lundi 28 août 2017

Les contrats aidés ne sont pas la solution



Le gouvernement a décidé de diminuer les contrats aidés, non pas de les supprimer : dans la santé, l'éducation nationale ou les associations, ils sont souvent indispensables. Mais c'est le principe qui est remis en question : le traitement social du chômage, là où il faudrait une solution économique. Car quel est le bilan des contrats aidés, qui existent sous diverses formes depuis une trentaine d'années, TUC, CES, emplois-jeunes et j'en passe ? Le chômage de masse s'est installé et a augmenté. Les contrats aidés ont limité les dégâts, apporté un soutien à la marge : ils n'ont pas réglé le problème de l'emploi.

Je vous livre ma petite expérience personnelle. A la tête d'une structure associative importante pendant une petite dizaine d'années, nous avons énormément eu recours aux contrats aidés. Financièrement, le dispositif nous a soulagés, mais il n'a aucunement répondu à nos difficultés structurelles : adaptation insuffisante aux nouvelles demandes, prestations vieillissantes, organisation trop lourde, manque de vision et d'anticipation. Je dirais même que les contrats aidés ont été un leurre, repoussant les restructurations nécessaires mais redoutées, jusqu'au jour où il a bien fallu les entreprendre.

Ceux qui aujourd'hui prennent la défense des contrats aidés et militent pour leur maintien intégral sont les mêmes qui les critiquaient, faisant ainsi feu de tout bois. Je les entends encore dénonçant de faux emplois, de petits boulots, des rémunérations dérisoires, des activités au rabais. En même temps, peu soucieux de se contredire quand il ne s'agit que de contester, ils demandaient leur pérennisation, alors qu'un contrat aidé consiste précisément à une limitation dans le temps.

La vérité, c'est qu'un contrat aidé n'a jamais été un véritable emploi, durable et correctement payé. C'est une façon temporaire d'intégrer au marché du travail, en attendant mieux, en préparant une formation. Globalement, le système n'a pas marché ; trop de contrats aidés ont été utilisés comme des bouche-trous (excusez-moi pour ce terme si laid), sans suite professionnelle. L'Etat a mis beaucoup d'argent dans leur financement, avec des résultats pas du tout à la hauteur des attentes. C'est à cela qu'Emmanuel Macron veut remédier. En matière d'emploi, il n'y a qu'un contrat qui tienne, qui doit demeurer la règle : le CDI, quitte à en revoir certaines modalités. Le maquis des contrats aidés est devenu inextricable, des dispositifs s'ajoutant à d'autres dispositifs. C'est tout cela qu'il faut revoir. Je ne vois pas qui pourrait s'en plaindre, qui pourrait se satisfaire de la situation actuelle et déjà ancienne.

4 commentaires:

Philippe a dit…

Exact ils ne pourront pas équilibrer les emplois pris par des citoyens venant de pays européens essentiellement de l'Est Européen.
Changer cet état de fait issu des traités validés sans les lire par nos parlementaires depuis 30 ans nécessite l'accord de tous les pays ... Macron le sait.
Il enfume les français en disant qu'il y peut quelque chose !

Anonyme a dit…

Eh oui que de choses nos élus votent les yeux fermés ....

Anonyme a dit…

A propos des emplois aidés des maires font du chantage en expliquant qu'ils ne pourront plus assurer le service "périscolaire". Il faut dégraisser le mammouth municipal (service communication, DGS, DGS adjoint et autres cadres, bureau d'études...) et transférer des personnels autour de l'école! je parle des villes moyennes ou grandes) pas des petites communes rurales!Les économies pour rééquilibrer les comptes de la nation doivent se faire à tous les étages et pas seulement en faisant ...les poches des autres! ou des "patrons entrepreneurs" pour reprendre la rhétorique Mélenchon!

L E a dit…

Donc, pour résumer :
les E A ne vous chagrinaient pas du temps que vous étiez au P S...
Ces mêmes E A ont tout faux depuis que vous êtes marcheur...
Les E A n'ayant entre temps pas changé dans leur nature, c'est bien vous qui avez changé.
C'est parfaitement votre droit.
Néanmoins, le total des employés actuels qui ont pu mettre le pied à l'étrier grâce aux associations et les E A est à faire : il n'est pas négligeable du tout.