vendredi 23 juin 2017

Jupiter parmi les siens



Elle a fait parler, la photo officielle du nouveau gouvernement ! Tout ce que fait Emmanuel Macron fait parler, même quand lui ne parle pas. Pendant cinq ans, ce sera sans doute comme ça. Merveilleux ! Qu'est-ce qu'elle a donc, cette photo ? D'abord, elle est belle. Pour le moment, tout ce que fait Macron est beau. Surtout, elle est inhabituelle, originale alors que rien n'est plus conventionnel, normalement, que la photo officielle d'un gouvernement. Mais voilà : avec Macron, tout est beau et tout est nouveau. Avec lui, rien ne sera plus jamais comme avant, même dans ce qui peut paraître (à tort), comme un détail, la photo officielle du gouvernement.

Jusqu'à présent, un gouvernement se faisait immuablement photographier sur "le perron de l'Elysée". Ah ! "le perron de l'Elysée"...  C'est comme le parvis de Notre-Dame ou l'esplanade du Trocadéro : un lieu commun, un cliché (de photo), quelque chose à quoi on ne peut pas échapper. Sauf Emmanuel Macron, qui échappe à tous les clichés. "Le perron de l'Elysée", c'est le palais et le pouvoir en fond de décor. Dans la nouvelle photo officielle, le gouvernement pose dans un magnifique parc, sous un beau soleil. Nous pourrions très bien être à Saint-Quentin, dans le parc des ... Champs Elysées ou n'importe où ailleurs. La nature a été préférée à l'architecture, la vie à la pierre. Avec Macron, le pouvoir se délocalise, n'est plus assigné à résidence. Les seules marques de territorialité, ce sont les drapeaux fichés au sol : la France, l'Europe.

Surtout, le pouvoir se dilue. L'ordre protocolaire n'est pas respecté, chacun semble se placer où il veut et l'on pourrait croire que le président de la République, sans cravate, s'appelle ... Nicolas Hulot. Car le chef de l'Etat est traditionnellement devant, en avant, au milieu. Là, et c'est stupéfiant, Emmanuel Macron est au second plan, en retrait, un parmi d'autres, qu'il faut presque rechercher, comme sur une photo de classe. Voilà une symbolique déconcertante ! Que nous dit-elle ? Que nous avons d'abord devant nous une équipe, au sens fort du terme, un travail collectif. Le groupe est d'ailleurs assez coloré, bigarré, par comparaison avec les photos officielles précédentes, plutôt grises. La seule logique qu'on discerne, c'est l'alternance homme-femme dans la disposition.

Emmanuel Macron n'a pas besoin de faire le chef, d'apparaitre en majesté, le premier, au centre, entouré de sa garde rapprochée, de ses ministres d'Etat. Leader, il l'est naturellement, sans jouer ou sur-jouer ce rôle. Il l'est aussi naturellement que les arbres plantés à l'arrière, forts et puissants, qui se dressent et dominent dans le ciel. Macron est au milieu des siens, sans forcer la distinction, parce que les siens sont des Macron à leur façon : des personnes qui se retrouvent dans ce gouvernement non par allégeance personnelle ou affinité politique, mais à cause de leur compétence (voir le billet d'hier).

Que nous donne à voir cette photo officielle qui marque tant les esprits ? Des hommes, des femmes, une équipe. Elle ne renvoie à aucune transcendance, solennité, majesté ou hiérarchie, à aucun apparat. Elle ne s'inscrit pas dans l'Histoire, mais elle exprime la société d'aujourd'hui. On parle beaucoup de "société civile", mais c'est un pléonasme. A la limite, cette photo n'a rien de politique. On reproche beaucoup à Macron de ne pas représenter toute la société. Mais ce n'est ni possible, ni souhaitable ! Un gouvernement n'est pas un panel sociologique : c'est la réunion de ce qu'on croit être les meilleurs, à un moment donné, dans une situation donnée.

