vendredi 2 décembre 2016

Ce n'est qu'un au revoir



Je m'apprêtais, hier soir, à 20h30, à lancer la soirée autour du film d'Isabelle Debraye, au Ciné Quai 02, lorsque quelqu'un est venu me dire : "Hollande ne sera pas candidat, il vient de l'annoncer à la télé". Sur le coup, je ne l'ai pas cru. Je m'attendais à tout, mais pas à ça. Pourquoi ? Parce qu'il est dans l'ADN de n'importe quel homme politique de se battre jusqu'au bout. Le sens du combat, voilà ce qui motive en politique, et qui étonne tant ou inquiète ceux qui n'aiment pas la politique. Renoncement, c'est le mot le plus laid de tout le vocabulaire politique.

Et puis, François Hollande avait un bilan à défendre, dont il est fier, et moi aussi. C'était une bonne raison de s'en expliquer devant les Français, d'autant que les premiers résultats commencent à être engrangés. Enfin, qui chez les socialistes peut faire mieux qu'Hollande ? Le Parti est profondément divisé, les candidatures multiples et éclatées. Hollande, au moins, c'est le président de la République : sa fonction suprême dans les institutions est un point fort qui n'appartient qu'à lui. Quoi qu'on dise, il disposait encore des moyens politiques d'une nouvelle candidature.

Bien sûr, il y a les sondages, qui étaient très défavorables. Mais c'est du vent, qui peut tourner très vite, surtout à plusieurs mois de l'échéance présidentielle. Bien sûr, il y a les élus socialistes, qui craignent pour leurs sièges, et qui préféraient quelqu'un de neuf. Mais c'est comme les crêpes : on les retourne facilement. Hollande à nouveau candidat, ils auraient majoritairement suivi. Les troupes ne désertent pas le chef avant l'issue de la bataille. Bien sûr, il y a le livre maudit, qui a vexé Bartolone et quelques autres. Mais qu'est-ce qu'on s'en fout de leur avis ? Qu'est-ce que ça pèse lorsqu'il est question de l'avenir de la France ?

De retour du cinéma, vers 23h30, est-ce l'air vif au long du canal, mais j'ai retrouvé mes esprits : finalement, Hollande a eu raison, c'est la sagesse qui l'a emporté. La lucidité obligeait à reconnaître que les mécontentements étaient trop nombreux, la pente trop dure à remonter. En politique, il faut savoir ne pas s'accrocher, tourner la page. Je l'admets, seulement à tête reposée ; car mon naturel ne va pas à cette réaction-là. Ce que Macron souhaitait, Hollande la fait : que l'actuel président passe la main, qu'il transmette le relais à quelqu'un d'autre.

Le changement, maintenant, c'est Emmanuel Macron ! Si Hollande avait voulu faire de Valls son successeur, il l'aurait dit dès hier soir. Mais le Premier ministre est le moins bien placé pour prendre la suite : il partage l'impopularité d'Hollande, étant associé lui aussi à l'exécutif ; il est très mal perçu au sein du Parti socialiste, qui le condamne comme social-libéral et personnalité autoritaire, sécuritaire, anxiogène (au moins Macron échappe à ça) ; il est piégé par le système des primaires, où il prend le risque d'échouer, du moins d'être très mal désigné (voir le billet précédent). Macron est en homme libre, dégagé des jeux et des obligations d'appareil, plus prompt à rassembler au centre, qui a toujours été le point de gravité de toute élection présidentielle.

Et François, que va-t-il devenir ? L'homme le plus populaire de France d'ici quelque temps, j'en fais le pari ! Il a été porté en triomphe à l'Elysée en 2012, il en sortira en triomphe en 2017. Pourquoi ? Parce qu'il est entré dans l'Histoire en homme normal, parce qu'il la quitte en homme normal. N'importe qui à sa place, devant tant d'adversité, alors qu'il peut couler des jours heureux auprès de sa Julie, aurait fait le même choix. Allez savoir si François n'éprouve pas le plaisir secret de laisser ses petits camarades se démerder entre eux ? Le président a osé faire ce qu'aucun président n'a osé faire sous la Vème République : renoncer au pouvoir, ne même pas tenter de le conserver. L'Histoire le retiendra.

