mardi 13 juin 2017

Le même, le neuf et l'avenir



Le résultat du premier tour des élections législatives dans la circonscription de Saint-Quentin a réservé quelques surprises en même temps que des confirmations : la droite est bien implantée, depuis 20 ans, et elle en recueille à chaque scrutin les fruits. Le Front national devient un réalité incontournable, la deuxième force politique. La part de surprise, c'est que Julien Dive fait plus que prévu et Sylvie Saillard beaucoup moins qu'on ne pouvait le craindre. Tant mieux.

A l'évidence, le paysage politique local s'organise, depuis quelques années déjà, autour de deux pôles : une majorité de droite ouverte, une opposition radicale d'extrême droite. Socialistes, communistes et écologistes sont, sans surprise, marginalisés, privés de tout espoir de jouer un rôle majeur dans les prochaines années. Et puis, il y a deux courants nouveaux qui émergent, en passant la barre significative des 10% : la France insoumise (Jean-Luc Mélenchon), qui est désormais le premier parti de gauche, vraiment représentatif, et la République En Marche (Emmanuel Macron), qui n'avait pas de candidat déclaré, mais dont les électeurs se sont reportés en partie sur Paul Gironde, qui obtient un inattendu 12%.

A Saint-Quentin, droite et extrême droite, qui s'affrontent au second tour, seront pour longtemps, à n'en pas douter, les forces dominantes. L'inconnu est du côté des insoumis et des macroniens : les uns et les autres sauront-ils faire fructifier leur capital électoral réel ? La France insoumise pâtit pour l'instant de l'amateurisme de ses responsables. La République En Marche est pénalisée par l'absence d'une candidature officielle (qui aurait très largement dépassé les 12% de Gironde).

Ces deux mouvements réussiront-ils à surmonter leurs difficultés initiales ? La FI parviendra-t-elle à rassembler ce qui reste d'une gauche traditionnelle divisée, en lambeaux ? Comment la REM va-t-elle se positionner par rapport à la droite locale, dont le leader Xavier Bertrand souhaite une "nouvelle opposition" face à Emmanuel Macron ? Les prochains scrutins permettront de répondre, principalement les élections municipales de 2020.

27 commentaires:

Casanova a dit…

Quand la Constitution permet à Erdog..heu Pouti non Macron de devenir président avec 24 % de suffrages d'adhésion, d'être soutenu par plus de 400 parlementaires qui ont seulement obtenu 33 % de suffrages avec moins de 49 % de votants, qui de plus aussitôt arrivé au pouvoir intimide les journalistes, à l'intention d'intégrer les dispositifs de l'état d'urgence dans le droit commun, va gouverner par ordonnances, réduit le droit du travail à des négociations directes entre salariés et employeurs, renvoie aux électeurs de juger les éventuelles malversations de ses amis, exhibe sa femme sur papier glacé, on parle de démocratie.
Ailleurs, on parle d'atteintes aux Droits de l'Homme, de dérives dictatoriales, de principes bafoués, de pratiques populistes. On s'indigne, on soutien les populations humiliés. On interpelle la communauté internationale pour qu'il y ait une condamnation unanime. Mais avec Erdog..heu Pouti non, avec Macron, on se félicite de sa modernité et de l'enthousiasme qu'il soulève pour mettre enfin la France sur de bons rails. Non Ceausescu n'est pas mort !

Emmanuel Mousset a dit…

Macron est un dictateur et vous, un con.

Casanova a dit…

L'affaire semble entendue, il n'y aura pas d'opposition à l'Assemblée nationale.
Mais quelque chose dont on n'a pas encore tout à fait perçu la violence, c'est que la victoire de ce que Jérôme Sainte-Marie appelle « la réunification de la bourgeoisie », ferme l'ère de l'essuie-glace.
Il n'y aura plus, en cas de conflit ou en cas de difficulté, l'hypothèse d'une solution politique raisonnable, à travers le mouvement d'essuie-glace, qui remplaçait la gauche de gouvernement par la droite de gouvernement et vice-versa.
On vient de calfeutrer les portes et les fenêtres. Et maintenant, le nouveau pouvoir prétend, dans cet espace clos, sans plus d'échappatoire, lancer un certain nombre de bombes, sous forme d'ordonnances, et de contre-réformes diverses qui vont heurter à des degrés plus ou moins violents, les 84 % qui n'ont pas donné leur assentiment, et même, une petite partie de ceux qui ont aujourd'hui donné leur accord.
Jeu dangereux.
Je pense que même vous, vous en avez conscience. Vous n'êtes pas aussi stupide que vous vous en donnez l'air, et que vous conjurez vos doutes en me traitant de con.