Emmanuel Macron n'a pas besoin d'incarner, de représenter, de symboliser : il lui suffit d'être et d'agir, et avec lui tous ceux, sur cette photo, qui sont non pas autour de lui, mais à ses côtés, à son niveau. Vercingétorix avait besoin qu'on le hisse sur un bouclier. Louis XIV n'était roi que sur son trône. Même le socialiste François Mitterrand aimait à user des signes extérieurs de la souveraineté. Quelle nécessité chez notre nouveau président, puisque la souveraineté en lui est toute intérieure ? Mitterrand était surnommé Dieu, en toute simplicité : c'était l'image du Créateur, solitaire, jaloux, vengeur, dans le monothéisme biblique. Macron, c'est le Jupiter du polythéisme, dieu parmi les dieux, parce qu'ils sont nombreux sur l'Olympe.

33 commentaires:

Philippe a dit…

La minute anar
En fait, le "citoyen CONSOMMATEUR" qu’est devenu Homo Sapiens (((sapiens))) a vu « Nouveau » « Vu à la TV » comme sur les yaourts à Auchan/Carrefour/Casino/Walmart et a élu Macron le « produit de l’année », en oubliant un peu vite (il va s’en rendre compte dans 5 ans, peut-être, même pas sûr…) que les nouveaux « marcheurs » ne sont pas encore tous devenus des magouilleurs.
En effet ILS N’EN ONT PAS ENCORE EU LE TEMPS : peut-on demander à une JF ou un JH de « la société civile » d’avoir autant magouillé qu’un Bayrou qui a 40 ans de politique derrière lui : de grâce, laissons leur le temps de piquer dans la caisse et de faire des chèques avec vos sous.
On ne devient pas Jacques Chirac en deux coups de cuillères à pot !
Je prie le "Buccinum undatum" de pardonner au "Pagurus bernhardus".

Erwan Blesbois a dit…

C'est une société de pairs, donc une société sans "père". Avec un fils prodige qui gouverne ses aînés qui ont voté pour lui, mais selon "leurs" valeurs c'est-à-dire les valeurs libérale libertaires issues de mai 68. Il est d'autant plus en phase et à l'écoute de "leurs" valeurs, que le "fils" a épousé la "mère", et donc in fine tué le "père"... CQFD ! C'est un cas un peu inquiétant où la société incapable de se renouveler par sa jeunesse a porté au pouvoir un "fils" qui incarne les valeurs de la génération précédente, c'est-à-dire toujours et encore celles des baby-boomers. Seuls les Etats-Unis pour l'instant ont choisi de sortir de ce dogmatisme politiquement correct, en élisant à la tête de l'Etat un "cow-boy" issu des années 50. Les Nords-Américains ont choisi de renouer avec une figure virile et paternelle, d'après les échos qu'on en a en Europe c'est une catastrophe. Quant à Macron ce pourrait être un désastre...

Emmanuel Mousset a dit…

Erwan, tu me les casses avec tes pairs, tes paires, tes pères et tes peurs. Quant à Trump, non, il n'a rien à voir avec John Wayne ou James Stewart.

Erwan Blesbois a dit…

Toute vérité est bonne à dire, Cassandre n'avait-elle pas raison ?

Emmanuel Mousset a dit…

Pitié, ne me sort pas ce lieu commun, indigne de toi. Des tas de vérités ne sont pas bonnes à dire, surtout aux oreilles incapables de les entendre.

Philippe a dit…

Oui mais il ne brille que "chez les siens"
1er revers "UE" de Macron ...
Les autres pays européens ne désirent pas contrôler les investissements étrangers (dont chinois) dans les domaines industriels "sensibles", le soutien de l'Allemagne a été très discret selon ce qui a été rapporté.
Cela nous ramène 5 ans en arrière et à la tentative de Hollande.
-Bref difficile de quitter l’euro les bas de laine français ont la frousse peut être d’ailleurs ont-ils raison, qui le sait ? Dans ces domaines les « spécialistes » disent tout et son contraire.
-Difficile d’y rester sans que progressivement après la disparition des industries lourdes on assiste au pillage des industries de pointe européennes avec leurs brevets.
conclusion
Observons ce que devient la Grande Bretagne, si elle s’en tire … ce sera la preuve quasi scientifique que l’UE telle que organisée est toxique pour les populations.
Pour l’heure le jeunot revient de Bruxelles la queue en berne !
Va-t-il la conserver dans cet état 5 ans comme Hollande ?

Anonyme a dit…

Etes vous devenu fou ou quoi?
Est ce que vous mesurez le ridicule de ce billet?

