samedi 25 octobre 2014

Zombis dans la ville



On a connu les processions religieuses, les défilés militaires, les manifestations syndicales, le carnaval ; il faut maintenant compter avec une nouvelle forme d'expression collective, de rassemblement de rue : la zombis walk. C'était cet après-midi, en centre-ville, 200 participants peut-être, beaucoup de jeunes, mais aussi des moins jeunes. Les films de zombis existent depuis la fin des années 60. Mais ce genre de démonstration, c'est inédit, la traduction d'une "culture zombi".

Les zombis saint-quentinois sont plutôt sages, pas très agressifs, relativement silencieux et ne font pas vraiment peur. Surtout, ils veillent à emprunter les passages piétons et à ne pas encombrer toute la chaussée. Il faut dire qu'ils étaient encadrés par Luc Dufour et Fabrice Leroy, qui ne sont pas eux-mêmes zombis, mais qui ont l'oeil. Devant la basilique, aucun sacrilège n'a été commis par cette troupe pourtant pas très catholique. Arrivés place de l'Hôtel-de-Ville, quelques zombis ont bien été attirés par les mariés sortant du bâtiment municipal, mais sans incident, comme s'ils étaient déjà repus.

Que signifie donc ce phénomène, qui n'est pas anodin ? Il y a un côté festif, ludique, c'est certain, mais ça ne me semble pas l'essentiel. L'influence du cinéma est secondaire, plus par prétexte. La zombis walk est sans doute une forme de transgression gentillette. Toute société en a besoin. La beauté, la religion, le mariage, la mort, la cruauté, l'épouvante, le sang, tout ça, très humain, est repris et subverti. En même temps, rien n'est sérieux : c'est un travestissement décalé, délirant et finalement bon enfant. Curieux, quand même.

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