jeudi 4 septembre 2014

Femme de président



Il n'y a pas plusieurs façons pour une femme de président de la République d'être femme de président de la République : il n'y en a que deux, soit se montrer discrète, anonyme, effacée, soit se créer son propre personnage public. Yvonne de Gaulle, Claude Pompidou et Anne-Aymone Giscard d'Estaing correspondaient à la première espèce : tante Yvonne en restait au registre privé, familial, madame Pompidou s'occupait d'art moderne et Anne-Aymone faisait potiche. Dans la seconde catégorie, Danièle Mitterrand a joué un rôle politique dans l'associatif, l'humanitaire, tandis que Bernadette Chirac a poursuivi sa fonction d'élue, de conseillère générale.

Il y a une exception, hors cadre : Carla Bruni, vedette de la chanson, déjà célèbre avant de devenir l'épouse de Nicolas Sarkozy, qui n'avait donc pas à chercher une place ou une image qu'elle avait déjà. Et puis, il y a deux échecs patents, des femmes de président qui ne parviennent pas à devenir femmes de président, qui ne sont manifestement pas faites pour ça : Cécilia Sarkozy, qui en avait assez avant même d'avoir commencé ; Valérie Trierweiler, qui a tenu un peu plus d'un an avant de craquer.

Ces deux échecs, hormis les psychologies inappropriées des personnages, s'expliquent aussi par l'évolution de la perception française de la femme du président : influencée comme en bien d'autres domaines par la culture américaine, celle-ci est devenue la "première dame de France", un concept qui n'existe qu'aux Etats-Unis, qui n'aurait jamais dû être introduit chez nous, où la femme du président n'a strictement aucun rôle institutionnel ou politique : soit elle se tait, soit elle se fait un rôle à sa mesure. Trierweiler n'a été capable ni de l'un, ni de l'autre. Elle a voulu jouer à la dame, à la première dame, à la grande dame qu'elle n'était pas, les Français l'ont dès le début senti et, pour cette raison, ne l'ont pas aimée.

Que se passe-t-il aujourd'hui, avec la publication de ce livre infect, infâme, minable : Trierweiler se venge, de la façon la plus basse, la plus méprisable qui soit : elle ment, elle invente, elle manipule, elle salit l'homme qu'elle a aimé et qui ne l'aime plus (ces choses-là arrivent), elle porte atteinte à la fonction présidentielle par ses déclarations odieuses, scandaleuses. Dès le départ, le ver était dans le fruit, à partir du bécot au soir de la victoire présidentielle devant Ségolène Royal et la France consternée. Cette femme est jalouse, méchante, hystérique, malade, dangereuse. La maligne joue la victime, alors qu'elle a imposé à François Hollande une vie d'enfer. Il aurait dû s'en séparer beaucoup plus tôt, avant que cette mégère, cette harpie, ce monstre ne sévissent.

Trierweiler, souvenez-vous, avait jugé bon, pour le magazine VSD, de s'afficher au restaurant avec Alain Delon, après son départ de l'Elysée. Quelle femme ridicule, rancunière, sans élégance ! Son visage, son regard, son rictus sont dévorés par je ne sais quel mal : maintenant, elle cherche à tout prix à faire le mal, à faire souffrir autour d'elle. Autrefois, on l'aurait qualifiée de sorcière.

Comparez avec Anne Sinclair et vous comprendrez la différence entre la classe et le caniveau : l'épouse de DSK avait mille raisons valables de haïr son mari, de se venger de lui, de le mettre plus bas que terre (les mésaventures de Trierweiler, à côté, c'est du pipi de sansonnet). Non seulement, elle n'en n'a rien fait, mais elle l'a soutenu dans l'épreuve, puis l'a quitté dans la discrétion et la dignité. Valérie Trierweiler est incapable de sentiments élevés : elle ne sait pas se tenir. Son livre, mal écrit, est un chapelet de rots et de pets. Ceux qui l'achèteront, ceux qui en parleront se reconnaîtront à leur odeur : l'égout va à l'égout. Et quand nous en découvrirons un exemplaire dans la bibliothèque d'un "ami", nous saurons alors que ce n'était pas notre ami. Il faut fermer la fenêtre quand l'air est pestilentiel.

De tout coeur, j'espère que le bénéfice des ventes n'ira surtout pas à une association caritative : l'argent sale ne doit pas ternir une noble cause. Que Trierweiler garde le fric, tout le fric, qu'elle parte très loin avec et que plus jamais on n'entende parler d'elle.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Mr Moussset, il me semble que vous n' aimez pas trop cette femme ............ :)
Christophe M

citoyendegauche a dit…

Ok sur la passage à tabac que vous faites à Mme Trierwiller...mais qui l'a choisie comme compagne? que je sache elle ne s'est pas introduite- oui je sais le terme prête à équivoque mais je le garde- par effraction dans le lit de François? que sa haine de femme répudiée( parce qu'on fond c'est ainsi que s'est comporté le roi François comme les monarques français le faisaient avec leurs maîtresses)l'ai conduite à écrire ce brulot ne la dédouane pas j'en conviens; peut-être pourrait-on enfin s'interroger sur la l'attitude en "zigzag" de notre président aussi bien dans sa vie privée( ça le regarde) que dans sa vision politique ( et ça, ça nous regarde non?); il déçoit de jour en jour et j'en suis plus attristé qu'amer

Emmanuel Mousset a dit…

Comment as-tu deviné ?

Emmanuel Mousset a dit…

1- La notion de "répudiation" est totalement inappropriée, inactuelle, héritée de l'Antiquité et de l'islam, qui permettait à un mari de renvoyer légalement son épouse. Entre Hollande et sa compagne, on a simplement affaire à une banale rupture.

2- François Hollande est constant dans sa politique, social-démocrate dès le début, encore plus maintenant.

Anonyme a dit…

les arguments que vous donnez pour expliquer que madame Trierwiller n'était pas à sa place son identiques à ceux que donne la presse au président pour expliquer son impopularité.
la peuple a rejeté rapidement François Hollande car il n a pas la stature d'un chef d'Etat, son comportement est maladroit, il apparait toujours sur les photos au coté des autres dirigeants plus comme un majordome qu'un chef d état. Ses plaisanteries sont faciles, il manque de panache, de hauteur par rapport à sa fonction.
Pour mener des reformes difficiles et piloter une économie en crise il faut une personnalité forte, qui rassure et donne confiance, il faut un leader, un meneur charismatique, un battant.
ce n'est pas la social démocratie qui est un échec, c est l'affaire DSK puis les primaires qui ont sabordés le retour de la gauche obligeant à porter un homme qui n aurait jamais du être président.
On en paie aujourd'hui les conséquences.
Valls finalement aurait fait un bien meilleur président même si au moment des primaires se n'était pas evident.

Emmanuel Mousset a dit…

Avec des si ...