Sa décision colle parfaitement à notre époque, et les Français lui en seront redevables. Hier soir, en quelques minutes d'allocution présidentielle, toutes les valeurs de notre époque ont défilé, dans lesquelles ne peut que se reconnaître notre société : humilité, mea culpa (la déchéance de nationalité), profil bas, sanglot dans la voix, regard mouillé. Les Français auront reconnu en cet homme la figure qu'ils chérissent tant depuis quelques années : la victime. François Hollande, victime du destin, victime des sondages, victime des médias, victime des siens, victime de lui-même. Une telle configuration lui promet une belle postérité.

Mon dernier mot sera celui du socialiste : j'ai voté Hollande, j'ai soutenu Hollande, j'ai aimé Hollande, je défends son bilan. Hier, aujourd'hui, demain, rien ne change pour moi, même si je pense qu'avec Emmanuel Macron, les progressistes peuvent faire plus, mieux et différemment. François Hollande n'a pas terminé sa vie politique. Il restera pour la gauche de gouvernement une référence, quelqu'un avec lequel il faudra compter, qui gardera toute sa place et son influence parmi ceux qu'on appelle aussi les réformistes. Ce n'est donc qu'un au revoir !

25 commentaires:

Anonyme a dit…

Pourquoi dites vous des choses définitives comme cela?
Vous n'en avez pas marre de vous tromper tout le temps?
Un peu d'élégance, de courage, de lucidité que diable!
Ce que vous écrivez ce n'est malheureusement pas de la politique, c'est juste du blabla, du people, du sentimentalisme dérisoire, des mots pour ne rien dire.

Anonyme a dit…

Vous prenez, une fois de plus, vos désirs pour la réalité en affirmant que Hollande candidat les députés se seraient retournés comme des crêpes ce qui est un signe de votre mépris pour eux. En effet un député est plus en contact avec son électorat dans sa circonscription qu'un président isolé dans son palais de l'Elysée. De plus si un sondage ne fait pas un printemps politique il y avait une tendance lourde contre Hollande et Valls qui ont divisé non seulement la gauche mais aussi le PS tout entier. Si Bartolone et quelques autres ne comptent pour l'avenir de la France ils pesaient dans le contexte d'un pouvoir déjà bien fragilisé, le livre des journalistes a été la goutte d'eau qui les a fait basculer ainsi que Valls dans une hostilité irréductible à une nouvelle candidature Hollande. Comme on dit "la messe a été dite"!

Vous prenez aussi vos désirs pour la réalité : Hollande est carbonisé comme politicien. Après Sarkozy, Juppé voici le tour de Hollande, au suivant de ces messieurs, dames ! Le prochain à Vallser c'est Valls, le catalan colérique et rigide qui a fracturé la gauche en théorisant cette fracture pour mieux la rendre irréversible. Sa politiquer néolibérale donc rétrograde en sus lui a aliéné non seulement le parti "socialiste" mais l'électorat de gauche.

Philippe a dit…

E.M. :
1-Tant que vous n'aurez pas pris en compte dans vos analyses les constats de démographie économique décrits par des géographes comme Christophe Guilluy il me semble que vos raisonnements resteront à la surface des mouvements de fond.
2-Il en sera de même tant que vous n'aurez pas pigé qu'une population plébiscitera dans le combat des idées toujours ceux qui sauront mettre des mots justes sur leurs maux, quelque soit lieu ou époque. Donc si vous ne vous adressez qu'à une minorité vos mots justes ne s'adresseront qu'à elle.
A titre d'exemple : Macron s'adresse à une minorité, celle qui se sent en phase avec ce que représente son épouse, c'est à dire le 5 à 7 dans les villas de la "forêt" du Touquet.
J'aime cet entre soi mais bon ...............
3-A toutes les époques et en tout lieu la censure « des en perte de vitesse » ou des décadents (comme on veut!) s’abat sur eux mais leurs idées cheminent en dessous et triomphent … (hier les libelles imprimées dans les caves ou aux Pays Bas, aujourd’hui les blogs ou webtv dont les ordinateurs sont basés au loin à l’abri … etc.les journalistes des TV de la TNT en deviennent pathétiques quand il expriment leur mépris des Trump et congénères du vieux continent)
jusqu’à ce que le monde qu’ils auront créé subissent à son tour le même sort …
Amen

D a dit…

Ce renoncement était prévisible depuis le départ de Macron du gouvernement. On ne me fera pas croire qu'il y a de l'eau dans le gaz entre Macron et Hollande, d'où les énervements du 1er ministre. Macron est le sous-marin de Hollande et de là à retrouver l'homme de Tulle dans le 1er gouvernement de l'ère Macron si ce dernier réussit à se faire élire, il n'y a pas besoin de trop se contorsionner pour y croire.

lecteur de gauche a dit…

si vous pariez sur Emmanuel Macron( coincidence : EM comme initiales et même prénom..le hasard est parfois facétieux) il y a de fortes chances ( probabilités?risques ?au choix..)
qu'il ne soit pas choisi car vous avez toujours misé sur le mauvais cheval( cruel pour vous DSK non?),bref vous flair politique est vraiment é"mousset"

Emmanuel Mousset a dit…

1- Les choses définitives ont le mérite de ne pas varier.