Emmanuel Mousset a dit…

Je ne conjure rien du tout. Quand on traite Macron de dictateur, on est un con.

Anonyme a dit…

Tout n est pas clair chez Macron,reconnaissez le

Emmanuel Mousset a dit…

Je le reconnaitrai volontiers quand vous me donnerez un exemple. J'attends.

D L a dit…

Professeur donneur de leçons, comment avez-vous voté dimanche passé et comment voterez-vous dimanche prochain ?
Et si vous étiez électeur dans le XVIIIème arrondissement de Paris, comment auriez-vous voté dimanche passé et comment voteriez-vous dimanche prochain ?
Votre mouvement est ambigu à bien des titres, convenez-en en prodiguant vos leçons et vos commentaires de textes.

Emmanuel Mousset a dit…

1- Je ne donne des leçons qu'à ceux qui en ont besoin. C'est une mission d'utilité publique.

2- Je voterai au second tour comme j'ai voté au premier tour (reportez-vous au billet du 19 mai : tout est déjà annoncé).

3- Je ne connais pas les candidats du XVIIIème arrondissement de Paris. Mais partout, je voterais LRM.

3- LRM est souple, libre, individualiste, un peu anarchique peut-être, mais ambiguë, non, jamais.



Erwan Blesbois a dit…

Qu'est-ce que c'est la "liberté", l'absence de limites à tout point de vue ? La liberté idéalisée par les philosophes des Lumières, aujourd'hui elle a abouti à l’indécence généralisée, c'est-à-dire à la perversion généralisée des rapports humains et le pouvoir des "petits chefs" qui en usent et abusent à tous les échelons de la société, n'hésitant pas à pousser leurs subalternes au "burn out" puis au suicide : nouvelles règles du jeu afin de faire des économies. Un salarié ça coûte cher au patron ou à l'Etat, et la mode est au dégraissage, puisque le progrès économique se fait par destruction créatrice. Bien entendu Macron n'a aucune sensibilité aux cas particuliers, il a une vision d'ensemble, purement économiste. Comme le disait Hannah Arendt le progrès se fera sous Macron plus encore que chez ses prédécesseurs "derrière le dos des Hommes en chair et en os". Encore et encore, mais jusqu'où ?

Anonyme a dit…

Libres, les candidats d' En Marche ? Quand les candidats ont souscrit un engagement de voter sans discussion les projets de loi gouvernementaux. Quand on a un gouvernement qui veut passer par des ordonnances pour court-circuiter le Parlement! Il est donc permis d'en douter totalement. Une dictature douce ou un régime à la Napoléon III, en tous cas un parlementarisme bien limité.

Emmanuel Mousset a dit…

Liberté ne veut pas dire bordel. Les frondeurs, qui ont tué Hollande et le PS, non, plus jamais ça !

Anonyme a dit…

Un Parlement est fait pour parler, discuter, proposer, et amender des projets de lois gouvernementaux ou autres et contrôler l'action publique. Si le gouvernement est autiste au point de refuser d'écouter sa majorité parlementaire alors c'est bien fait pour lui et son président s'ils perdent les élections. Hollande et son gouvernement sous la férule du psycho-rigide Valls ne l'ont pas voulu, tant pis pour eux. Ils n'ont qu'à s'en prendre à eux-mêmes puisque même les frondeurs ont été sanctionnés par leurs électeurs respectifs.
Vous préférez un Parlement-godiloot qui soit une simple chambre d'enregistrement du président autocrate ?

J G a dit…

Le socialisme est loin d'être mort puisque société il y a.
Le socialisme, c'est l'avenir puisque société il y aura toujours.
Des socialistes inopérants n'auront fait que retarder l'arrivée du socialisme bien compris.
Le socialisme commence par l'éducation du peuple à commencer par ses enfants mais aussi des adultes carencés.
Des projets de lois venant du gouvernement, ce n'est pas à cela que les socialistes doivent souscrire, c'est à des remontées venant de la base ou plutôt des bases de la société.

Emmanuel Mousset a dit…

1- Vous êtes libre de vos expressions, mais quand vous parlez d'"autisme", vous devriez être plus respectueux envers les malades. Je sais que vous n'êtes pas le seul à tomber dans cette indécence, mais ce n'est pas une raison.

2- Le socialisme n'est pas mort ? C'est bien, vous avez le moral ...

Anonyme a dit…

Emmanuel Mousset joue sur les mots pour se donner bonne conscience à peu de frais, comme d'habitude. Pauvre petit chou (de Bruxelles !) Sa sensiblerie petite bourgeoise ne lui permet d'avoir les yeux grands ouverts sur ce qui a pourtant conduit à la victoire de son mentor Macron, conseiller puis ministre de Hollande-Valls.

