jeudi 1 juin 2017

Une droite de propositions



Xavier Bertrand était ce matin sur RTL, au micro d'Elisabeth Martichou. Nous en savons un peu plus sur son positionnement face au nouveau gouvernement, à la suite de son entretien à La Voix du Nord (billet d'avant-hier). C'est important, pour le choix que nous aurons à faire au premier tour des législatives dans la circonscription de Saint-Quentin : Xavier Bertrand n'est pas candidat, mais nous savons bien que Julien Dive, député sortant, est un proche.

Sur l'affaire Ferrand (c'était avant qu'on connaisse l'ouverture d'une enquête), Xavier Bertrand estime qu'elle décrédibilise l'action de Macron en matière de moralisation de la vie publique. Je ne le crois pas : le ministre serait-il coupable, ça ne changerait rien au projet de loi (ça ne pourrait même que le justifier). Il n'y a donc pas à confondre un cas individuel et une démarche politique. Emmanuel Macron tient, avec raison, que chacun reste à sa place : pouvoir, justice, presse. Nous n'avons pas à nous transformer, les uns ou les autres, en justiciers. Je note d'ailleurs que Xavier Bertrand n'appelle pas à la démission de Richard Ferrand.

Xavier Bertrand se veut le défenseur du pouvoir d'achat. Pour cela, il demande le retrait pur et simple de la hausse de la CSG au programme d'Emmanuel Macron. Il craint que les retraités soient pénalisés, il estime que la compensation par la suppression de la taxe d'habitation n'est "pas clair". Mais si, c'est très clair : c'est l'impôt le plus injuste, il frappe des millions de personnes, il nuit d'abord aux plus modestes. La défense du pouvoir d'achat, la voilà, et la justice qui va avec.

De la hausse de la CSG, certains candidats en font un argument de campagne contre Macron, souvent le seul. Pourtant, les retraités les plus modestes seront épargnés par cette hausse. Mais les autres ? direz-vous. Je vous répondrais : il faut savoir ce qu'on veut, justice sociale ou pas. Ces trente dernières années, les retraités sont la catégorie sociale qui a le plus profitée. Sans aller chercher bien loin, tout le monde voit autour de soi des retraités qui vivent bien, et c'est tant mieux. Il y a quelques décennies, c'était plus rare. Est-il anormal de demander aux plus avantagés d'entre eux de participer à la solidarité nationale ? Je ne pense pas.

Xavier Bertrand salue les premiers pas d'Emmanuel Macron sur la scène internationale. Je crois en effet que nous pouvons nous accorder là-dessus. Plus généralement, il a cette formule : "Je ne veux pas lui mettre des bâtons dans les roues, mais pas non plus lui signer un chèque en blanc". Ca me va. Xavier Bertrand ne veut pas d'une "droite revancharde", qui entretiendrait un climat de guerre civile, mais d'une "droite responsable", qui fasse des propositions. Ce n'est pas autre chose que j'attends d'une opposition.

Car une fois que les Français ont tranché, ont désigné par leur vote une majorité et une opposition, la seule question qui se pose est celle-ci : l'une et l'autre peuvent-elles, sur certains points, travailler ensemble ? Et c'est valable à n'importe quel niveau : soit on s'affronte sur tout, soit on travaille ensemble quand c'est possible. La première position est facile et stérile, la deuxième est exigeante et féconde. Je souhaite à Xavier Bertrand de donner corps à cette droite de propositions, qui se situerait à mi-chemin entre Laurent Wauquiez et Gérald Darmanin.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Que n avez vous compris que X B a liquéfié une gauche saint quenti noise ,inconsistante,molle,perdue,décidément dénuée de compétence politique à la hauteur de ce redoutable et cynique personnage

yvesgerin a dit…

Fêtes du bouffon,qui se cache dans son costum?

Emmanuel Mousset a dit…

La gauche locale n'a pas besoin de XB pour se perdre elle-même.

yvesgerin a dit…

L'intelligence et la finesse de la stratégie politique ont joué C'est vrai que face à un tel adversaire ,compétence et charisme sont indispensables. L'interpellation n 'est plus de l'ordre du debat mais du constat d'impuissance, sinon d'incompétence.

Philippe a dit…

Mieux vaut critiquer le moins possible son passé, because l'effet boomerang !
La gauche actuelle de St Q est le résultat de tous ceux qui en ont été membres longtemps … même de ceux qui l’ont abandonné et qui ne sont pas pour autant sans responsabilité dans la débâclé.
Vont-ils être plus efficients en marchand derrière un gourou … on peut sans doute en douter !

Emmanuel Mousset a dit…

Il faut critiquer son passé. Sinon, on ne prépare pas son avenir.

Philippe a dit…

Ma remarque concernait un certain E Mousset, ex membre/vibrion connu du et dans le microcosme PS de St Q.
Que pense-t-il de son lourd passé … local ?
Vous devriez vous distancier un peu de vos amourettes politiques successives.
Il y a une vie en dehors du métier de colleur d'affiche numérique ...
Bon faut pas me prendre au premier degré !
Celle-ci je l'adore :
http://www.liberte-algerie.com/dilem/dilem-du-16-mai-2017/page/3

Emmanuel Mousset a dit…

Je ne me reconnais dans aucun de vos qualificatifs. Mais c'est normal : vous n'êtes pas moi.