Emmanuel Mousset a dit…

Fou de Macron oui, certainement. Ridicule sans doute, aux yeux de ceux qui ne pensent pas comme moi. Mais qu'en ai-je à faire ?

Erwan Blesbois a dit…

Je crois qu'il y a dans ce billet un peu d'humour de la part d'Emmanuel Mousset, puisque son maître est Nietzsche il est en accord avec son esprit. Non Emmanuel Mousset n'est pas fou de Macron, mais il a du faire sienne la célèbre maxime d'Albert Camus : "Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse." Il a choisi de rester fidèle aux idéaux libéraux-libertaires de sa jeunesse, obéissant aussi à un impératif moral finalement, ne pas rompre trop brutalement, car toute rupture est brutale et souvent violente. Libertaire je veux bien, on peut même encourager, mais par contre le libéralisme fait courir un grand péril à l'humanité. C'est cette doctrine économique qu'il faudrait atténuer, modérer par une régulation de la part des Etats, afin "d'empêcher que le monde se défasse." Moi je dis ça je dis rien ! J'en ai conscience.

Emmanuel Mousset a dit…

Mais qu'avez-vous tous contre le "libéralisme" ? Il y a tout de même des doctrines plus indignes, comme le communisme, qui sévit encore dans le monde. Sans parler des différentes formes d'autoritarisme. Cette fixette sur le "libéralisme", qui dépasse la simple et légitime critique, a quelque chose d'étrange, qui cache des motifs plus profonds et sans doute plus inquiétants.

Erwan Blesbois a dit…

Le libéralisme c'est la "guerre de tous contre tous" dans les rapports humains. La mort de l'idée de communauté et de rapports décents entre les gens, et même la division des familles. Je veux bien que cette situation ait pu te servir d'aiguillon dans ton cas particuliers, mais ne généralise pas ses "bienfaits" sur l'ensemble de la société qui ne sait plus faire corps que lors de grands événements sportifs. Ou alors faut-il te rappeler le statut particulièrement favorable dont tu jouis, même si cette idée te déplaît profondément ? Le courage dont tu as su faire preuve pour te hisser à une position dominante ne t’exonère pas d'éprouver un minimum de compassion et de compréhension pour ceux qui n'ont pas eu ta chance. Pour t'excuser je mettrai sur le compte de l'humour le fait que tu feignes de ne pas percevoir, au delà de son injustice intrinsèque, les ravages du libéralisme.

Emmanuel Mousset a dit…

Bla bla tout ça, catéchisme, lieux communs. La "guerre de tous contre tous" n'a pas attendu l'invention du libéralisme au XVIIIème siècle pour sévir, et de façon beaucoup atroce que dans le système libéral.

Erwan Blesbois a dit…

Il n'y a pas pire mal que le libéralisme, puisque depuis maintenant 300 ans il porte tous les autres maux, comme le fascisme ou le communiste qui en sont des conséquences par réaction. Un libéralisme pondéré par l'Etat-Providence a aboutit aux "trentes glorieuses" que tu n'aimes pas trop, mais qui a culminé dans le mouvement libertaire de Mai 68 que tu aimes ; le virage ultra-libéral sans la pondération de l'Etat-providence, dont la destruction fut programmée dans les années 80, sous l'impulsion de Thatcher et de Reagan et de Mitterrand en France aboutit à la situation actuelle. Il faut vraiment avoir de "la merde dans les yeux", ou faire preuve d'une mauvaise foi énorme, pour ne pas voir la différence entre les années 70 en France (période de création et de prospérité) et notre époque (période de dogmatisme politiquement correct et de misère).

Erwan Blesbois a dit…

Enfin dernier argument contre le libéralisme, il porte en lui l'idée d'une croissance infinie et d'un progrès illimitée, dans un monde fini. Une telle position, dont nous commençons à percevoir les dégâts sur l'environnement est intenable. Mais ce n'est qu'un début si rien n'est fait pour réguler et atténuer, là où "la main invisible" et le vice particulier des gens poursuivant leur propre intérêt sans aucun idéal collectif, sont les seuls argument pour justifier leur doctrine, tenus par les idéologues libéraux.

