mardi 27 juin 2017

La rentrée durera cinq ans



Alors, cette rentrée parlementaire ? Pas de révélation politique, mais des signes, des nouveautés, des paradoxes. Dans l'hémicycle, des députés prennent des photos avec leur portable (peut-être même se prennent-ils en photo, pour leur compte Facebook !) : je n'avais jamais vu ça.

François de Rugy a été élu président de l'Assemblée nationale : qui le connaît ? Etonnante trajectoire ! Un EELV qui a quitté ce parti il n'y a pas si longtemps, se retrouvant quasiment seul, puis participant à la primaire socialiste, s'engageant à soutenir son vainqueur, mais ralliant finalement Macron : voilà comment on devient le quatrième personnage de l'Etat ! Et l'un des rares écologistes à occuper un poste important dans la République.

Et la REM ? Il faudrait plutôt l'appeler la Révolution En Marche, puisqu'elle instaure dans ses rangs la rotation des responsabilités parlementaires, qui changeront donc à mi-mandat, y compris le président de l'Assemblée. Ce n'est pas tout à fait le mandat impératif ou révocable, cher à l'extrême gauche, mais nous n'en sommes pas loin.

Il n'y aura pas de groupe de centre gauche en soutien à la majorité présidentielle. C'est bien dommage. La REM n'a pas besoin, puisque sa majorité est absolue. Elle pourra s'appuyer sur les centristes du MoDem et les constructifs de la droite. Mais une aile gauche aurait été la bienvenue. Tant pis. Ce sont surtout les socialistes qui y perdent, en se marginalisant plus qu'ils ne le sont.

Mais y a-t-il encore des socialistes ? Leur groupe renonce à cette étiquette pour s'appeler Nouvelle gauche. Battu dans les urnes, le PS valide maintenant sa défaite dans le vocabulaire : c'est peut-être encore plus grave. Voilà en tout cas qui donne raison à Manuel Valls, qui voulait changer le nom du Parti : nous n'en sommes plus très loin, au moment même où Valls le quitte ! Il y a des départs qui sont des victoires.

Et Mélenchon ? Fidèle à lui-même : très mauvais quand il n'est plus sous le feu des projecteurs. La courtoisie républicaine veut qu'on applaudisse le nouveau président de l'Assemblée : Mélenchon est resté ostensiblement assis, bras croisés. Et bouffon avec ça, n'assumant même pas ses prises de position, puisqu'il s'est fait photographier, tout sourire, avec Cédric Villani, après l'avoir il y a quelques jours violemment apostrophé. Pas sérieux, vraiment pas sérieux.

Voilà pour cette rentrée parlementaire. La suite dans les cinq prochaines années.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

François de Rugy en obtenant la présidence de l'Assemblée nationale, ce qui fait de lui le 4è personnage institutionnel du pays, a surtout reçu comme Judas les 30 deniers s=de ses trahisons successives. Passé d'EELV, à la primaire de "la Belle Alliance Populaire" où il s'est rallié au vainqueur du 1er tour Benoît Hamon en s'engageant à soutenir le vainqueur du second tour il s'est rallié par opportunisme comme sa collègue Barbara Pompili au vainqueur de la présidentielle. Macron devrait se méfier de tels opportunistes.

Anonyme a dit…

La rotation des responsabilités parlementaires à mi-mandat c'est comme la révocation des élus comme le souhaite Mélenchon et la France insoumise cela n'a aucune légalité juridique et institutionnelle. Même dans la période la plus radicale de notre Révolution française de tels pratiques n'ont eu lieu. Rien n'obligera un titulaire d'une fonction à se démettre surtout si le président, comme il est probable se trouve affaibli politiquement comme ce fût le cas avec ses 2 prédécesseurs.