2- Le mépris est une valeur qui se perd.

3- Je ne comprends pas tout ce que vous écrivez.

4- Vous avez beaucoup d'imagination.

5- Je ne suis ni dans le pari, ni dans le reniflement.





Anonyme a dit…

En ce qui me concerne, je dis adieu à François Hollande en espérant ne jamais le revoir. Je lui souhaite tout de même une bonne continuation.

Emmanuel Mousset a dit…

Vous êtes poli, c'est déjà ça.

Anonyme a dit…

1) j'attends un florilège de ses blagounettes
2) vive Macron

Erwan Blesbois a dit…

...L'alignement par la bas pour tout le monde, réfugiés récents de Syrie, Français de souche depuis 1000 ans, tous sur le même pied d'égalité, de serf, au sein d'un système économique économiquement libéral, ultra libéral de façon décomplexé. C'est le rêve d'un fillon, qui propose ouvertement de faire travailler plus sans faire gagner plus, voire gagner moins.
Pendant ce temps là, la génération des baby boomers demeure dans son paradigme sociétal. Elle gagne globalement des retraites faramineuses, et profite au soleil du fruit, non pas du labeur d'une vie, mais du fruit d'une fête que constitue la vie, car elle voulait, cette génération, que la vie soit une belle fête. Ils ont réussi les baby boomers, mais exclusivement pour eux.
Pendant ce temps là, les bobos, c'est-à-dire les enfants privilégiés des baby boomers, ceux qui ne se mettent pas en colère, car ils ont reçu de papa/maman, la pâtée qui permet d'apaiser, et leur fait ne pas mordre leurs maîtres, qui sont leurs parents. Les bobos donc, continuent à gentrifier leurs lieux de vie, comme le centre des grande métropoles, particulièrement le centre de Paris, dont ils ont exclu surtout les classes moyennes, râleuses, revendicatrices, des Français moyens, toujours susceptibles d'être xénophobes, nationalistes, puants et "sans dents". Les bobos préfèrent par le biais de logements sociaux habilement disséminés, accueillir des membres de la diversité culturelle, pour que leur habitus soit conforme à leur idéologie multiculturaliste. Mais tout cela est une construction fragile, qui ne résistera pas à la tempête de l'Histoire.
L'Histoire in fine ne se fait jamais par des catégories de la population, ou bien par des élites, mais par les peuples, et ceci que l'on soit en régime démocratique ou féodal. A mesure d'ailleurs que notre système se rapproche de la féodalité dans les rapports entre les gens, car le libéralisme économique finalement suscite des régimes politiques de plus en plus féodaux dans leur mode de fonctionnement, la colère monte chez le petit peuple, chez le Français moyen. L'oligarchie d'argent, et même intellectuelle, est la féodalité moderne. Quant au petit peuple il a perdu sa liberté, qui consistait dans des modes de vie traditionnels et locaux, où il y a avait encore de la solidarité diffuse, qui faisait lien et qui faisait surtout sens entre les gens. Tout cela s'est perdu en 40 ans de libéralisme assumé, qui n'a fait qu'accroître des fractures profondes au sein de la société. Le petit peuple, le Français moyen finalement, tel que rêvé par de Gaulle, non celui caricaturé par Yves Boisset, a perdu sa liberté, et en échange il n'a rien reçu, à part quelques miettes dérisoires issues du plus pur matérialisme. Par contre au sein du petit peuple, des élites ont émergées ça et là, mais elles se sont immédiatement coupées de leurs origines. Effectivement tout quidam qui réussit, qu'il soit de vieille souche ou issu de la diversité, renie immédiatement ses origines, et adhère généralement aux valeurs consuméristes de l'oligarchie. C'est-à-dire la vertu de la féodalité moderne, qui repose sur des valeurs de pure prédation.

