mercredi 19 avril 2017

La tête de l'emploi



Dans mon billet d'hier, j'ai été arrogant et méprisant envers les indécis, j'ai manqué à leur égard de charité, oui je le confesse. Je veux aujourd'hui me rattraper, avec humilité, en les aidant à sortir de leur indécision. Il faut faire vite, nous n'avons plus que quelques jours. J'ai une solution à leur proposer et à vous proposer, simple et efficace, dont j'use à chaque scrutin : l'observation et l'analyse des affiches électorales, qui économisent la lecture d'un long et fastidieux programme. A d'étonnants détails, qui passent souvent inaperçus, nous pouvons établir des préférences.

Sur les onze affiches, tous sourient, mais deux seulement montrent les dents, ce qui ne vous surprendra pas : Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen ! La facho a évidemment un slogan de facho : "Remettre la France en ordre". Sauf qu'avec d'elle, dès le soir de son élection, ce serait le gros bordel, nous le savons bien. Eliminons tout de suite ces deux dangereux extrémistes (Dupont a beau avoir un brave nom, il a flirté dans un récent passé avec le FN : ils ne sont pas allés jusqu'à coucher ensemble, mais leur frottement suffit à me dégoûter).

Sur les onze affiches, tous fixent l'électeur droit dans les yeux, sauf un qui regarde de travers : Jean Lassalle. Normal, il n'est pas très net. Ce faux berger, qui veut émouvoir dans les bergeries et les chaumières, balance ce slogan : "Le temps est venu". Oui, mais de quoi ? Pas de ce qu'il croit, en tout cas. Jacques Cheminade, lui, se retranche derrière une formule de Résistant : "Se libérer de l'occupation financière". Peut-être que cet anti-américain veut nous faire oublier que son mouvement politique a ses origines dans l'extrême droite américaine ... François Asselineau nous demande de faire "un choix historique". Je n'en doute pas, mais ce ne sera pas le sien. Cheminade et Asselineau sont deux anciens énarques : comment quoi l'intelligence n'est pas une garantie.

Sur les onze affiches, il y a une grosse tête et un slogan, sauf chez Lutte ouvrière, qui nous gratifie d'un long texte, privilégiant ainsi le lecteur à l'électeur. Nathalie Arthaud est en petit : dommage, c'est le plus joli visage. Philippe Poutou, son collègue d'extrême gauche, est le seul des candidats à afficher une barbe naissante (selon ses partisans) ou à être mal rasé (selon ses adversaires). Jean-Luc Mélenchon offre la photo la plus naturelle : un visage reposé, lui dont le verbe est souvent excité. Je crois que ce doux regard, ce sourire serein rassurent alors que son programme, lu de près, inquiète.

François Fillon est le plus triste des onze. Triste comme son slogan, triste comme sa campagne, triste comme ses affaires, triste comme sa prochaine défaite. Benoit Hamon est la seule tête qui penche, fortement, à gauche bien sûr. Tous les autres visages se tiennent droit. Le candidat socialiste est bancal. Logique : il manque de soutiens, il baisse dans les sondages, on sent qu'il va s'effondrer. Il aura sans doute le destin de la tour de Pise : elle penche, elle s'enfonce mais elle tient encore.

Voilà, j'ai passé en revue les onze. Mais non ! J'ai gardé le meilleur pour la fin : mon Manu Macron ! C'est le seul qui emploie en gros, dans son slogan, le mot de "président". Aucun autre ne le fait. Et vous savez pourquoi ? Parce qu'ils ne le seront pas, et qu'ils le savent déjà. Il faut savoir observer les signes des temps. A vous maintenant, amis indécis, de faire votre choix. Je vous ai aidés comme j'ai pu. Ne me remerciez pas.

2 commentaires:

Albert a dit…

Qui peut être surpris par la victoire de Fillon, sinon les socialistes qui pensaient tromper les français en déguisant Macron en transfuge du PS.
Macron c'est l'imposture de cette présidentielle. Il est l'un des principaux responsables des calamiteux résultats économiques de ces 5 dernières années, et il est celui qui dés 2012 conseilla à Hollande d'augmenter fortement les impôts des français.
Macron fut le plus farouche partisan de la fiscalisation des heures supplémentaires qui diminua de facto le salaire de plus de 9 millions de salariés, alors qu'à l'époque il affirmait avec la plus complète hypocrisie que seulement 90 000 salariés seraient concernés par une baisse de leurs revenus.
Macron est en baisse et sans les 4 points de correction dont les sondeurs de gauche le gratifient, il serait à moins de 20 % comme le disent les suisses.
Fillon demeure le seul vrai candidat présidentiel capable de conduire avec intelligence et sérieux les changements indispensables.
Macron descend dans l'opinion des français. Il est bien le naufrageur de leur avenir.
Macron ne sera pas au second tour, car les français ont compris qu'en fait il était bien un des messagers de l'apocalypse socialiste qui depuis 5 ans ont fait de leur vie un enfer quotidien.
Fillon mérite largement d'être le prochain président, n'en déplaise aux socialistes haineux et incapables qui soutiennent Macron.

Philippe a dit…

Point de vue (à moyen et long termes) d’un observateur sur le départ vers l’Orient Éternel ...
E.Macron qui finalement me ressemble comme un frère pesant le pour et le contre à chaque pas ne pourra pas gouverner dans un cadre politique institutionnel fait d’un « cocktail exécutif Vème législatif IVème ».
Pour de nombreuses « mesures » qui seront prises une opposition de rue initiée par ce qui a été semé pendant la campagne et s’appuyant sur le grand nombre qui ne lui aura donné qu’un blanc-seing partiel ou qui ne sera pas représenté va surgir sporadiquement.
Un bulletin constitue de moins en moins un blanc-seing.
Le lambertiste (OCI) JLM a armé intellectuellement sa France Insoumise à l’occasion de cette campagne.
J’ai écouté la plupart de ses intervention … magistral … il a semé dans des crânes jeunes Sa Révolution … il ne récoltera pas lui-même bien sûr, le temps n’est pas venu, mais il a attisé le feu qui couve sous la cendre en lui offrant une matière hautement combustible.
Ses discours constituaient une Éducation Populaire de haut niveau, très documentée, destinée à une jeune génération intellectuelle qui refuse la financiarisation se faisant au détriment de notre écosystème.
La bascule démographique, celle qui va faire dominer en nombre de bulletins la France « périphérique » (France désindustrialisée et ignorée) peut se produire au cours du prochain septennat. Elle offrira à cette Révolution (lambertiste) qui vient une chair à canon nombreuse.
Encore qq grandes industries partant ailleurs et c’est la glissade … la bascule.
Comme aurait dit mon père E.Macron n’est pas « taillé » pour l’époque qui vient glauque entraînée dans une spirale ultra-violente.