Erwan Blesbois a dit…

Comme si du vice et de la cruauté dans les rapports humains (même si il n'est pas fait mention de la cruauté dans la doctrine d'Adam Smith et de ses émules, le vice aboutit toujours à un genre de cruauté) qui aboutissent toujours à un genre de bêtise (comme on la voit aujourd'hui s'exprimer de façon grossière à la télévision notamment), pouvait jaillir la vertu collective : c'est pourtant un concept central de l'idéologie libérale totalement démenti par la réalité. Non je le répète ce n'est pas le mérite qui fait la différence entre les gens, en régime d'oligarchie libérale qui ne repose pas sur un contrat vertueux entre les gens, c'est avant tout la chance et la dose de vice intrinsèque à chacun qui fait la différence.

Philippe a dit…

Le libéralisme
Qu'avez-vous tous pour ?
Qu'avez-vous tous contre ?
On peut selon les domaines des activités humaines être pour et être contre, c’est selon !
Ces discussions qui puent le dogmatisme sont « mortelles » en créant des clivages artificiels mais hélas pris au premier degré par certains.
On peut être « contre » la collectivisation des baraques à frites et être « pour » la collectivisation des forces de sécurité.
Bref … exemple excessif pour montrer l’outrance de ces discussions de café du commerce !

"La "guerre de tous contre tous" n'a pas attendu l'invention du libéralisme au XVIIIème siècle pour sévir, et de façon beaucoup atroce que dans le système libéral. "
Certes mais elle était "artisanale !

L F a dit…

Libéral = le bien connu "laissez faire, laissez passer".
C'est en valeur intrinsèque préférable au "ne laissez rien faire sans autorisation, ne laissez rien passer sans autorisation" car en fait, l'autorisation consiste en taxes et prévarications.
Mais où avez-vous vu qu'il y avait chez nous, même depuis quelques semaines, un état libéral ?
Il y a un état autoritaire et même particulièrement très autoritaire.
Distorsion entre les concepts proférés et les pratiques constatées.

Emmanuel Mousset a dit…

Le libéralisme est un idéal, qui dans sa pureté n'existe nulle part (à la différence du communisme) : des individus libres, une concurrence entre eux qui profite à tous, le rejet de la rente, du privilège, du monopole. Dans ma tête et dans ma vie la plus concrète, oui, je suis "libéral".

Erwan Blesbois a dit…

On verra sans doute dans les années qui viennent que le meilleur allié d'une économie libérale "pure et dure" qui consiste dans le plus authentique "laissez-faire" commercial, ainsi que dans le vice particulier des citoyens encouragé dans leur goût de la propriété et leur quête du gain illimités, passion d'accumulation légitimée par la théorie de la "main invisible" qui ne souffre aucune intervention de l'Etat dans le "doux commerce", peut très bien être un Etat régalien autoritaire et répressif. On le voit déjà en Chine ou le libéralisme économique ne s'accompagne pas d'un libéralisme politique, mais au contraire d'un Etat qui surveille et qui réprime. Pourtant où ailleurs qu'en Chine marche le mieux l'idéologie du libéralisme, malgré les atteintes aux droits de l'Homme de ce pays ? Conclusion libéralisme politique et libéralisme économique ne font pas forcément la paire, dans une société de pairs privée de "père"(autorité bienveillante), soumise à la peur (peur de la délation et du pouvoir abusif des "petits chefs"(autorité malveillante) notamment).
"La guerre du tous contre tous" est propre au libéralisme en mettant les individus en concurrence. D'une part en les "atomisant" spirituellement et moralement pour qu'ils ne contestent pas l'ordre établi par une prise de conscience collective, d'autre part pour ne sélectionner parmi eux que les éléments les plus "rentables" (matériellement) et la justification d'une hiérarchie sociale qui ne repose que sur le "mérite" libéral, mérite qui recouvre en réalité l'égoïsme, l'individualisme, la non empathie pour le sort d'autrui et même le vice intrinsèque de chacun.
Avant le XVIIIème, il y avait surtout des guerres civiles sanglantes, des guerres de religions où l'on voyait s'affronter des communautés religieuses différentes, au nom du bien. C'est en réaction à ces conflits sanglants que s'est développée l'idéologie libérale qui a une vision misérabiliste de la nature humaine, uniquement préoccupée de son confort matériel, dépourvue au fond de toute spiritualité et qui a abouti à l'apparition de ce type humain que tu déplores : le petit-bourgeois consumériste et vénal. Certes les Hommes ont gagné en bien-être matériel et en confort, mais ce qu'ils ont gagné matériellement d'un côté s'est fait au détriment d'une perte de la spiritualité et de l'opposition entre bien et mal, que soutenait une culture et des arts, qui aujourd'hui sont en voie de disparition au profit d'un art (essentiellement contemporain) qui décrit le nihilisme du présent.