Anonyme a dit…

La décision du Président Hollande de ne pas solliciter le renouvellement de son mandat, a fait l’effet d’un coup de tonnerre !
Une attitude singulière qui prend la forme d’un abandon, d’une fuite de la fonction. Le Président ne motive pas vraiment son incroyable geste ; il ne désigne aucun successeur. Il laisse la gauche en ruine, mais pas seulement. Il se pourrait que la Vème République ne résiste pas à un tel choc. En effet, la fonction présidentielle n’est-elle pas la clé de voûte du système ?

Qui s’inscrit dans une vieille tradition socialiste

Remontons jusqu’en 1914. Après l’assassinat de Jaurès, les socialistes deviennent des va-t-en-guerre ; invraisemblable trahison entraînant une abominable boucherie ; Pendant l’entre-deux guerre, les mêmes socialistes vont verser dans un pacifisme absolu, laissant le champ libre au fascisme et Hitler instaurer son régime de terreur.


Léon Blum et Guy Mollet ont également démissionné

Chaque fois le même scénario catastrophe se répète.


Hollande ne déroge pas à la règle. Comme ses illustres prédécesseurs, Il poursuit une politique ruineuse pour le pays et fuit face au désastre.


1936: victoire des gauches. Lâchage de la jeune république espagnole – démission de Blum – prise de pouvoir par l’extrême droite en 40. Fin de la 3ème République. Une partie importante des élus et responsables socialistes vote les pleins pouvoirs à Pétain. Le pays plonge dans la période la plus noire de son histoire.

•1956: Victoire de la gauche. Guy Mollet est nommé chef du gouvernement. Engagement massif du pays dans la guerre d’Algérie. Démission de Guy Mollet. Coup de force d’Alger. Montée des périls et danger de guerre civile. Fin de la 4ème République. Triomphe de de Gaulle. Les socialistes dans leur écrasante majorité, se rangent sous l’aile protectrice du Général !

•2012: victoire de la gauche. Politique délirante fondée sur le déni des réalités. La France s’enfonce dans le marasme économique et une crise sociale, culturelle sans précédent. Démission de Hollande. France au bord du désastre. Guerre civile ? Prise de pouvoir par l’extrême droite ? Les socialistes appelleront-ils à voter Fillon ? Fin de la Vème République et de l’Union Européenne ?


Le proche avenir dira quel dénouement connaîtra la situation dramatique dans laquelle 50 ans de mensonges d’Etat ont enfermé la France. Une question immédiate se pose :

Comment la France va-t-elle affronter les quelques mois qui la séparent des élections présidentielles…sans réelle autorité à la tête de l’Etat ?

Hollande veut-il sciemment contribuer à créer le chaos pour faire application de l’article 16 ?

Emmanuel Mousset a dit…

Plus c'est long, moins c'est bon.

Anonyme a dit…

<< Pendant ce temps là, la génération des baby boomers demeure dans son paradigme sociétal >>

Si c'est le titre d'un prochain livre , je crains de trés faibles ventes , qu'en pensez vous ??

Et qu'en pense l'auteur de ces nouvelles qu'il publie à la gloire de nos ainés ??
Presque chaque jour sur ce blog dont gentiment vous lui offrez les pages sans doute en souvenir d'une trés vieille et solide amitié ......

Philippe a dit…

« •2012: victoire de la gauche. Politique délirante fondée sur le déni des réalités. La France s’enfonce dans le marasme économique et une crise sociale, culturelle sans précédent. Démission de Hollande. France au bord du désastre. Guerre civile ? Prise de pouvoir par l’extrême droite ? Les socialistes appelleront-ils à voter Fillon ? Fin de la Vème République et de l’Union Européenne ? »

C’est en effet le scénario écrit.
Nous voyons venir aux affaires des personnages (Trump, Mathilda Mae, Fillon … à suivre) qui étaient « sous les radars » (je paraphrase A Juppé), radars que seraient les sondeurs et autres spécialistes en analyses politiques auprès des médias dominants et des spin doctors.
Les sondeurs ont la candeur de penser les sondés toujours sincères !
Ces derniers spécialistes reviennent dans les lucarnes après tant d’erreurs sans honte profiter de nos taxes, et cerise, en traitant de c… les autres … menfin ! Comme on dit on y verra tout !
Les vrais radars sont chez ceux que j’évoquais le 2 décembre :