H S a dit…

2- Le socialisme n'est pas mort ? C'est bien, vous avez le moral ...

Implicitement, par cette interrogation dubitative et la déclaration un rien narquoise qui s'ensuit, vous nous dites que vous n'êtes donc plus socialiste si toutefois vous l'avez été réellement un jour...

Emmanuel Mousset a dit…

1- Je préfère les choux à la crème.

2- Je préfère me dire social-démocrate.

Anonyme a dit…

Avec Emmanuel Macron vous risquez de vous retrouver dans les choux ni à la crème ni de Bruxelles s'il n'est pas en mesure au-delà de son succès actuel de faire mieux qu'un mandat comme ses 2 prédécesseurs. Il semble avoir analysé et tenu compte de leurs fautes, errements dans l'exercice de la fonction présidentielle. Il fait vraiment Président. Cela ne suffira pas en raison d'une majorité parlementaire pléthorique qui n'est pas facile à gérer même si ces candidats ont pris des engagements d'obéissance frisant la servilité. De plus son programme économique et "social" est d'un conformisme néolibéral total et d'une soumission à l'Allemagne de Madame Merkel avec l'illusion qu'elle sera plus conciliante. Macron ou le discours de la servitude volontaire.

Emmanuel Mousset a dit…

D'un côté vous dites que Macron aura une majorité servile, de l'autre qu'il aura du mal à se faire obéir : il faudrait savoir !

C G a dit…

On souhaiterait que ce jeune président réussisse pour le bien, le mieux-être des français. Oui mais qu'est ce que réussir ? Le champ des mécontentements est si étendu ! Que le chômage régresse ne sera pas suffisant : il doit disparaître de la perspective citoyenne. Il est impératif que tous ceux qui veulent gagner leur vie par leur travail, que ce soit manuellement ou intellectuellement, puissent y parvenir. Et la gagner de façon correcte. Il est tout autant impératif que tous ceux qui ont besoin de se loger puissent le faire dans des conditions correctes aussi. Il est encore impératif que les citoyens retrouvent la sérénité sans les craintes fondées actuellement de se faire agresser, de se faire voler, d'être victime d'un attentat.
"Vaste programme" a dit quelqu'un !

Anonyme a dit…

Ce sont 2 hypothèses. Nous verrons laquelle est confortée au bout du quinquennat.

Anonyme a dit…

Avec 51,79% d'abstentions et un score de 32,32% des voix cela fait une audience réelle de Macron de 15,58%. Si l'on admet une abstention courante de 25% pour ce genre d'élection cela donne 32,32x75%= 24,24% d'audience réelle de Macron, de ses idées et de son programme soit l'expression politique du vote bourgeois, grand, moyen et petit toutes les classes sociales peu ou pas impactées par l'UE et la mondialisation néolibérales.

Emmanuel Mousset a dit…

Soyons encore plus radicaux : 0+0= la tête à Toto (ou à Macron).

Anonyme a dit…

La série de chiffres et multiplications énoncées ont pour but de montrer le poids réel dans l'opinion de Macron et de son mouvement surévalué par un système politique qui donne une large prime au vainqueur et par la division de ses adversaires qui les affaiblis encore plus. Il se situe entre 15 et 24%.
Vous qui vous dites de "gauche" ou social-démocrate partagez en réalité beaucoup de points communs avec la droite puisqu'elle vous a rejoint en grande partie et même les quartiers les plus bourgeois ont fini par voter pour votre parti, ce qui prouve la fin du clivage droite/gauche. C'est bien ainsi parce que cela permet une clarification puis une recomposition idéologique donc politique sur laquelle j'aurais l'occasion de revenir.

Emmanuel Mousset a dit…

Revenez, revenez : je reste là, je vous attends.

Anonyme a dit…

Macron ou la recomposition politique rassemblant les forces dispersées par un faux clivage droite/gauche. Le rassemblement des 2 parties de la bourgeoisie celle dite de droite et celle dite de gauche qui, en fait, ont tellement de points communs qu'elles peuvent gouverner ensemble, avec votre soutien de "social-démocrate" mais de vrai néolibéral. Ce serait plus honnête de votre part d'assumer le premier qualificatif mais plus le premier qui ne veut plus rien dire parce que tous les sociaux-démocrates font des politiques néolibérales.

Emmanuel Mousset a dit…

Laissez-moi me définir comme je l'entends, contentez-vous de définir ce que vous êtes (on ne le sait pas, il y aurait peut-être des surprises).