Philippe a dit…

Pour l'heure l'Education Nationale n'est pas libérale !
Dans sa vie concrète notre ami n'est absolument pas un libéral.
L'Education Nationale est tenue financièrement par les budget de l'Etat et des collectivités publiques.
Le libéralisme appliqué à l'économie interdit l'usage de l'argent public.
Ceci dit "la mise en concurrence libre et non faussée" du secteur scolaire, c'est à dire sa sortie du financement Public, avait été un instant envisagée avant 2005 par le Commissaire Européen à la concurrence de l'UE dans ses négociations avec l'OMC.
Il me semble que cela avait été retiré du "panier" des négociations car il y avait déjà assez de contre propagande à faire dans le cadre du référendum avec "l'affaire du plombier polonais" hihihi
Bref, on pourrait enfin, en 2017, envisager des vidéo-cours de philo ... que d'économies !!!!! et la fin des rentes aux enseignants ...
Vive le vrai libéralisme ... tous au chômage et pas seulement ..... les autres !
C'est plaisir de fin gourmet que de faire marcher nos candides marcheurs.

Emmanuel Mousset a dit…

1- Le "petit-bourgeois consumériste et vénal" n'est pas ce qu'on croit : il déteste le risque et la concurrence, il rêve de rente, d'héritage et de privilège.

2- Nulle part il n'est dit, sauf dans votre tête et votre théorie, que le libéralisme excluait l'Etat. Au contraire, il le réclame, pour encadrer, réglementer et corriger le marché.

Erwan Blesbois a dit…

Le risque et la concurrence sont le fait des créateurs d'entreprises et repose sur la notion de destruction créatrice propre à toute innovation, ou comment l'espèce humaine à travers le libéralisme rejoint le règne animal, la loi de la jungle, le darwinisme social, et la sélection "naturelle". Pour prendre des risques il faut posséder un capital qui repose sur le travail des autres ou un héritage que l'on investit dans la création d'entreprise. Les patrons qui possèdent la propriété privée en ont rêvé, Macron le fera certainement : détruire le code du travail. Plus aucun espace pour la contemplation, les arts la culture, hormis l'art contemporain qui le plus souvent se contente de décrire assez laidement d'ailleurs, ce processus de destruction créatrice, à travers des objets défigurés ou des photos de crash de voitures ou d'avions notamment.
Pour ce qui est des salariés, ils ne peuvent qu'être les victimes traumatisées et aliénées d'un tel processus d'innovation basée sur la destruction créatrice, car si les patrons prennent des risques, ils ne paient jamais les pots cassés de leurs erreurs, mais c'est le cas seulement des salariés. La seule chose qui peut vous mettre à l'abri lorsque vous n'avez pas de capital à investir c'est de bien réussir vos études, or la réussite dans les étude ne repose pas sur la prise de risque et la concurrence, mais sur le soin et l'éducation apporté par le milieu familial pour faire face à la concurrence imposée par le milieu scolaire. La réussite scolaire est un épanouissement, et non un processus de destruction créatrice comme pour l'innovation : détruisez un être humain ou un élève, il ne créera pas, il sera détruit ; aimez un être humain, apportez-lui du soin et de la compassion, il s'épanouira et sera heureux. Mais tu ne peux pas comprendre ça puisque tu n'as jamais été détruit par ton environnement familial.

