vendredi 18 mars 2016
Qui fait la loi ?
La République, c'est le respect de la loi. Ce n'est pas que ça, mais c'est aussi ça. Ce respect est chaque jour bafoué, parfois innocemment, par défaut de culture républicaine. J'ai regardé et écouté hier les jeunes manifestants contre la loi travail. Ils veulent le retrait, refusent la négociation, délégitiment le gouvernement. Où est la République là-dedans ? Le projet de loi n'a été ni déposé, ni discuté, ni adopté mais il est tout de même contesté. Qui fait la loi en République ? La représentation nationale, le suffrage universel ou la rue ? Le rapport de force ou la délibération collective ? Quand je vois certains syndicats se mettre à la traîne des jeunes, je m'inquiète pour le syndicalisme ...
Qui fait la loi ? Les médias, peut-être bien, dans l'affaire Barbarin. Le nom du cardinal est associé depuis quelques jours au crime de pédophilie, à tel point qu'on pourrait se demander si le pédophile, ce n'est pas lui ! Le prélat est soupçonné de négligence ou de protection auprès d'un prêtre coupable. Mais que valent des soupçons, devant la justice ? Et que fait-on de la présomption d'innocence ? Se rend-t-on compte qu'on détruit l'honneur et la réputation d'un homme ? Veut-on l'obliger à jouer la victime, pour qu'il retrouve les faveurs de l'opinion ? Le Premier ministre va jusqu'à donner son avis et suggérer à monseigneur Barbarin de démissionner : où est la séparation des pouvoirs ? Que devient la République laïque, qui ne doit pas s'immiscer dans les affaires de l'Eglise ?
Qui fait la loi ? En République, c'est le peuple, par l'élection, qui désigne ses représentants, chargés de consulter, de proposer, de négocier et de faire adopter. Ce processus est remis en question. Dans le quotidien Le Monde daté d'aujourd'hui, le professeur René Frydman et 130 médecins proclament : "Nous, médecins, nous avons aidé des couples homosexuels à avoir un enfant, même si la loi l'interdit" (c'est moi qui souligne). Je n'entre pas dans le débat de fond sur l'extension de la PMA (procréation médicalement assistée), mais sur la violation affichée et revendiquée de la loi par des sommités médicales. Qui pousse désormais à faire la loi ? Les experts, les savants, les blouses blanches ?
Je souhaite bien du courage à mes collègues qui enseignent l'instruction civique et qui expliquent à leur élèves ce qu'est la loi, d'où elle vient, à quoi elle sert et pourquoi nous devons, en République, la respecter. Car tous les jours, c'est le mauvais exemple qui est donné.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
3 commentaires:
Il me semble qu'il faut un peu relativiser.
La loi en général suit les évolutions impulsées par des citoyens.
Ces citoyens et citoyennes désireux de faire évoluer les lois agissent en général au sein de groupes, mouvements, association L 1901 ou en force d'appoint venant en soutien.
On a vu vers 1971 des professeurs de Médecine de renom disant publiquement avoir pratiqué des avortements dans la foulée du manifeste des 343 (… salopes) … d'où la loi Veil qui n'aurait pas vu le jour sans la pression … comme on dit … de la « rue ».
Quelques années avant pour la contraception il y avait eu le même phénomène.
Des pays montrent qu'en fait une bonne organisation politique doit associer à la fois le système traditionnel de la représentation et des votations d'initiative populaires qui bien organisées éduquent aux débats contradictoires.
Je sais que les français se pensent supérieurs aux autres peuples mais ils devraient porter attention à ce que font les suisses depuis 150 ans, bon c'est long et ardu à lire (car très bien organisé) et en cette époque de zapping … on zappe tout … et on croit tout savoir en zappant !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Initiative_populaire_f%C3%A9d%C3%A9rale
Exemple
Ce système « populaire » a permis au peuple suisse d'abolir la peine de mort bien avant nous (1942) pour les crimes civils … la peine de mort militaire pour trahison y a perduré jusqu'en 1992.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Peine_de_mort_en_Suisse
Bref il serait urgent de voyager un peu politiquement.
Actuellement nos représentants nous font croire qu'ils se triturent les neurones pour créer « l'impôt à la source » mais il existe en Belgique, ils n'ont qu'à copier/coller.
….
et si on parlait des adaptations des directives européennes qu'ils font mine d'inventer etc.
etc.
Puisqu'il est fait référence au corps enseignant auquel il est souhaité "bon courage" voyons ce qu'il se passe en cour de récréation.
Est ce au personnel éducatif (maîtres) d'imposer "sa" loi, par des règles et des règlements présumés les mieux à même d'assurer la sécurité, la tranquillité et une relative bonne entente entre les élèves (sujets) ?
Ou revient-il à ce personnel éducatif de mettre en place un processus "républicain" entre les élèves (acteurs) qui décident après concertation et même votes en bonne et due forme du modus vivendi à instaurer entre les acteurs dans la cour de récréation pour obtenir les mêmes buts visés que sont la bonne entente, la tranquillité et la sécurité ?
C'est de l'instruction civique !
Et on voit là, que les lois peuvent venir de la cour (ou de la rue) et s'appliquer après qu'elles aient été validées par vote après campagne électorale.
Ce qu'il se passe dans notre pays, c'est que les projets de lois contestés actuellement ne proviennent pas Monsieur Mousset, ouvrez les yeux, débouchez vos oreilles, de nos élus directs, nos députés, mais du pouvoir exécutif qui demande aux élus de les valider, parfois en roulant les yeux et en grondant comme un matamore.
La perception de la loi travail par les etudiants est sommaire et caricaturale,.etonnament pour des gens du supérieur. ,bacplus3 4 5.Qu'en est il de leurs enseignants au statut bién spécifique?
En juin 68 etudiants j'entamais quatre mois de vacances et mon père reprenait son boulot d'employé des ponts et chaussées
Enregistrer un commentaire