« 1-Tant que vous n'aurez pas pris en compte dans vos analyses les constats de démographie économique décrits par des géographes comme Christophe Guilluy il me semble que vos raisonnements resteront à la surface des mouvements de fond.
2-Il en sera de même tant que vous n'aurez pas pigé qu'une population plébiscitera dans le combat des idées toujours ceux qui sauront mettre des mots justes sur leurs maux, ………. »

De Guilluy à défaut d’avoir lu les précédents lisez « Le crépuscule de la France d’en haut » concernant la démographie économique.
Concernant ceux qui mettent des mots sur les maux Zemmour même si l’on est pas d’accord avec tout, idem avec Sapir, idem pour la géopolitique Alexandre Douguine ou Samuel Huntington voire idem avec le Sheikh Imran Hosein etc. sortons de nos idées toutes faites, de manège franco-franchouillard qui pue le renfermé, fermons notre porte aux médias des marchands de canons et …………. allons lire et voir ailleurs !

Erwan Blesbois a dit…

Effectivement anonyme de 11:23, le bien et le mal, ainsi que la morale n'existent plus, seules comptent la réussite ou la non réussite, autrement dit l'audimat. Et je comprends que tout discours faisant référence à une quelconque morale écorche vos oreilles, car votre spiritualité comme celle de la majorité de nos concitoyens, en est une de l'élection, c'est-à-dire de l'audimat. Les baby boomers ayant été élus par le hasard de circonstances favorables, il est normal que vous leur soyez soumis.

Anonyme a dit…

Les radars c'est aussi les réseaux sociaux , et quand on y lit certains commentaires , on voit la colère rentrée et sourde mais qui est l'indice d'un malaise profond qui peut exploser à tout instant en réponse à un événement comme celui de NICE ou à la suite d'un conflit social local pas bien étudié ....

Emmanuel Mousset a dit…

Erwan, tu nous les casses, avec tes "baby boomers" !

P a dit…

Erwan, tu nous les casses, avec tes "baby boomers" !
D'autant plus que ces "baby" sont tous devenus des "papy".
Et lui, l'Erwan, il a quel âge pour être aigri contre une génération dont 95% sont restés des gens du peuple ?

Philippe a dit…

Erwan beaucoup de baby boomers glissent vers l'éternité.
Cette disparition des baby boomers de la sphère économique va aggraver la situation de leurs "héritiers" et donc augmenter le nombre d’exclus in fine … et accélérer le « crépuscule de la France d’en haut ».
Les générations post baby boomers vont voir la disparition de revenus d'appoint.
Beaucoup de baby boomers pratiquent volontairement et sans le crier dans la rue pratique l'aide et la solidarité vis à vis de leur descendance.
Il y actuellement en France une aide intérieure intergénérationnelle (en poids économique) comparable à celle des immigrés du Maghreb vis à vis de la famille restée la-bas !
Çà va des caddys remplis payés à la caisse par mamie à l’aide immobilière en passant par les donations partages etc. etc.
Tu fais peut être exception, mais une exception seulement.
T u as une vision étriquée des baby boomers qui peuvent même politiquement en solidarité avec les leurs voter FN après avoir voté Mitterrand en 1981 !
Ce n'est qu'un des nombreux motifs du glissement vers la droit nationaliste.

Erwan Blesbois a dit…

Oui je fais malheureusement exception, et je me fâche effectivement avec d'anciens amis que leurs parents aident. Ils me lâchent car ils ne me comprennent pas : je suis victime de la double peine. Tu as raison Philippe, je vais arrêter de forcer le trait, car ma réalité est trop singulière, pour être comprise de tous et prétendre à l'universalité.

Emmanuel Mousset a dit…

Snif ! Ca me fait penser à un personnage de dessin animé de mon enfance, un poussin ridicule qui répétait sans cesse : "C'est trop injuste !" Calimero, je crois que c'était son nom.

Erwan Blesbois a dit…

C'est bon de pleurer de temps en temps, je crois que Rousseau était un adepte de ce genre de thérapie.

Emmanuel Mousset a dit…

Ce qui est embêtant, c'est quand on pleure sur soi-même.

