset? Le monde des bisounours ou du patronat? Bien protégé par son statut de fonctionnaire!
Bien sûr le monde a totalement changé depuis la victoire idéologique des libéraux façon Margaret Thatcher et Ronald Reagan, nous avons eu droit à un grand bond en arrière: désindustrialisation et appauvrissement considérable des classes populaires et moyennes. Nous avons eu droit au ralliement des forces dites progressistes de "gauche" à la réaction néolibérale. Mais pour lui et son mentor, le banquier Macron cela est normal, son libéralisme est très politiquement et économiquement correct pour ne pas déplaire au patronat. C'est bien la raison pour laquelle les "populistes" ont le vent en poupe partout mais pas Macron dont la bulle politico-médiatique va exploser l'an prochain.

Emmanuel Mousset a dit…

Seulement l'an prochain ? Vous êtes indulgent, ça nous laisse du temps. Merci bien.

Anonyme a dit…

Macron veut faire une "révolution", Valls est en révolte? Copieurs ! Ce ne sont que de pâles copies de la révolution citoyenne de Jean-Luc Mélenchon "que se vayan todos". Qu'ils s'en aillent tous ces incapables! Seuls capables de prendre leurs ordres à Berlin, Bruxelles et Washington.
Ils sont en retard sur Mélenchon qui est passé à autre chose qui est de définir un projet pour une France Insoumise.

Emmanuel Mousset a dit…

Non, Macron ne copie personne et surtout ne traite personne d'"incapable". Ce n'est pas le genre de la maison.

Philippe a dit…

C'est vrai changeons mais vraiment ... tout !
Commençons par changer notre regard arrogant !
Sortons un peu de la politique politicienne des « fromages qui puent » …. ouvrons notre fenêtre pour regarder ailleurs … nous qui nous pensons supérieurs !!!
En marche, FN, LR, PS etc. n’ont qu’un but élaborer des recettes de ragoût politicien pour ensuite avec elles occuper les plateaux en beuglant que ces recettes sont les seules possibles et intelligentes et donc susceptibles de régler tous les problèmes de nos sociétés ou états-nations aux relations de subsidiarité en interne et en externe extrêmement complexes.
Bien entendu en France aucun écho n’a été donné à la méthode tunisienne qui n’a pas été initiée par leurs politiques.
Les membres du « quartet » tunisien, réunissant l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica – fédération syndicale patronale), l’ordre national des avocats et la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme ont reçu le prix Nobel de la paix.
Les quatre organisations ont été primées pour avoir, en 2013, animé le « dialogue national » entre les partis politiques et permis au pays de sortir d’une grave crise politique qui menaçait sa transition démocratique.
En gros … ces organisations que l’on dirait en France de la société civile ne sont pas mis à la place des partis politiques et encore moins remplacés dans leur rôle de parti politiques.
Ces organisations ont mis les partis politiques tunisiens devant la responsabilité qu’ils ont : servir le bien public.
En France ce type de réactions populaires animées par des syndicats ouvriers, patronaux, professionnels mettant en demeure les « boutiques politiques » et leurs politiciens d’en cesser avec leurs dogmes et de réellement travailler à des solutions pragmatiques n’est hélas pas pour demain !
Quand on est c… on est c… !

Emmanuel Mousset a dit…

Après le coup du mépris, le coup de l'arrogance : décidément, vous êtes un homme de votre temps !

Philippe a dit…

La politique française est la meilleure !
DSK, Hollande, Valls, Macron ... les meilleurs !

Emmanuel Mousset a dit…

Et pourquoi pas ? Quand on compare à bien d'autres pays, il n'y a pas de quoi rougir de notre classe politique.

Philippe a dit…

Rougir quelle idée ... encore un avatar de la repentance ... je ne sens pas solidaire des oligarchies qui se contorsionnent pour atteindre ou conserver le fromage France !

Emmanuel Mousset a dit…


Nous sommes en démocratie, pas en oligarchie. A moins que vous ne soyez pas démocrate ...