lundi 27 avril 2015

Objectif Région



La campagne des élections régionales a une originalité : elle a commencé avant que celle des départementales soit terminée. Ce n'est plus un train qui en cache un autre, mais qui carrément le précède ! La raison est simple : le Conseil général perd de son importance et est condamné à disparaître à terme. Les vrais pouvoirs vont se concentrer sur la Région, devenue avec la réforme territoriale une entité puissante. Nord-Picardie, c'est désormais 6 millions d'habitants. Les enjeux politiques, les solutions économiques vont se décider à ce niveau, pas dans les départements, de plus en plus guichet social.

Ces élections régionales vont être beaucoup plus passionnantes, mais aussi beaucoup plus périlleuses que les départementales. Le mode de scrutin y est plus favorable à l'extrême droite, qui va poursuivre son travail d'implantation locale. Ce sera un nouveau défi pour la gauche de lui faire face et de s'opposer. Ce sera surtout vrai dans notre région. La gauche a su résister lors du récent scrutin, parce qu'elle pouvait compter sur des sortants influents, qui ont limité les dégâts. Mais les élections régionales sont plus proches d'un scrutin national, où les particularités locales jouent beaucoup moins.

Ce sera une bataille de locomotives, la tête emportant toute la liste. La droite s'est donnée à l'unanimité un candidat redoutable, Xavier Bertrand, qui sait y faire, qui a du métier et des soutiens. Pour lui, c'est quitte ou double : il ne peut pas se permettre de perdre, c'est son destin présidentiel qui serait affecté. Marine Le Pen l'a sans doute compris pour son propre compte : elle hésite à se présenter, sachant que rater la marche, ce serait dévaler tout l'escalier. C'est aussi la preuve, s'il en fallait une, que cette femme n'a guère de courage politique : quand on est chef, on prend la tête, on ne se débine pas. Mais attendons sa décision. Elle a gros à gagner pour son parti, mais gros à perdre pour sa trajectoire personnelle.

Côté socialiste, la tête de liste Pierre de Saintignon a pris son bâton de pèlerin depuis quelques mois déjà. Ce premier adjoint à la mairie de Lille est moins connu que Le Pen et Bertrand. Mais sa candidature fait son petit bout de chemin, c'est un homme sérieux et solide qui laboure des terres de gauche. Je lui souhaite tout le succès possible.

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