Erwan Blesbois a dit…

En outre le libéralisme économique qui repose sur la théorie de la "main invisible", dénie à l'Etat toute velléité d'interventionnisme, et le marché ainsi constitué et auto-régulé par lui-même génère au contraire la constitution de monopoles énormes, du jamais vu auparavant dans toute l'histoire de l'humanité. Faut-il te rappeler que Bill Gates possède à lui seul 100 milliards de dollars, soit à lui tout seul le PIB d'un pays comme la Bulgarie, si ça ce n'est pas un monopole ou un rente astronomique (générée par le libéralisme), qu'est ce que c'est ?

Emmanuel Mousset a dit…

Admettons que tu aies ta vision du "libéralisme", très répulsive. Ce n'est pas en tout cas la mienne. Je crois surtout que tu es plus dans le psycho-affectif que dans le politico-économique.

Philippe a dit…

Je parlais du libéralisme tel qu’interprété dans le cadre UE actuelle par ses Traités.
Je parle du libéralisme en action dans l’UE.
Macron vient de s'y heurter ...
Les États ce sont menottés car dans le cadre des Traités signés ils ne peuvent plus s'opposer aux achats fait par des pays hors UE dans des secteurs dits stratégique à haute valeur technologique ajoutée.
On pourrait changer cela si tous les pays de l’UE acceptaient de les amender!
Il en est de même pour corriger un peu quelques failles de cette bonne directive concernant les travailleurs détachés.
Elle était faite pour permettre aux pays de l’UE d’employer des travailleurs détachés dans des secteurs où la compétence de leur domaine manque.
Mais en fait elle a été détournée pour permettre le moins disant salarial dans des secteurs où la compétence locale ne manque pas.
Il me semble pourtant que Macron l’a expliqué il y a un ou deux jours dans une conférence. Sur ce sujet aussi il s’est fait largué par ceux qui profitent de la faille !
Même quand c’est Macron dès que l’on parle UE ces cancres de français, REM ou pas, n’écoutent plus, ils bullent !
Ces Traités sont trop rigides et ne permettent plus de corrections lorsque des anomalies sont mises en évidence ultérieurement … il faut l’unanimité … et comme il y a toujours un pays qui profite de la faille …
En général, on ne parle jamais du fonctionnement de l’UE, très peu de citoyens ont une idée même petite des Traités et de ce qu’ils impliquent et de l’impossibilité pratique actuelle de corriger après coup.
Bref ou pour les uns tout est bon ou pour les autres tout est mauvais … tous des cancres !

Erwan Blesbois a dit…

Les inégalités ne cessent de se creuser sous l'impulsion de "la main invisible", depuis les années 80 et l'avènement du néolibéralisme et l'abandon progressif de l'Etat pour tempérer et modérer ce creusement des inégalité. La politique non interventionniste des Etats au nom de la concurrence libre et non faussée n'est pas un sentiment psycho-affectif, mais c'est un fait qui abouti à une situation où les 8 personnes les plus riches de la planète possèdent l'équivalent du PIB de la Belgique. Bientôt on sera certainement interné au motif de graves troubles psychologiques pour la diffusion de telles vérités qui dérangent l'oligarchie au pouvoir. Dans ces conditions il est évident que Macron est un tout petit "homme de main" au service du patronat, il sera remercié si il rend bien service, mais c'est tout, il n'a pas de réel pouvoir, c'est une marionnette obéissante, un Jupiter de pacotille. Tous les Hommes politiques sont des "nains rampants", à part Mélenchon et Marine Le Pen qui sont dangereux en raison des forces de ressentiment qu'ils pourraient réveiller, mais qui ont le mérite de résister, comme sous l'Occupation. Car il c'est d'une occupation politico-économique et culturelle qu'il s'agit, au service d'intérêts hors-sol : c'est bien plus pervers et insidieux qu'une banale occupation militaire, et pratiquement indétectable, inattaquable car virtuel.

Emmanuel Mousset a dit…

1- Un traité, par définition, est rigide. Fluide, il ne voudrait plus rien dire. Ceux qui sont contre les traités européens n'ont qu'à proposer de les annuler, tout simplement.

2- Le Pen résistant à Macron, comme sous l'Occupation ? Quel humour, Erwan !

