jeudi 23 juillet 2015

Le Front de gauche s'affiche aussi



Nos hommes politiques ne partiront pas en vacances, les candidats aux élections régionales encore moins. Nous allons probablement les voir sillonner, pour la plupart, les manifestations locales durant cet été. Les militants resteront l'arme au pied, c'est-à-dire le tract et le seau de colle à la main. La présence, il n'y a que ça de vrai en politique ! D'autant que nos concitoyens sont plus réceptifs pendant l'été, débarrassés temporairement des soucis de l'année.

Des élections placées en décembre, comme le prochain scrutin régional, ça ne s'est jamais vu, sauf une fois, au début de la Vème République. Présent, pas présent sur le terrain, ce sera déjà une première estimation de la motivation et de la mobilisation des uns et des autres, souvent meilleure anticipation des résultats qu'un savant sondage.

Hier, nous avons vu que le Parti socialiste et les Républicains avaient "collé" dans Saint-Quentin, comme on dit dans le jargon. Aujourd'hui, c'est une affiche du PCF-Front de gauche (en vignette) qui a retenu mon attention. Je dis bien UNE, parce que je n'en ai pas vu d'autres (mais je n'ai pas non plus inspecté tous les panneaux d'affichage de la ville).

Pour l'anecdote, cette affiche repérée place de la Liberté, non loin du cinéma, se trouve dans un endroit où nous pouvons régulièrement voir des affiches du Front de gauche. J'en déduis qu'un militant doit habiter à côté (pas si anecdotique que ça : le collage, sa fréquence, son degré de recouvrement de la ville sont aussi des signes de puissance ou de faiblesse politiques).

L'affiche en elle-même est assez surprenante : de loin, on dirait plutôt qu'elle vient des écolos, à cause de la couleur verte, prédominante (corrigée par le bandeau rouge du haut). Ou d'une information sanitaire, une recommandation médicale, genre prévention contre les accidents cardiaques, le surmenage, à cause cette fois du dessin central, les deux cœurs, et le slogan, a priori bien peu politique : "j'aime me reposer le dimanche". Les communistes nous avaient habitués, par le passé, à des slogans plus explicites, plus offensifs, plus idéologiques.

Comme quoi eux aussi, tout révolutionnaires qu'ils sont, subissent l'influence de la société, qui a tendance à dépolitiser les débats. "J'aime me reposer le dimanche" : c'est un slogan passe-partout. Qui ne serait pas d'accord avec ça ? Il y a, tout en bas de l'affiche, une formule plus classique : "Plus un sou pour le capital", mais qu'on ne relie pas forcément au slogan principal. En tout cas, on ne voit pas immédiatement le rapport de cause à effet, entre le repos dominical et l'abstinence du capital.

Bien sûr, le message quasi subliminal vise la loi dite Macron, qui augmente la possibilité du nombre de dimanches non vaqués dans certains zones très précises, après autorisation des Municipalités. Ce n'est pas non plus un changement de civilisation ni une étape supplémentaire dans la surexploitation des classes laborieuses !

Et puis, en ce qui me concerne, j'aime me reposer aussi bien le lundi, le mardi, le mercredi, le jeudi, le vendredi, le samedi que le dimanche. L'important est d'avoir au moins une journée pendant laquelle on puisse souffler ... ou bien travailler à autre chose qu'à gagner sa vie. Par exemple coller des affiches pour le Front de gauche ou tout autre parti politique ...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

le problème n'est pas de travailler le dimanche, le problème c est que les activités sportives, culturelles et de loisirs avec nos enfants, ont ne peut les faire vraiment que le dimanche!
Moi j'aime bouger et partager le dimanche, pas me reposer.

Emmanuel Mousset a dit…

Je suppose que vous incriminez les horaires scolaires. Mais il vous reste quand même le samedi et le mercredi après-midi. Et puis, vous savez, ne gavez pas non plus vos gamins d'"activités". Laissez-les vivre leur vie. Les "activités", on s'en passe très bien, surtout quand on est enfant et que la société ne nous a pas encore entièrement formatés. Vous-même, vous gagneriez à prendre vos distances avec le sport et les loisirs. "Bouger", ce n'est pas un idéal de vie.