vendredi 9 juin 2017

Dive et Pincherelle à la loupe



A l'heure qu'il est (vendredi, 16h00), je n'ai pas encore reçu par la Poste les professions de foi des candidats aux législatives. Certes, mon choix est fait depuis quelques semaines. Mais j'aime lire, dans le détail, les documents politiques, et il est toujours bon qu'un choix soit confirmé ... ou modifié. Pincherelle et Dive sont mes deux votes possibles : parce que j'ai toujours voté socialiste (mais une habitude n'est pas un argument), parce que le mouvement auquel j'appartiens, La République En Marche, a marqué sa préférence en faveur de Dive (mais une décision nationale n'est pas non plus un argument absolu).

J'ai devant moi deux brochures, distribuées par Les Républicains et le Parti socialiste, qui ne sont sans doute pas très éloignées de leurs professions de foi. Ma lecture attentive s'est basée sur un critère : quels sont, dans ces deux documents, les points d'hostilité à Emmanuel Macron, sachant qu'aucun de ces deux candidats n'affichent une franche et claire opposition au projet du nouveau président de la République ? Chez l'un et chez l'autre, on peut même trouver plusieurs convergences. Les divergences seuls m'intéressent ici, pour confirmer ou modifier mon choix initial. C'est donc à la loupe, en s'astreignant à un décryptage qu'on peut répondre à cette question, qui est celle de tout électeur macronien.

Commençons par Julien Dive (LR). Je ne vois, dans ses pages, qu'un point précis en contradiction avec ce que veut Emmanuel Macron : la hausse de la CSG, dont le nouveau président se sert pour financer son projet (que je ne rappelle pas, l'ayant déjà évoqué dans un précédent et récent billet). Je cite Dive : "Je ne suis pas favorable à tout artifice qui ferait perdre du pouvoir d'achat aux retraités. La hausse de la CSG n'est pas une solution". Pour le reste, le candidat LR fait plusieurs propositions qui ne sont pas dans le programme de Macron, mais qui ne s'y opposent pas. Sur d'autres points, il y a des différences, des nuances, pas d'antagonismes.

Passons à Karl Pincherelle (PS). Il rappelle qu'il a voté Macron contre Le Pen au second tour de la présidentielle, il se définit comme social-démocrate. A mes yeux, ce sont des points positifs. Une phrase résume son attitude à l'égard du nouveau pouvoir : "Avec ce quinquennat qui s'ouvre, des oppositions demeurent, des majorités de projet existent". Jusque-là, ce positionnement me convient : Pincherelle va beaucoup plus loin en direction de Macron que ne le fait Dive.

Mais nous restons encore au niveau des intentions, des principes généraux, qui ne sont certes pas à négliger ; mais ce sont, en politique, les engagements précis qui valent. Et c'est là où Pincherelle s'éloigne de Macron, en une seule phrase (tout le reste est plus ou moins compatible) : "Elu député, je combattrai les affaiblissements du code du travail, l'augmentation de la CSG ou encore la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires", soit trois engagements d'Emmanuel Macron (que le président ne formule évidemment pas ainsi).

Ma lecture a donc confirmé grosso modo mon premier choix de vote, qui reste relatif, conditionnel, en l'absence de candidature LRM. A vous maintenant, électeurs macroniens, d'arrêter le vôtre. Mais n'oubliez pas de prendre votre loupe.

3 commentaires:

J D a dit…

Est-il nécessairement besoin de loupe pour constater qui est d'abord républicain, qui l'est moins ou pas du tout, qui se réclame de la laïcité et qui ne s'en réclame pas, ce qui éclaire aussi, qui est à droite, qui est à gauche, qui promet la Lune et qui ne la promet pas ?
Des candidats, on n'attend pas dans nos campagnes, ni des belles photos sur de grandes affiches ni des professions de foi mirobolantes, juste de la lucidité et des objectifs sincères et honnêtes.
Je ne voterai pas pour le même candidat que vous : un à un, la balle au centre...

Erwan Blesbois a dit…

Si Onfray n'est qu'un "prof de philo", qui alors est encore un "philosophe" en France ? Est-ce à dire que malgré la fameuse exception culturelle française, il n'y aurait plus un seul "philosophe" (authentique) dans l'hexagone ? Pourtant la philosophie occidentale était le fruit de la culture européenne. Cela voudrait dire qu'il n'y aurait plus un seul "philosophe" se réclamant de cette culture de racine gréco-latine. Donc la philosophie européenne serait comme les langues grecques ou latines, une langue morte. Ne resterait comme héritage qu'un verni politiquement correct dogmatique ultime avatar de l'idéologie des droits de l'Homme, dans lequel les philosophes des Lumières ne se reconnaîtraient pas.
Le dogmatisme du politiquement correct remplaçant le dogmatisme de la religion catholique. Ne restent peut-être que des philosophes de cultures plus locales, ayant moins vocation à l'universalisme ou au prosélytisme ; en Orient chez les hindouistes et les bouddhistes ; peut-être dans des tribus indiennes du Mexique ou d'Amazonie, ou bien dans ce qu'il reste de tribus africaines, ou encore chez des musulmans.
Pour se dire philosophe il doit falloir être détenteur d'une véritable spiritualité, ce que l'on ne trouve plus en Occident consumériste et matérialiste, où tout se réduit à des questions techniques, au problème du comment ? et non du pourquoi ?

Emmanuel Mousset a dit…

Ce qui es certain, pour en revenir à nos moutons, c'est que Dive et Pincherelle ne sont pas philosophes.