Erwan Blesbois a dit…

Les 2000 personnes les plus riches du monde ont une fortune totale estimée à environ 7 670 milliard de dollars, soit 3 fois le PIB de la France et un peu moins de la moitié du PIB des Etats-Unis. Tout notre système économique libéral a pour finalité l'enrichissement toujours plus indécent de cette caste : c'est ce qu'on appelle un système oligarchique, où la grande masse des populations doit se contenter des miettes qui tombent parcimonieusement de ces gâteaux colossaux. Pratiquement tous les systèmes politiques occidentaux sont complices et au service de ce système, qui j'en ai bien conscience est aussi une garantie d'ordre et permet d'établir des hiérarchies entre les Hommes en fonction de leur enrichissement personnel. Alors qu'autrefois la religion était la garantie de l'ordre, et que les arts et la culture étaient générés par cet ordre spirituel, c'est désormais l'argent qui a remplacé la religion et qui génère des arts et une culture bien plus matérialistes et pauvres spirituellement qu'autrefois. Nos ancêtres avaient de la grandeur et nous sommes devenus tous collectivement comme le disait Nietzsche, "une race de nains rampants". Il est probable que nous devenions tous collectivement dans peu de temps une espèce d'insectes comme les autres au service de la grande Reine oligarchique, espèce dénuée de toute âme.

yvesgerin a dit…

L enfant merveilleux du libéral capitalisme,le football ,son argent fou,sa violence,l endoctrinement des masses et des jeunes.

Erwan Blesbois a dit…

Ce n'est d'ailleurs pas un complot organisé par les profiteurs de ce système qui a généré ce système oligarchique et pyramidal, mais c'est notre perte de spiritualité collective organisée par le programme du libéralisme en réaction aux violences des guerres de religions, qui régit désormais totalement les rapports humains et jusqu'à l'esprit de chacun, sous la forme d'une Occupation spirituelle, insidieuse, perverse et virtuelle. Emmanuel Mousset n'est qu'un tout petit rouage dérisoire de cet énorme système pyramidal, dont les populations les plus pauvres supportent tout le poids. Ce système rappelle un peu l'ancienne Egypte avec ses énormes pyramides construites par des esclaves, sauf qu'aujourd'hui les esclaves (les populations pauvres, mais aussi l'Homme de la classe moyenne finalement qui n'a pas conscience de cet esclavage consenti, comme le montre le simulacre de démocratie en France, et la farce que constitua l'élection de Macron) sont beaucoup plus nombreux, et déshumanisés de façon bien plus féroce que sous l'ancienne Egypte qui conservait un aspect d'humanité qui tend à disparaître dans notre société d'insectes conditionnés par les écrans.

Philippe a dit…

Rappel qui me semble nécessaire : les Traités Européens pour l’essentiel organisent une zone commerciale de libre échange des produits industriels et des services.
Dans ce cadre E Mousset affirme : « Ceux qui sont contre les traités européens n'ont qu'à proposer de les annuler, tout simplement »
C’est en effet ce que je disais dans un autre commentaire.
On ne peut qu’accepter l’UE avec ses Traités non adaptables ou disparaître économiquement avec elle.
Car la rigidité dans le commerce qu’il soit international ou pas est un lourd handicap et dans la sélection naturelle entraînée par la concurrence le handicapé disparaît.
Veuillez me pardonner mais c’est vraiment une idée de quelqu’un de la fonction publique que de penser la rigidité comme une qualité dans le domaine commercial !

Emmanuel Mousset a dit…

1- Je savais que Macron était Jupiter ; je ne savais pas qu'il était Pharaon.

2- Evidemment, si vous réduisez l'Europe à une zone commerciale, je comprends que vous soyez contre ...

Philippe a dit…

Je ne parle de l'Europe je parle de l'entité précise essentiellement de libre échange appelée Union Européenne ... fondée sur un dogme "la concurrence libre et non faussée" c'est à dire non entravée de quelque manière que ce soit par l’action de l'un des 28 États membre de cette entité.
Macron vient de se trouver à Bruxelles devant une fin de non recevoir des autres membres concernant deux dossiers
-les travailleurs détachés
- l'achat par des pays non membres d'industries (et des brevets allant avec!) s’activant dans des domaines sensibles stratégiques
Macron a pointé avec justesse deux points de faiblesse importants de cette entité « UE ».
On pourra rapidement juger de son aptitude à être autre chose qu’un roi fainéant comme les deux précédents.
Le pire n’est jamais certain … et espérons !