jeudi 2 juillet 2015

L'Aisne avec DSK ?



"L'Aisne avec DSK" ? C'était il y a neuf ans, le blog qui précédait celui-ci, à peu près le même, mais en 2011, après l'affaire du Sofitel, le titre n'était plus possible, Strauss quittant par nécessité la scène politique. J'ai toujours cru en son innocence, la justice vient de l'établir et un sondage le réintroduit dans le jeu politique national. Alors, "L'Aisne avec DSK", pourquoi pas ? Comme il y a neuf ans, un soutien n'est-il pas nécessaire à celui classé aujourd'hui meilleur candidat de la gauche, après Manuel Valls, en vue de la prochaine présidentielle ?

Bon, ne nous emballons pas, mais la question mérite d'être posée et l'idée est là. La filiation social-démocrate, depuis les années 50, c'est Mendès, Rocard, Delors, Jospin, DSK, Hollande : et demain ? Hollande encore, ou bien Valls, très bien placé ? Dominique Strauss-Kahn a des atouts. A défaut d'être pour le moment crédible, sa candidature est possible, ce qui en soi est un petit événement. Qui l'aurait cru il n'y a pas si longtemps ?

Le premier atout de DSK, c'est ... DSK, l'économiste compétent, qui a fait ses preuves là où il a exercé. Dans la situation actuelle, où le problème des déficits budgétaires est essentiel, DSK est l'homme qui tombe à pic, pour reprendre le titre d'une série télévisée. Deuxième atout : DSK n'est pas impliqué dans l'actuelle politique gouvernemental, tout en incarnant une alternative de gauche, social-démocrate, mais beaucoup plus assumée et pensée que chez François Hollande. Enfin, les Français, friands de nouveauté, redoutent un remake de 2012, Hollande contre Sarkozy. DSK, ce serait le changement.

Il y a sans doute une raison plus profonde qui ramène les Français, progressivement, vers DSK : s'il n'y avait pas eu l'affaire du Sofitel, c'est lui qui aurait été candidat de la gauche, et probablement élu président de la République. Sa disqualification, provoquée par une mésaventure privée, est vécue comme un acte manqué, une anomalie, un ratage, une forme d'injustice, une erreur de casting, quelque chose à rattraper. C'était son tour, finalement. Mais l'histoire peut-elle revenir en arrière, corriger ce qui n'a pas été fait ? Pas sûr ...

Quant aux faiblesses d'image de DSK, je n'y crois pas. Les Français sont préoccupés par le chômage, le pouvoir d'achat, l'avenir des retraites, le système de santé, pas par le libertinage et les relations extraconjugales de leurs dirigeants, sinon pour en plaisanter. Je pense même qu'un sursaut national est envisageable, devant la puritanisation du monde opérée par les mœurs américaines : un retour à la distinction laïque entre vie privée et vie publique, un rappel à la liberté personnelle dans une société républicaine. De ce point de vue, et bien malgré lui, DSK peut apparaitre comme une sorte de rebelle dans un monde qui étouffe sous le conformisme moral. Mais je vais peut-être un peu loin ...

Mais lui, Strauss, désire-t-il revenir dans la vie politique française ? On lui fait dire que non. Tout homme politique est ainsi, fait sa coquette, ne cède pas immédiatement, attend avant de sortir le grand jeu, attise le désir chez les autres et prend soin de cacher le sien. Foin de psychologie, restons-en aux faits : DSK a ouvert son compte twitter par un message énigmatique, "Jack is back". De savants décrypteurs ont cru y voir de multiples références. Je n'en vois qu'une seule, évidente : Jack, c'est DSK, ça ne peut être que lui, qui signe ainsi son désir de retour.

Quelques jours plus tard, pour bien enfoncer le clou à l'attention de ceux qui n'auraient pas encore compris, il twitte une analyse de la crise grecque, avec des solutions inédites pour en sortir, remarquables et originales, comme toujours chez lui. Son titre : "Apprendre de ses erreurs". Le clin d'œil est tout de suite perceptible : DSK ne pense pas qu'à l'économie grecque, mais aussi à son parcours personnel, à ses déboires depuis quatre ans. A ce niveau-là, on n'est même plus dans le subliminal. Alors, "L'Aisne avec DSK", ça vient, ça revient ? May be, may be ...

2 commentaires:

Erwan Blesbois a dit…

Emmanuel Mousset, il semble qu'une fois de plus tu prennes tes désirs pour des réalités, en établissant des pronostics tout à fait farfelus qui ne se vérifient jamais, tu portes la poisse à ceux que tu soutiens. Quant à "Jack", il s'agit bien sûr du retour de Jack Lang comme ministre de la culture vraisemblablement. De plus DSK, grand cosmopolite, n'a plus désormais grand chose de français, il ne s'exprime plus que dans la langue de Shakespeare, il s'adresse au monde cosmopolite, aux Anglo-saxons, peut-être aux Chinois ; pour lui les Français sont un petit peuple depuis qu'ils ont perdu la 2ème guerre mondiale contre l'Allemagne en 1940, et collaboré via Pétain et l'Etat. Pour ce grand cosmopolite désormais "De Gaulle connais pas !", donc je ne m'exprime pas dans cette langue de "loser" qu'est le français, ce qui reste de la France de cette époque pour la majorité des intellectuels français mais aussi étranger, c'est Pétain. De Gaulle va sombrer dans les oubliettes de la mémoire, quand on garde le souvenir de Pétain plus vivant que jamais après 70 ans, pour mieux fragiliser la France, pouvoir l'humilier en temps utile. Je te l'ai dit l'intelligentsia parisienne, depuis 70 ans, largement cosmopolite et déracinée, a déclaré la guerre à tout ce qui est français, blanc, bourgeois, chrétien. Il ne faut pas s'étonner dans ces conditions qu'il y ait un retour du bâton nommé FN, et qui constitue un genre de revanche du "petit blanc" sur le "métèque"(celui qui n'a pas de racine en France, tant mieux pour lui cela en ferait un complice de Pétain), dont on a fait en France une idole intouchable, et mieux encore un sauveur, un homme providentiel, susceptible d'éduquer la masse des Français de souche, ignorants et stupides.

Emmanuel Mousset a dit…

Allons allons, mon cher Erwan, l'approche des grandes vacances n'autorise pas un tel relâchement d'esprit.