Erwan Blesbois a dit…

Je pleure aussi fréquemment sur le sort des enfants. Dans quel état leur livre-t-on le monde, alors qu'ils sont innocents, qu'ils pourraient être modelés selon les valeurs morales du bien et du mal ? Et qu'en réalité tout petit déjà ils sont conditionnés aux valeurs de la normalité, cette dernière se définissant selon les critères de réussite ou de non-réussite. Le monde occidental, celui que je connais est tellement vermoulu et pourri spirituellement, que je crains qu'il ne chute de façon irréversible. Non pas sous les coups d'un ennemi extérieur, mais fait inédit, rongé de l'intérieur, par des valeurs délétères qui font que l'homme occidental lui-même se ronge de l'intérieur et ronge sa propre famille. Encore une fois je tiens à ne pas être mal interprété, je ne suis pas un curé. Avec mes élèves je ne fais pas la morale, je participe moi même du système de validation ou non validation du critère de la réussite. Et je sais, j'ai conscience in fine, que ce système participe à la diffusion d'un nouveau type humain. Ce type humain, je l'ai déjà dit, redit, martelé, mais il semble que je parle dans le vide sidéral, est un prédateur, un fauve, un serpent, diffusé à large échelle sur tout le globe par le biais de la mondialisation. Je sais que le monde ne va pas si mal objectivement, et que si il va mal c'est pour des raisons subjectives, idéologiques, des raisons de propagande, qui sont imposées par une oligarchie délétère et malveillante. Je sais que si une autre oligarchie gouvernait, qui ne serait pas obsédée par l'argent le sexe et la réussite, mais fondée sur d'autres valeurs plus bienveillantes, alors un autre monde serait possible, qui ne se détruise pas lui-même sous le coup du réchauffement climatique et des catastrophes écologiques à répétition, qui vont désormais se succéder à une allure infernale. Je sais que tout ça est lié à une affaire d'idéologie et de propagande. La nature humaine n'est pas fatalement mauvaise. J'attends un sursaut, une prise de conscience, pour qu'à une échelle collective, elle ne soit plus dominée par des valeurs de prédation qui reposent sur le sexe, l'argent et la réussite, qui désormais détermine la reconnaissance ou non reconnaissance entre pairs. En réalité il y va du salut de l'humanité, et aujourd'hui de la planète. Car ce sont nos valeurs de prédation, prises à l'échelle individuelle, multipliées par le nombre d'habitants sur Terre, qui sont en train de causer sa destruction. La planète ne sera pas sauvée, si l'homme ne se réforme pas spirituellement de l'intérieur, c'est ma conviction, et tous les traités sur le climat, n'y pourront rien changer. Alors oui dans ma voiture, le matin, quand je pense aux enfants innocents, que je vais retrouver dans ma classe, je pleure...

Erwan Blesbois a dit…

...Je ne suis pas non plus complotiste, les valeurs spirituelles de tout un chacun, sont exactement les mêmes que celle de l'oligarchie. Autrement dit ce n'est pas la peine d'accuser le pouvoir, le pouvoir n'est qu'à l'image du citoyen lambda, nous sommes tous coresponsables du système global. Autrement dit le changement doit partir d'une réforme de l'intérieur de chacun. Si le pouvoir changeait de nature, et que le citoyen lambda restait aussi corrompu qu'il l'est actuellement, alors tous les efforts du pouvoir pour réformer le citoyen lambda seraient vains, de toute façon. C'est pour cela que je demeure sceptique vis-à-vis de l'action politique : ce ne sont pas nos gouvernants qui nous changeront, ils n'en ont même pas le désir ou la volonté, mais c'est à nous de changer de l'intérieur, pour redéfinir les conditions d'une nouvelle spiritualité collective, ne reposant plus sur des valeurs de prédation pour s'affirmer aux yeux des autres, mais sur des valeurs spirituelles et pacifiques, comme ce fut le cas durant des siècles par le biais de la religion. Encore une fois la science en relativisant radicalement les valeurs du bien et du mal, à contribué à totalement décrédibiliser le message spirituel de la religion. Ainsi on a jeté le bébé, spirituel et pacifique du message religieux, avec l'eau du bain, c'est-à-dire son aspect d'intolérance et de dogmatisme, que l'on ne supportait plus, et à juste titre. Seulement voilà, on arrive à un point aujourd'hui, où en l'absence de tout message à vocation morale auprès des enfants, on assiste à la diffusion d'un nouveau type humain reposant sur de pures valeurs de prédation, absolument incompatible avec la survie, de la planète entière. C'est à ce moment de crise qu'il faut se poser la question d'une réforme nécessaire du type humain, si nous voulons ne pas périr, tous, collectivement. Voilà pourquoi je pleure sur le sort des enfants de ma planète.